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«Il faut un point final à la crise»
LE SECRETAIRE GENERAL PAR INTERIM DU MDS À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 10 - 01 - 2005

Il faut se battre pour donner à cette amnistie le contenu que nous estimons être juste.
Le Mouvement démocratique et social a surpris tout le monde en apportant quelques «correctifs» à son discours. D'opposant radical, le MDS affiche, ces derniers temps, un ton moins tranchant vis-à-vis du système et des islamistes. Son secrétaire général par intérim, Houcine Ali, explique cet état de fait par l'évolution de la société qui a vaincu l'islam politique et exerce de grandes pressions sur le système rentier l'obligeant à muer. Cela dit, même si le ton a changé, ce parti demeure toujours foncièrement critique sur certaines questions.
L'Expression : Le discours du MDS, jadis réfractaire à tout ce qui émane du pouvoir, a évolué dans le sens d'une plus grande participation à la vie politique nationale. Quelles en sont les raisons?
M.Houcine Ali : Je pense que nous avons toujours participé à la vie politique du pays en défendant des positions que nous considérions comme étant les plus justes. Toutes nos positions ont de tout temps fait l'objet de débat au sein du parti. Cela dit, j'estime qu'il ne faut pas rester dans la superficialité en faisant une fixation sur notre participation ou pas aux élections par exemple. Cette question a été débattue au sein des structures de l'organisation, à chacune des échéances électorales. Les débats étaient ouverts à tous les militants et il s'agissait de savoir si notre participation aux élections allait apporter quelque chose au pays. Il se trouve qu'à chaque fois, les résultats des débats débouchaient sur le rejet de tout processus électoral. Aujourd'hui, ce sujet revient sur la scène. Pour l'heure, le mouvement n'a pas encore tranché, mais la question est de savoir si des éléments nouveaux ont intervenu sur la scène nationale, susceptibles d'amener le MDS à changer de position vis-à-vis d'une participation à une quelconque élection.
De toute façon, pour ce qui nous concerne, nous allons tenter de déplacer le débat vers des questions de fond qui engagent l'avenir du pays. Pour ce faire, nous sommes en passe d'élaborer un document qui fera le point sur les quinze ans de crise que l'Algérie a traversés. Nous lançons donc un débat de fond en prévision du prochain congrès qui aura lieu au mois de mars prochain.
Et l'un des thèmes les plus importants a trait au rôle de la femme dans la société. Les chiffres du Cnes sont parlants à se propos. Cela nous amène à évoquer le code de la famille. Comment expliquer que dans un pays où 65% des reçus au baccalauréat sont des filles et où le nombre de femmes travailleuses a plus que doublé en dix ans, on puisse maintenir une loi qui fait de la femme une mineur à vie.
Le débat étant lancé, peut-on connaître la tendance lourde au sein du MDS sur les thèmes qui sont abordés sur la scène politique nationale?
Nous avons effectivement fait une introduction au débat sur les grandes questions qui font l'actualité aujourd'hui. Sur un thème que nous considérons comme central, à savoir la menace intégriste qui pèse sur l'Etat national, on peut dire déjà que les militants estiment que l'islamisme a réellement reculé. Qu'il a été mis en échec par les forces de la société qui l'ont combattu. Les citoyens, même ceux qui fréquentent les mosquées, font désormais une séparation entre le politique et le religieux. L'islam politique n'a plus d'emprise sur la société. C'est le résultat de l'expérience vécue par la société. Et c'est par rapport à ces avancées que nous allons nous déterminer. Il est évident que si les débats au sein du parti confirme cette tendance, notre démarche vis-à-vis des élections va changer.
Cela étant, je considère que notre refus de cautionner les élections passées est fondé. Il n'est pas possible d'aller aux élections avec des fascistes. Aucune expérience vécue par d'autres pays n'a montré que permettre à des fascistes de participer à un processus électoral pouvait faire avancer la démocratie.
Après avoir été clairement opposé à la démarche de la concorde civile, le principe de l'amnistie générale ne semble pas vous effrayer. Le MDS s'est-il trompé en s'opposant à la concorde? En tout cas, il y a là une contradiction dans le discours de votre parti.
