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Aux origines du football en Algérie (suite et fin)
Publié dans L'Expression le 21 - 11 - 2015

Ainsi, en octobre 1942, suite aux incidents ayant opposé les joueurs et les spectateurs du match entre l'USM Bel-Abbésienne et Mostaganem, la police procéda à l'arrestation de huit jeunes musulmans, tous issus de milieux défavorisés, qui furent inculpés de rébellion et incarcérés.
Pour l'universitaire constantinois Djamel Boulebier, il est clair que l'adhésion des musulmans aux nouvelles pratiques physiques initiées çà et là par les premiers sportsmen européens du Constantinois, est loin de constituer un phénomène de masse. Ce «peu d'enthousiasme» pour la chose sportive est le fruit d'obstacles qui restent difficiles à dépasser dans le contexte de l'époque et qu'il est possible de résumer comme suit: «Méfiance de la grande majorité des musulmans vis-à-vis de tout ce qui est initié par le pouvoir colonial, perçu comme une politique de déculturation. Les meilleurs exemples nous sont fournis par les réticences des musulmans vis-à-vis de l'école et de la médecine françaises. Le climat politique et le rapport entre les différentes communautés surdéterminées par l'opposition, autour de la question de l'assimilation, entre les militaires qui y étaient favorables, et le parti des colons qui était contre.» C'est comme en Oranie où les circulaires ségrégationnistes n'étaient pas forcément agréées par le pouvoir militaire dont la devise commandait à ce que l'administration s'empare de la jeunesse par l'esprit et le coeur pour éveiller en elle l'ambition de faire partie intégrante de la nation. C'est ainsi que raisonnait le général Giraud, un temps commandant de la division militaire d'Oran: «Le sport doit être le lien qui permet d'unir Français et Musulmans dans le même désir de performances et de nobles aspirations, en éliminant toute rivalité de religions et de races.» Quant aux seconds, ils exprimaient en fait une position de classe que formulait clairement, dans un autre contexte et dans un autre lieu, l'impératrice Catherine de Russie à propos de l'école pour les paysans: «Du jour où nos paysans voudraient s'éclairer, ni vous ni moi ne resterons à nos places.» En termes décodés, les colons soutenaient que le sport, et en tout premier lieu le football, pouvait connaître une dimension nettement politique et remettre en cause la présence française: «Sur les stades, la victoire d'une équipe musulmane sur un club européen pouvait évidemment avoir une tout autre signification que sportive.» Et ils n'ont pas tort, semble suggérer Djamel Boulebier: «Pour les Algériens, si les associations servirent à la reconstruction du sentiment d'appartenance à une communauté, elles le firent selon des modalités d'émergence et d'évolution telles que définies par les nouveaux espaces de sociabilité produits par la logique coloniale. Parmi ces derniers, le sport joua sans conteste un rôle fondamental. Ce fait culturel moderne se proposait à la fois comme nouveau rapport au corps et nouvelle forme de rassemblement des individus au service d'une nouvelle «liturgie». Par l'appropriation de cette nouvelle culture, la minorité musulmane citadine, estime la même source, allait entamer un double processus d'émancipation:
- par rapport à la communauté d'origine, la logique d'accomplissement individuelle, induite par le sport moderne, posait la question du statut de l'individu dans le groupe de base;
- par rapport au modèle de domination coloniale, les «logiques affiliatives», qu'autorisait ce nouveau mode de rassemblement des Algériens, pouvaient évoluer, en fonction des situations et des parcours sociopolitiques propres à chaque animateur associatif, sur des «revendications solidaristes». Dans le rapport colonial le regard de l'«autre» déterminait toutes les relations sociales et disait toute la difficulté du «vivre ensemble». Soucieuse de contrôle et de résultats efficaces, l'administration coloniale imposa une limitation du nombre de clubs sportifs en fonction du nombre d'habitants, rejetant souvent toute nouvelle création d'associations sportives puisque «la création de trop nombreuses associations sportives entraînerait une dispersion des efforts plus nuisibles qu'utiles au développement sportif du pays et serait contraire aux directives, la fusion ne pouvant évidemment se réaliser qu'au bénéfice d'un club européen.» En revanche, sur fond de dégradation des relations intercommunautaires et de difficultés croissantes rencontrées par le régime dans tous les domaines, les autorités devaient se montrer impitoyables dans la répression frappant les fauteurs de troubles de l'ordre sportif et, par voie de conséquence, de l'ordre colonial. Ainsi, en octobre 1942, suite aux incidents ayant opposé les joueurs et les spectateurs du match entre l'USM Bel-Abbésienne et Mostaganem, souligne Didier Rey, la police procéda à l'arrestation de huit jeunes musulmans, tous issus de milieux défavorisés, qui furent inculpés de rébellion et incarcérés; cinq n'étaient pourtant que des enfants de moins de quinze ans dont deux avaient moins de 12 ans. Cela n'empêcha pas le directeur départemental de l'EGS d'Oran de demander des sanctions exemplaires. Pour lui, il fallait «frapper fort et sans pitié», et requérir contre la seule USMBA, déjà suspendue pour six mois, une exclusion des compétitions pour la saison 1942-43.
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