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Beauté tradition et histoire
HAMMAM MESKHOUTINE
Publié dans L'Expression le 21 - 12 - 2004

Le hasard, qui fait toujours admirablement bien les choses, a voulu qu'une très malheureuse histoire d'amour permette l'émergence de l'une des stations thermales les plus célèbres et les plus fréquentées du pays. Dans cette ville, où le souvenir côtoie un avenir loin et incertain, les gens sont d'une douceur désarmante. Une douceur qui vous fait penser que la bonté originelle n'a jamais tout à fait quitté l'homme. Le succès de ce complexe, pas seulement fréquenté par les curistes, est tel qu'une seconde structure, autrement plus moderne, doit être construite dès le mois de mars prochain.
Tout a commencé par une histoire d'amour. L'histoire de deux bébés qui ont été séparés dès leur naissance. Ils ont grandis chacun de son côté pour se retrouver quelques années plus tard dans des circonstances que les vieux élucident encore très mal. Traditions orales obligent. Les enfants, puisqu'il faut bien les appeler ainsi, sont tombés follement amoureux l'un de l'autre sans se douter un seul instant qu'ils étaient frère et soeur.
Leur amour grandissait au fil des jours qu'ils passaient ensemble, sans se quitter un seul instant. Ce qui devait arriver arriva. Les deux tourtereaux décidèrent de se marier. De s'unir, comme l'on dit, pour le meilleur et pour le pire, sans prévoir, hélas, que c'est uniquement le pire qui les attendait. Le jour de leur mariage, les notables de la région leur annoncèrent en effet qu'il sont frère et soeur et qu'ils ne peuvent donc pas se marier car ce serait blasphématoire, contraire à la religion, les us et les coutumes de la région.
Le luxe à portée des petites bourses
Brûlés par leur passion et aveuglés par leur amour, ils étaient déterminés dans leur démarche. Ils refusèrent d'entendre raison, sans se soucier des conséquences de cet acte. Ils entamèrent la cérémonie de leur mariage tout en ignorant Dieu et la religion. Furieux, le Tout-Puissant, selon les habitants de Guelma qui se transmettent l'histoire de père en fils, les transforma en pierres afin de les châtier pour l'avoir offensé. Tous les présents à la fête ont également été changés en pierres, les mariés, le kadi, les témoins et tous ceux qui participèrent à ce mariage frappé par la malédiction... la malédiction des Meskhoutine...
Mais peut-on réellement parler de malédiction quand on voit le magnifique et majestueux endroit qu'est devenu l'ouest de Guelma? La malédiction, au fil du temps, s'est transformée en une véritable bénédiction. En effet hammam El Meskhoutine (Debagh actuellement), est demeuré pendant 28 ans la Mecque des Guelmis et de tous les habitants de l'est du pays, sans parler des touristes qui y viennent de tous les coins du pays, ondulant comme des vagues, notamment au printemps. C'est un véritable paradis sur terre. On y trouve toutes sortes de plantes et de fleurs multicolores qui rivalisent de beauté.
Le visiteur se déplace en taxi pour arriver au complexe de Hammam Debagh. Celui-ci est situé à quelques kilomètres de la ville. En arrivant à cet endroit, on a droit à un accueil très chaleureux de la part des habitants de ce village qui d'ailleurs doit son nom au hammam.
Puis, l'on découvre le complexe doté de 61 chambres, 112 bungalows, 3 restaurants, deux cafétérias, une salle de cinéma, 3 kiosques et une salle de sport parfaitement bien équipée.
«Il n'y a pas plus relaxant que de se mettre au vert après un bon hammam», déclarent tous les curistes que nous avons rencontrés. Le concepteur de ce complexe l'a bien compris car sur les 24 hectares qu'il occupe, il en a consacré 82 % pour les espaces verts
L'entrée du complexe est vraiment majestueuse. D'un côté, on découvre un magnifique jardin, planté de palmiers, de rosiers toujours en fleurs, de différentes essences multicolores. De l'autre, il y a une très belle fontaine avec de magnifiques jarres, histoire de donner une touche orientale à ce décor alliant douceur orientale au confort occidental. Une alchimie telle que l'équilibre qui en a résulté constitue une cure au même titre que les eaux elles-mêmes et la nourriture diététique qui y est dispensée. Près de cette fontaine, on découvre un autre jardin tout aussi beau que le précèdent, une jolie terrasse et des restaurants avec un service digne des mille et une nuits. On pourrait y passer la journée, sous le feu atténué du soleil qui vous caresse le visage à travers les feuilles couleur émeraude, et les douces brises d'air frais mêlées au parfum des rosiers qui vous procure une indicible joie de vivre, mais aussi une inextinguible envie de déguster tout ce que la nature vous offre.
