Le Mouvement démocratique et social (MDS) revient de nouveau à la charge en relançant les démocrates sur l'initiative d'« unification des rangs pour une résistance citoyenne ». Lors du congrès du MDS organisé les 25 et 26 décembre 2008, les militants de ce mouvement ont appelé à « l'organisation d'une conférence des démocrates pour la résistance citoyenne ». Une conférence pour débattre, se concerter et échanger les points de vue de manière autonome et en dehors de tout calcul politicien. La proposition est maintenue et l'objectif visé à travers une telle action est de trouver et mettre en œuvre une démarche commune en mesure d'assurer l'adhésion la plus large des forces populaires du changement et faire face à la situation dans laquelle se trouve le pays. L'union démocratique la plus large, au-delà des divergences politiques, des a priori idéologiques et également les expériences malheureuses du passé, constitue, d'après le MDS, la seule réponse possible pour provoquer un déclic dans la société, ouvrir une brèche de liberté dans le système politique qui a mené le pays à l'échec et aussi prévenir tout dérapage qui pourrait avoir des conséquences incalculables. Dans une lettre adressée hier aux forces sociales et politiques patriotiques, démocratiques et de progrès, au mouvement citoyen, aux victimes du terrorisme et aux patriotes qui y ont fait face les armes à la main, le MDS rappelle qu'aujourd'hui, cette initiative s'impose car le pays se trouve au bord du gouffre. De l'avis du MDS, l'Algérie se trouve à la veille d'un événement décisif pour son avenir, à savoir l'élection présidentielle d'avril 2009. Dressant un tableau peu reluisant de la situation qui prévaut actuellement dans le pays, le MDS estime que l'échéance d'avril remet à l'ordre du jour la question de l'alternance et de la légitimité démocratique. Le pouvoir, explique le MDS, s'est appuyé sur « un Parlement corrompu et largement discrédité pour amender la Constitution à la sauvette afin de permettre au président de la République de pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, une fois de plus ». « Des élections verrouillées qui ne laissent pas de place à l'alternance et aggravent dangereusement le désespoir des citoyens, qui se sentent plus que jamais exclus du débat et des décisions qui engagent leur avenir », affirment les militants du MDS. Ces derniers soutiennent que les clans au pouvoir, représentés par les partis à la solde de l'Etat, coupés de la société, refusent le verdict transparent des urnes. « C'est la démarche autoritaire et antidémocratique du pouvoir qui met en péril la stabilité et la sécurité de l'Etat et de la société. Il s'agit aujourd'hui de nous dresser contre cette démarche de manière offensive », estime-t-on au MDS. Partout dans le monde, explique le MDS, la montée puissante de l'aspiration des peuples au changement a un écho positif et fait reculer l'arbitraire. Malheureusement, chez nous, regrette le MDS, le peuple se heurte au mépris du pouvoir qui privilégie les intérêts étroits, le clientélisme et la corruption au détriment des intérêts supérieurs du pays. Abordant un autre volet, le MDS déplore la politique sociale et économique désastreuse prônée par le pouvoir et qui a, de fait, réduit les couches populaires à la mendicité et endetté par la même les couches moyennes sans apporter pour autant de solutions aux problèmes de fond malgré l'embellie financière exceptionnelle.