Je ne pense pas qu'on se soit trompé en adoptant l'attitude que nous avons eu vis-à-vis de la concorde civile et même par rapport à la loi de la rahma qui l'a précédée. La raison est que nous étions dans les mêmes tranchées que les victimes du terrorisme. Nous avons perdu beaucoup de camarades, morts assassinés. Nous devons fidélité à leur mémoire et au combat qu'ils ont mené. Cependant, ce qui est important pour nous présentement, c'est d'atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés et pour lesquels sont morts nos camarades, c'est-à-dire construire un Etat moderne et républicain.
Dans tous les pays du monde, lorsqu'il y a une crise, il lui faut un point final. Et toute crise doit déboucher sur une solution pérenne. Pour ce qui concerne l'Algérie, il faut faire admettre la victoire de la République sur le fascisme. En d'autres termes, l'édification d'un Etat capable de gérer les divergences politiques et idéologiques et permettre à tous les citoyens de vivre ensemble dans une République moderne.
Vous estimez que l'Etat est à même de garantir que ceux qui ont pris les armes contre la République ne puissent plus revenir sur la scène politico-sécuritaire?
Nous ne pensons pas au MDS que l'Etat a les moyens et la volonté politique pour faire avancer les choses dans le bon sens. Cependant, nous estimons que l'évolution de la société va dans cette direction. Cela dit, ce qui est important, ce n'est pas d'être pour ou contre, mais de se battre pour donner à cette amnistie le contenu que nous estimons être juste, celui qui correspond aux sacrifices des Algériens pour que le pays ne tombe pas entre les mains des intégristes.
Le MSP souhaite une réforme du code électoral qui préconiserait la disparition pure et simple des petites formations. Votre parti risque de faire les frais d'une telle réforme si elle venait à voir le jour. Quel est votre avis sur le sujet?
Notre avis sur la classe politique nationale n'a pas changé. Nous estimons toujours qu'une élection n'est valable qu'en excluant les formations foncièrement contre la démocratie. C'est-à-dire les partis islamistes. Le MSP et le MRN sont des partis islamistes. Donc, s'il y a lieu d'amender quoi que ce soit dans l'intérêt supérieur du pays, c'est d'éliminer les formations islamistes qui ont été des écoles du terrorisme et qui pourraient ne pas avoir abandonné leurs prétentions hégémoniques sur la société. Pour ce qui nous concerne, nous les avons toujours combattus sur le terrain politico-idéologique. Cela dit, une analyse de l'évolution de la situation dans le pays montre que l'islamisme est bel et bien en recul au sein de la société, celle-ci ayant tiré les leçons de son expérience.
Maintenant qu'il s'agisse d'une réforme du code électoral ou autre, l'essentiel n'est pas l'acte de réformer, mais le contenu qu'on donne à ces réformes. Si l'objectif est de faire avancer la démocratie et se rapprocher vers un Etat moderne, nous les soutenons. Mais, je doute que ce soit le but poursuivi par le MSP. Je pense que la manoeuvre de ce parti consiste à tricher pour faire reculer le concept de modernité en Algérie. Le principe en lui même peut être discutable, mais lorsqu'on voit les moyens dont dispose ce parti par rapport au MDS et autres formations, il y a forcément une maldonne. D'ailleurs, ces «grands» ne fonctionnent même pas comme de véritables formations politiques. Ils puisent des deniers de l'Etat et ont des milliers de permanents. Un parti c'est d'abord des militants qui contribuent et qui se sacrifient pour un idéal.
Dans le cas où le projet proposé par le MSP se concrétise, votre participation aux élections législatives et locales de 2006 peuvent être les dernières...
