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L'art de voler... l'histoire
MUSEE DE SKIKDA
Publié dans L'Expression le 11 - 01 - 2005

Les oeuvres qui y sont conservées ne sont guère protégées, si bien que le vol du buste de Markus ne semble pas avoir servi de leçon.
Le président d'Interpol, Jackie Selebie, en visite à Alger, vers la fin du mois de novembre, avait annoncé que le buste représentant l'empereur romain Markus, volé à Skikda, avait été retrouvé à Washington. Des échanges de photos de l'oeuvre ont permis de la localiser, puis de l'authentifier. Il faut dire que Russicada, un des fiefs de l'empire romain du temps où il s'étendait sur une grande partie du Nord africain, recèle un véritable trésor laissé par cette civilisation, disparue depuis. L'oeuvre en question est censée être remise aux autorités algériennes, dans les plus brefs délais. Or, toutes nos tentatives pour en savoir plus, se sont avérées vaines. A croire que même les responsables du musée n'auraient pas la moindre idée de cette affaire, ni de la manière dont la restitution devrait se faire. Ce n'est pas tout. Des sources sécuritaires et culturelles rencontrées au niveau de la wilaya de Skikda, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, ont laissé entendre que «cette affaire, loin d'avoir livré tous ses secrets, pourrait n'être que la face immergée d'un bien plus grand iceberg». C'est ainsi que des sources très sûres indiquent que pas moins de six autres oeuvres ont également été dérobées au niveau du musée antique de la ville.
A croire qu'il est plus facile encore de «dévaliser» ce musée que de voler une tablette de chocolat dans une grande surface. Nul ne sait, ou ne veut dire en tout cas, comment ont pu être opérés ces vols en série, et encore moins, comment une oeuvre au moins a pu quitter le territoire national en toute quiétude pour se retrouver de l'autre côté de l'Atlantique. Nous avons cherché à en savoir plus auprès de la gendarmerie de Skikda. Celle-ci, apparemment, ignore complètement qu'il y avait eu vol de la mémoire patrimoniale. Pas de plainte concernant la disparition de ces objets inestimables, c'est tout de même intriguant. On ne peut pas dire que le vol du buste qui représente l'empereur Markus soit dû à une complicité interne (au sein du musée), sachant que cette structure n'a été construite qu'en 1991 et que le buste avait été volé bien avant cela.
Mais une chose demeure certaine, le voleur de ce bien ou de ces biens savait ce qu'il faisait et connaissait parfaitement la valeur de ces oeuvres.
Un musée à ciel ouvert
Un constat de ce genre n'est toutefois pas pour rassurer les amateurs de belles oeuvres ainsi que ceux qui tiennent à ce que le patrimoine de notre pays, notre histoire, ne soit pas pillé et livré aux quatre vents.
Pour ce qui concerne la sécurité du musée de Skikda, en effet, on peut dire que voler est presque un jeu d'enfant, car il n'y a ni caméras de surveillance ni système d'alarme. Mais le comble, la moitié des oeuvres censées être présentées aux visiteurs, ne sont pas «visibles» depuis plusieurs mois, car le toit de la pièce où se trouvaient des armes et autres, qui datent de la guerre d'Algérie, a subi de graves fissures, si bien que quand il pleut, il y a automatiquement des courts-circuits. Mais au lieu d'effectuer les réparations nécessaires, on a préféré mettre cet endroit en quarantaine et priver les visiteurs de ces richesses, comme si le vol, le trafic et les évasions frauduleuses de ces biens culturels et patrimoniaux ne suffisaient pas! Plusieurs oeuvres ont été récupérées, mais le reste est loin d'être à l'abri de ces profanateurs d'un autre temps, mais qui n'hésitent pas à s'attaquer aux oeuvres représentant tous les temps. Il est bon de rappeler, en outre, que plus de trente affaires de vol, trafic illicite et exportation frauduleuse de biens culturels patrimoniaux ont été portées depuis 1996, à la connaissance des services de police judiciaire, soit l'équivalent de 180 oeuvres et objets antiques ou anciens, subtilisés des musées et sites archéologiques, a-t-on appris, auprès de la brigade spécialisée dans ce domaine.
Quinze de ces affaires ont été solutionnées et ont permis la récupération de 143 de ces oeuvres, notamment des lampes, statuettes, fragments, vases, jarres et autres ustensiles en marbre, bronze, terre cuite, datant des époques romaine et byzantine, a précisé cette brigade, relevant de la direction de la police judiciaire.
La face émergée de l'iceberg
Ainsi, outre les fouilles clandestines, les musées, ces agoras de conservation, de restauration et d'exposition d'objets inestimables, attestant des richesses foisonnantes de la mémoire patrimoniale, comme autant d'épaves précieuses recueillies, identifiées et répertoriées sont, parfois, la proie d'actions interlopes.
A titre illustratif, au musée des Beaux-Arts, il y eut en 1998, vol d'objets (ère berbère et turque), non encore restitués, selon la même source, ainsi que le Portrait de femme, du peintre Zodmi, en 2000, récupéré en 2003, tandis que l'enquête est toujours en cours, concernant l'affaire des bustes, dérobés en 1996, du musée de Guelma, dans le cadre du trafic algéro-tunisien.
«Un seul buste (tête de femme) avait été retrouvé et rapatrié de Tunisie», a signalé l'un des responsables de cette brigade. En outre, des diffusions internationales de recherche avaient été lancées par le biais d'Interpol, au sujet des 9 bustes disparus, en 1996, du musée de Skikda, dont celui de l'empereur romain Marc Aurèle.
Des pistolets du XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi qu'une ancienne épée, avaient été également cambriolés en 1998 du musée de Béjaïa, puis retrouvés par les services de police.
Par ailleurs, 69 objets antiques volés du musée de Zabana, la statue «La Baigneuse», du sculpteur Jean-Louis Bégué, disparue du Jardin d'essai d'Alger, durant les années 90, ainsi que le buste d'une femme en bronze, arraché de son socle, dans un jardin public, ont été en définitive, récupérés, par les mêmes services.


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