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Le procès Ronronne
AU QUATRIÈME JOUR DE L'AFFAIRE SONATRACH 1
Publié dans L'Expression le 31 - 12 - 2015


On est loin des révélations fracassantes
Au deuxième jour de sa comparution El Ismaïl Djaâfar Mohamed Réda a évoqué les contraintes subies pour contresigner le PV d'audition...
Au quatrième jour de son ouverture, le procès dit «Sonatrach I» avait vu la veille un incident né à la suite du total désaccord du collectif d'avocats de Djaâfar Réda El Ismaïl poursuivi pour de graves chefs d'accusation et de Mohamed Regad, le président du tribunat criminel d'Alger qui n'a pas avalé le terme d'interrogatoire digne d'un commissariat et qui avait vite rétorqué que le devoir du tribunal était d'instruire à charge et à décharge et donc il fallait poser toutes les questions en vue d'obtenir des réponses à même d'éclairer le tribunal criminel. Me Nacéra Ouali, Me Khaled Dhina et Me Mostefa Bouchachi n'ont pas voulu se taire devant de telles dérives émanant du président connu pour son intégrité, sa rigueur mais aussi son entêtement quant au respect des procédures avec en point de mire l'application saine de la loi. La reprise vers les 16h20 a vu le calme revenir et donc aussi El Ismaïl à la barre répondre aux mille questions du juge entouré de Nadia Bouhamidi et Hakim Mansouri ainsi que de Halim Boudra, le procureur général vigilant car maîtrisant à fond le dossier.
Evoquant la défunte épouse de Meziane, Regad s'étonne qu'une femme au foyer puisse apporter un plus aux...Allemants.
Lors de la lecture de l'arrêt de renvoi, plusieurs avocats avaient crié leur douleur en l'absence d'un pseudo préjudice causé lors de la passation des nombreux marchés dits de «gré à gré» conformes à la réglementation en vigueur. Et donc, avec ce triste constat, les défenseurs trouvent à redire car les faits relevés en 2009, 2010 et 2011 ont été «récoltés» dans d'affreuses conditions, le juge d'instruction n'ayant pas respecté le fameux concept du lourd «à charge et à décharge».
A 9h50 Ismaïl Djaâfar Réda reprend son audition qui a débuté mardi après-midi dans une atmosphère empreinte de mécontentements émanant des Ouali, Dhina et autres Bouchachi pas d'accord du tout avec le «style» de la séance somme toute prévu par la loi, mais avec des balises garantissant la liberté de répondre d'un accusé sur qui pèsent de lourdes présomptions qu'il faudra abattre. Le juge est décidé à tout savoir autour de toutes les opérations entreprises avec les Meziane dont les conseils refusent leur exécution avant de les entendre, s'expliquer comme tous les autres accusés et inculpés.
Deutch au procès de Sonatrach
Le partenaire allemand est au milieu des débats. Ce qui explique la présence de l'interprète aux côtés de Thomas le représentant de la société «Deutch» Ismaïl explique la création d'un groupement de droit algérien en vue de bénéficier de la technologie étrangère dont les responsables refusent obstinément de collaborer avec d es Algériens par ou peu qualifiés. «Revenons à Faouzi Meziane, le frère de mon ami Réda, il m'a proposé de diversifier les chantiers et de travailler ensemble pour relever le niveau de l'entreprise.»
Et Ismaïl l'a dit: «En créant le groupement, j'avais des ambitions, des projets raisonnables depuis 2006 avec la création d'une société de transport au niveau du Sud...», a raconté l'accusé que Regad ménage pour ne pas s'attirer les foudres de Maître Khaled Dhina, un des défenseurs, qui ne badine pas avec le piétinement des procédures et du respect dû à son client présumé accusé de mille mots, alors que depuis plus de deux heures, il s'était échiné à expliquer que l'ambition n'était pas un mal, au contraire. Ensuite il entre dans les dédales des activités des 23 entreprises à travers le territoire national. «Le cahier des charges était au top et j'étais en règle car je savais où je mettais les pieds. Quant aux 23.000 euros (en dinars, SVP), ils émanaient d'opérations propres avec des garanties bancaires aussi propres (nous sommes loin des milliards de dollars!», nous souffle Me Dhina serein mais tout de même inquiet.
Il cite au passage quatre sociétés avec qui il a bossé. «Nous visions 123 chantiers soit 30 ou 40 milliards de dinars algériens, ce qui n'est pas rien» précise-t-il dans un français pas trop parfait (grammaticalement parlant, avec son niveau de terminale).
«Nous avions apporté les meilleures solutions dans tous les domaines car venant d'Allemagne», ajoute El Ismaïl Djaâfar Réda.