Le taux de participation et les réservoirs électoraux en Algérie n'ont pas de sens. Le processus électoral en lui-même est biaisé. Tout est fait de sorte à créer l'illusion d'une vie politique plurielle. Pour preuve, l'inefficacité des institutions élues. Bouteflika s'est interrogé, dans l'un de ses discours, sur le fait que des élus locaux sont honnis par les citoyens. Partant de cet état de fait, comment voulez-vous qu'on prenne part à un processus où tout est biaisé, où tout le monde connaît l'identité du futur élu qui ignorera les électeurs une fois en poste. Et ces derniers réagissent par des actes de violence à l'encontre des établissements qui représentent l'Etat.
Si la situation n'évolue pas dans le sens de véritables consultations populaires, nous ne pourrons pas participer aux prochaines échéances électorales. Par contre, s'il y a une volonté réelle d'aller vers des élections démocratiques, en d'autres termes, que tout le monde soit sur le même pied d'égalité, nous irons. Il faut que le système rentier ne favorise pas ces hommes. Cela étant, nous percevons des nuances dans le comportement du système. Nous sommes actuellement en phase d'observation et de débat et nous prendrons une décision finale le moment venu. Mais pour ce qui est du score, il y a des procédés à adopter aux fins d'obtenir de bons résultats. Nous pouvons contracter des alliances avec des partis idéologiquement proches du MDS. Mais pour l'heure, la question de fond a trait à la nature même du processus.
D'un autre côté, nous constatons sur le terrain que la situation peut évoluer dans le bon sens. La pression exercée par la société sur le système pour l'amener à se transformer est très positive. Cela n'avance pas à la vitesse que nous aurions souhaitée, mais l'Algérie n'est plus dans l'état d'esprit des années 90. Maintenant il faut consolider cet état de fait pour rendre cette évolution irréversible. Et donner toute leur crédibilité aux institutions élues, en est l'un des moyens.
Deux formations politiques, le FD et Wafa, attendent depuis des années leur agrément. On parle de verrouillage de la vie politique nationale. Etes-vous pour ou contre cet état de fait.
Au MDS, nous ne sommes ni pour ni contre. De notre point de vue, la classe politique est entrée en obsolescence. La dernière élection présidentielle confirme notre analyse sur cette classe qui ne correspond plus à l'évolution de la société. Dans un état moderne, elle est le reflet des couches sociales. Or, chez nous, le système rentier s'entoure d'une série de cercles concentriques de clientèles qui vivent de la rente. Si aujourd'hui, il existe vraiment une volonté politique clairement affirmée pour la transformation du système, la classe politique de demain correspondra réellement aux couches et classes sociales.
Cela étant, pour ce qui concerne l'interdiction de ces deux partis, je ne vois pas ce qui pourrait les empêcher d'exister réellement s'ils avaient une véritable base sociale. J'en ai pour preuve, le Cnapest qui, interdit ou pas par les pouvoirs publics, n'en est pas moins présent sur le terrain. Ce syndicat est représentatif.
Le passage d'un système rentier à un système basé sur la production se matérialise-t-il selon vous à travers le programme du gouvernement, notamment son programme de privatisations des entreprises publiques?
Sur la question des privatisations, nous avons toujours pris le soin de ne pas mettre en contradiction le secteur public et le secteur privé. Ce qu'il faut mettre en contradiction par contre, ce sont les secteurs improductifs, liés à la rente et ceux basés sur la production de richesses. Il y a eu des expériences de privatisation qui ont montré leur efficacité, et il y en a eu d'autres qui ont échoué. L'essentiel est d'en finir avec le système de la rente, pour garantir la croissance économique. La privatisation ne doit pas être une fin en soi. Car on peut privatiser en s'appuyant toujours sur la rente pétrolière.
Pour le moment, la démarche du gouvernement n'est pas suffisamment claire, mais l'on sent tout de même, dans cette démarche, des éléments qui amènent à espérer qu'il y a peut-être une volonté de passage vers un autre type de système, basé sur le travail. Mais on constate aussi des velléités de faire marche arrière.
De toutes façons, l'environnement national et international met l'Etat dos au mur et l'oblige à se défaire de la rente au profit de la production. C'est d'ailleurs la seule solution de fond aux problèmes de violence que nous constatons dans différentes localités du pays. L'Algérie doit se mettre à niveau.


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