Ont peut vraiment dire que la ville de Guelma a réussi là où d'autres ont échoué, avec toutes ces sensations contrastées, belles et inaccessibles, violentes et sensuelles, riches et pauvres à la fois...un véritable mélange occidental et oriental. On découvre cela parfaitement en regardant l'architecture de ces bungalows entourés de fontaines et d'orangeraies qui ont été récemment restaurés et qui vous donnent la sensation d'être au fin fond du désert, avec une touche de luxe, et tout ça à des prix à portée de tout le monde, ou presque.
Les bungalows proposés sont dotés de deux à trois pièces avec salon, cuisine, salle de bain, terrasse et toutes les commodités (télé, minifrigo, clim...). Les prix varient entre 2000 et 4000 dinars.
Et pour les chambres du complexe, contrairement aux bungalows, celles-ci sont plus modernes avec des prix tout aussi raisonnables, le tout rehaussé par de très jolis salons, de jolis tableaux et des meubles fait dans du bois noble.
Le prix varie entre 1500 et 2500 dinars alors que le dressing, véritable appartement moderne, est cédé pour seulement 4000 dinars.
Un second complexe pour satisfaire la demande
Au restaurant on sert deux sortes de repas. Il y a des repas pour ceux qui sont envoyés là pour raison de santé. Les repas sont diététiques. Un menu à la carte est également proposé aux touristes qui viennent prendre du bon temps, se reposer du stress et profiter des vertus curatives des eaux thermales de cette station, franchement pas comme les autres.
En s'aventurant un peu plus loin dans ce complexe, à quelques mètres seulement, on a la chance de faire la connaissance des personnes qui ont été transformées en pierres, comme le raconte les gens d'ici. Il est vrai qu'ils sont très ressemblants. L'imagination et la tradition orale s'occupent forcément de faire le reste. Juste à côté, trône le mausolée d'un ouali. L'entrée est à 10 dinars seulement. Il paraît qu'il faut faire un voeu et sept tours pour qu'il se réalise. Qu'est-ce que ça coûte d'essayer? Oh, seulement 10 dinars et un peu de naïveté.
En avançant un peu plus, on découvre les cabines d'eau chaude et des allées, ravinées par les coulées d'eau chaude qui viennent mourir en cascades. Afin de mieux les voir, il est permis d'emprunter des escaliers de se retrouver tout à fait face à ces chutes d'eau tout simplement hallucinantes. Car, là, c'est le choc ! Devant un tel tableau, on ne peut parler que de bénédiction et de main de Dieu. C'est magique, féerique, sublimissime, divin. On a beau dire et décrire, en empruntant tous les mots et superlatifs, jamais l'on ne pourra comparer la beauté de ce tableau vivant et tourmenté à la fois. En cet endroit magnifique, les passants peuvent admirer le coucher du soleil. Et c'est en faisant corps, en «fraternisant» avec la sérénité de ce beau paysage que la paix revient. Des gens y trouvent quand même leur gagne-pain en y photographiant les touristes et les visiteurs. On y vend également des souvenirs et même de la nourriture faite maison. La débrouillardise n'épargne aucun coin du pays, même dans ce paradis perdu.
Décidément, cet endroit captive et ensorcèle les visiteurs par son charme envoûtant. C'est le cas de K.M, M.C et B.Z, qui ont été envoyés par leur société pour un séjour. Voilà qu'ils ne veulent plus quitter cet endroit et promettent de revenir bientôt car ils disent qu' «ici tout est propre et harmonieux. Le hammam est super, la salle de sport est bien équipée, la nourriture est saine et puis la sécurité y est parfaitement bien assurée». Il en est de même pour l'Association des sourds-muets d'Annaba dont les membres viennent chaque année, surtout pour la Journée mondiale des handicapés qui coïncide avec le 3 décembre afin de profiter du hammam et faire un pique-nique ...
D.R, 73 ans, venu d'Ain El Beida et A. S, 85 ans, venu de Souk-Ahras, sont ici pour la première fois. Ils ont visité les chambres et ils ne sont vraiment pas déçus: «On nous a dit qu'il n'y a pas mieux pour s'oxygéner, se relaxer et se payer un petit bain de jouvence. Pourquoi pas?». Rires. Le succès de Hammam Debagh et l'esprit d'initiative de ses responsables les ont poussés à ériger un deuxième hammam à proximité de celui d'El Meskhoutine avec un budget de pas moins de trois milliards de dinars. Les travaux débuteront en mars 2005. Le second complexe, nettement plus «étoffé» que le premier, fera appel à ce qui se fait de mieux en matière de confort et de technologie. La demande croissante dans la région, en effet, a amené les responsables à penser à un pareil projet qui fera sans doute de Guelma le principal pôle thermal et touristique de la région, et peut-être de toute l'Algérie.


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