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Dérapage du chauffeur
Publié dans L'Expression le 24 - 11 - 2015

Dahmane est chauffeur chez un privé dont l'épouse envoie récolter le montant des loyers.
Mercredi. Salle d'audience de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger). On appelle les parties d'un dossier portant sur un abus de confiance. C'est même du flagrant délit. Le clou du procès se situe dans les patronymes. Le président de la section correctionnelle s'appelle Abdelhamid Bourezg. Les deux victimes, aussi se nomment Bourezg. Anormal? Oh que non! Abdelhamid Bourezg, un magistrat méticuleux, a dû feuilleter le dossier et s'apercevoir que le couple Bourezg était originaire de Constantine, alors que lui, est un pur Laghouati qui a étudié sur les hauteurs de la capitale avec la seule ambition de servir le droit, la justice en trois mots: un Etat de droit! C'est pourquoi Dahmane L., le détenu qui s'est emparé d'une importante somme d'argent qu'il avait ramassée auprès de locataires en oubliant de remettre la liasse à Mme Bourezg.
Le voilà en taule suite au déclenchement de l'action publique. La détention préventive fera qu'il aura deux avocats dont Maître Nassima Aïd, veuve de Chéraga pour sauver les meubles..
Le second défenseur, Maître Mansouri, le barbu, aura fort à faire face à un vieil adversaire qui s'était offusqué au moment où son confrère avait évoqué le mot «amouraché» de la jeune fille, ce qui fera sortir un vieux justiciable de ses gonds et lancera poliment en direction de Bourezg, très tolérant: «Monsieur le président, l'amour n'a jamais été une infraction, un délit ou un crime. C'est plutôt un médicament!» a-t-il lancé avec un large sourire. Les faits en eux-mêmes n'étaient pas graves, surtout que Dahmane, le détenu avait sorti de son «coffre à circonstances atténuantes» un petit règlement de comptes avec ses employeurs de dix ans. Le juge qui a dû décortiquer le dossier pose une mégaquestion au détenu qui répond sentencieusement qu'il ne rejetait pas l'inculpation, mais plutôt les «à-côtés» de la question avant que le magistrat ne fasse semblant d'être en colère et d'ajuster le tir nourri:
«Détenu Dahmane! Aviez-vous oui ou nous refusé de remettre les 18 millions de centimes à la victime, votre employeur?»
La réponse a été: «Oui, monsieur le président, mais...»
«Il n'y a pas de mais. C'est oui ou c'est non! Si c'est non, nous arrêtons ici les débats. Si, c'est oui, nous continuons avec tout le chapelet d'autres questions dont une au moins peut nous ramener aux circonstances atténuantes!».
Le visage de Dahmane est livide. Il dit: «Oui, monsieur le président. Je demande pardon à madame, à toute la famille et la justice pour avoir lancé un geste inconvenant à la barre!»
Et Abdelhamid Bourezg de voir l'avocat revenir du fond de la salle, une liasse de billets verts à la main...
«Oui, Maître, il y a du nouveau?» enchaîne le juge.
«Oui, monsieur le président, on vient de me remettre la totalité de la somme réclamée!», dit Maître Mansouri qui remet la liasse verte au greffier qui passera, tout de même, 18 minutes à compter et à recompter, ce qui permettra au tribunal de se détendre pendant ces interminables minutes et aux gens présents à l'audience d'aller se dégourdir les jambes dehors. Seul le procureur Kassem restera sur le siège tel un bonze, attendant les demandes: une année ferme crachée tel un... robot.
Le dernier mot sera prononcé par Dahmane qui assistera en direct- live au juge qui transcrira le dispositif dans un silence de cathédrale. Bourezg lira alors le verdict à haute voix. «Le tribunal inflige à l'inculpé une amende de 20.000 DA pour s'être rendu coupable d'abus de confiance, fait prévu et puni par l'article 376, section III, chapitre III du Code pénal qui dispose que: «Quiconque de mauvaise foi détourne ou dissipe au préjudice des propriétaires, possesseurs ou détenteurs, des effets, deniers, marchandises, billets, quittances ou tous autres écrits contenant ou opérant obligation ou décharges, qui ne lui ont été remis qu'à titre de louage, de dépôt, de mandat, de nantissement, de prêt à usage ou pour un travail salarié ou non salarié, à la charge de les rendre ou représenter, ou d'en faire un usage ou un emploi déterminé, est coupable d'abus de confiance et puni d'un emprisonnement de trois mois à trois ans et d'une amende de 500 à 20.000 DA.
Le coupable peut, en outre, être frappé par un an au moins et cinq ans au plus de l'interdiction d'un ou plusieurs des droits mentionnés à l'article 14 et de l'interdiction de séjour. Le tout sans préjudice de ce qui est dit aux articles 158 et 159 relativement aux soustractions et enlèvements de deniers, effets ou pièces dans les dépôts publics.»
Et à la seule lecture de cet article qui date de l'aube de la renaissance de notre pays, les malintentionnés devraient tourner leur langue 376 fois avant de s'aventurer dans les dédales de l'abus de confiance même si ces coupables ont des comptes à régler avec leurs employeurs qui, comme l'a déclaré M.Bourezg, pas le juge, mais la victime, «Dahmane a toujours été des nôtres. Il était notre chauffeur, certes, mais c'était avant tout un véritable membre de la famille. Il entrait et sortait chez nous jusqu'à ce malheureux incident.» Oui, un employé chouchouté peut glisser et vite oublier les gâteries offertes par ses employeurs. Abdelhamid Bourezg le lui a rappelé. Il ne doit que s'en souvenir, car il a tout perdu avec les «Bourezg» même si l'autre Bourezg, le juge a fait son boulot jusqu'au bout. Et avec maestra, surtout au moment où il passait du stress ambiant à la détente née d'une boutade «pondue» par un juge du siège extraordinaire que Mourad Belalta, le juge du mardi et Samira Kirad, celle du jeudi, veulent égaler ou dépasser...


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