la longue attente Les quais de bus de certaines gares routières de grandes villes étaient totalement vides. Le manque de moyens de transport durant les jours de l'Aïd El Fitr s'est posé encore cette année. En effet, et jusqu'à hier, les moyens de transport manquaient terriblement au niveau des gares routières de plusieurs wilayas, ne cessaient de dénoncer les voyageurs.Hier, au niveau de la gare routière de Kherrouba à Alger où on s'était rendu le matin, le parc de bus était quasi vide. Alors qu' au niveau du hall, beaucoup de familles et de voyageurs attendaient vainement l'arrivée d'un bus en provenance de leurs wilayas d'origine. Certains voyageurs qu'on a interrogés aux environs de 11 h, nous ont indiqué que cela faisait plus de deux heures qu'ils étaient en attente. Les préposés aux guichets à qui on posait des questions sur l'horaire de l'arrivée du prochain bus, n'étaient pas eux aussi bien informés, a-t-on constaté sur place. «Nous assurons un service minimum, alors patience s'il vous plaît», lance l'un d'eux à un voyageur qui voulait savoir l'heure d'arrivée du bus en provenance de Ghardaïa. La direction de la gare de Kherrouba n'est pas responsable du manque de bus, nous signifiera l'un des préposés. «Ce sont les directions des transports au niveau des wilayas qui s'occupent de cette question»,a-t-il ajouté. Ce paysage, nous apprend-on par ailleurs de certains voyageurs qui n'ont pu se déplacer de leurs wilayas à leur descente de bus, est le même au niveau des gares de leurs wilayas. Mohand qui venait de descendre du bus de Bouira, nous apprenait qu'au niveau de la gare routière de Bouira, c'est totalement la bagarre. «Il m'a fallu jouer des coudes pour que je puisse avoir le billet. Un monde fou que j'ai laissé en train d'attendre encore». «Beaucoup de bus ont manqué l'horaire de leur départ», ajoute Mohand qui pousse un long soupir de soulagement. Pour Nassim qui venait de débarquer du bus de Jijel, la gare routière de sa wilaya, était totalement méconnaissable, nous dira-t-il: «J'ai pris le bus alors qu'il se dirigeait à la gare. Si j'étais à l'extérieur avec la foule qui attendait, je n'aurais eu aucune chance de venir», se désole-t-il. Nassim travaille en tant qu' agent dans un corps constitué; il devait être à 14 h à son lieu de travail pour assurer la brigade, nous confie-t-il. A souligner en outre qu' à la gare routière de Kherrouba hier, il était impossible, en raison de la fermeture des magasins et des cafétérias, de prendre un café ou de s'approvisionner en friandises. Cet état de fait a été pour beaucoup de voyageurs inexplicable et injustifiable. Par ailleurs, au niveau de la station des taxis inter-wilayas jouxtant la gare routière de Kherrouba, la situation n'était pas guère meilleure. En fait, l'enceinte de la station qui d'habitude a du mal à contenir le nombre de taxis, était à l'heure de notre passage quasi vide. Les taxis desservant les longs trajets étaient complètement absents. C'était le cas notamment des taxis menant à l'ouest du pays. Néanmoins, pour les taxis, il nous a été permis de constater que bon nombre de taxis clandestins ont pris le relais et proposé leurs prestations en majorant bien évidemment à leur guise le prix d'une course. Ces derniers n'étaient pas très sollicités par les voyageurs, à cause certainement du manque de confiance. En quittant la gare routière et la station de taxis, un autre fait a attiré notre attention, il s'agissait en fait de l'absence totale des taxis réglementés sillonnant d'habitude les ruelles et les quartiers de la capitale, non desservis jusqu'ici par le métro et le tramway. De nombreux passagers ont eu recours à l'auto-stop, a-t-on remarqué. L'un des passagers avec qui nous nous sommes entretenus nous informera que ce phénomène n'est pas nouveau à Alger. Selon lui, la plupart des chauffeurs de taxis ne sont pas originaires d'Alger. «Les fêtes de l'Aïd sont des occasions pour eux de rejoindre leurs familles», a-t-il ajouté. Ceci dit, les promesses des responsables du secteur des transports n'ont servi qu'à l'effet d'annonce. L'application sera pour les fêtes prochaines.