Francis Kalifat est devenu dimanche dernier le nouveau président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), vitrine politique de la première communauté juive en Europe. Ce natif d'Oran (Algérie), âgé de 63 ans, succède sans surprise à Roger Cukierman, 79 ans, pour un mandat de trois ans. Il se présentait seul aux suffrages de l'assemblée générale du Crif, qui compte 70 associations. Un sépharade accède donc à la tête de cette instance politique, une première après un demi-siècle de domination ashkénaze. Sauf que Kalifat est un ancien militant du Betar, mouvement de l'extrême droite sioniste, coupable de nombreux forfaits. Même s'il place son mandat «sous le signe de la tolérance zéro face à tout ce qui concerne l'antisémitisme», synonyme, dit-il avec Valls, de «l'antisionisme», «nouvelle façon masquée des antisémites de progresser dans la société».Il dénonce d'abord tous les mouvements de boycott «de produits israéliens, notamment dans la gauche radicale». Enfin, «pratiquant et tolérant», il pointe le «fondamentalisme musulman qui, aujourd'hui veut déstabiliser complètement les démocraties». Judéo-chrétiennes, on l'aura compris...