Regad s'égare au milieu du nombre 123, s'agissant des projets.
L'accusé le corrige: «Non, nous n'avons pas eu les 123!», reprend avec moins d'étranglement que le «décrit» de sa comparution. Il passera plus de vingt cinq minutes à expliquer les techniques de propositions de projets dont il a réussi 18 légalement en utilisant «nos prix proposés sur une étude précise, détaillée. Le contrat ne s'est pas achevé sur les 18 projets. Cinq ont été satisfaits en matériel de détection. Nos clients en voulaient sept. Nous avions refusé», martèle Ismaïl Djaâfar Réda qui nageait comme un poisson dans l'eau car c'était son domaine. Même lorsqu'il annonçait 8 milliards de dinars, cela ne l'effarouchait pas comme ceux d'en face. La pénibilité des explications techniques nous pousse à une courte pause, histoire de condenser ses réponses fleuves, se refusant à balbutier, à murmurer et donc démontrer au tribunal criminel qu'il dominait son sujet et sans peur, ni crainte. Il passera aussi 8' à déplorer les destracteurs du matériel proposé à Sonatrach dont les installations devaient être protégées contre l'intrusion même d'un rongeur.
Un accusé sûr de lui
Et Regad de balancer: «Vous aviez donc le béguin pour la sécurité de Sonatrach en proposant du matériel de télésurveillance?» Pas de réponse.
A chaque question, Regad voulait établir les liens amicaux avec les Meziane.
Il compare au passage des enveloppes «graves» réclamées par les étrangers pour quel résultat? Et son groupement qui ne veut que réussir. Et l'accusé de remercier le juge de lui avoir tout dit. Le juge trouve ce «compliment» superflu! «Mais bien sûr que vous êtes ici pour parler.»
Il arrive à la chute de sa collaboration avec Sonatrach: «Nos partenaires ont touché beaucoup plus que notre groupement pour un moindre résultat. La quatrième partie (Siemens) était plus imputable que les autres. La course était sérieuse et les propositions encore plus...» Une courte pause permet à ce fantastique accusé qui a dû ébranler(sans que cela ne soit pas perceptible), Regad, le président et tout le tribunal criminel d'Alger, par son aisance à répondre sans trembler ni voir sa carcasse bouger dans tous les sens comme nous l'avions vécu aux procès «autoroute Est-Ouest» et «El Khalifa Bank». Quelle maîtrise cet Ismaïl!
Concernant ses solutions avec les Meziane, Djaâfar Réda El Ismaïl donnera un éclairage suffisant aux juges et aux jurés, évitant l'étiquette d'abus de pouvoir ou trafic d'influence. N'empêche que Mohamed Regad va s'accrocher aux accointances avec les fils Meziane. L'accusé reste sur sa position sans paniquer.
«Kantel Algeria n'est pas n'importe quelle unité. Elle bosse avec des Allemands de (j'allais dire) de très haute qualité!», ajoute El Ismaïl qui n'avale pas la remarque du président qui lui a demandé s'il était normal que «le fils du P-DG de Sonatrach, soit avec vous au cours de la conclusion de marchés et vous aviez reconnu que l'ex-P-DG vous avait facilité l'octroi de cinq marchés.
«L'acte des 1 million 500 euros, parlons-en». El Ismaïl s'en sort avec une longue phrase.
El Ismaïl nie avec force: «Ce sont les enquêteurs qui ont ajouté certains passages qui m'ont enfoncé alors que j'ai servi les intérêts de l'Algérie, bien que des «freins» furent mis sur mon parcours tels les retards dans les paiements de nos réalisations. Je suis un entrepreneur jamais demandeur. J'étais bien, avant que les Meziane m'aident...», s'écrie pour la première fois El Ismaïl qui refuse de tendre son cou... et d'achever sa réponse de 11h27: «Les Allemands en Allemagne se sont aperçus de la présence dans les documents de Faouzi Bacha Meziane et ont donc dit leur refus de travailler avec moi et c'est alors que Meziane Jr de se retirer de Sonatrach en 2005 avant de certifier qu'il n'a jamais été un intermédiaire, mais un entrepreneur audacieux.» Regad enfonce le clou: «Vous êtes le patron!»
Puis l'interrogatoire entra dans le ronronnement évoquant pêle-mêle le transfert (illégal) des devises, la conclusion des marchés, les déplacements en Allemagne où il n'est jamais permis de flirter avec le... «trabendo» et autres trafics combattus à coups de lois.
Que nous réserve aujourd'hui? Conclusions que la monotonie règne depuis quatre jours... même si El Ismaïl avait compris dès le début de sa comparution que Regad attendait de lui qu'il se mette à table. Mais le rêve est permis.


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