Nâama: inhumation du Moudjahid Daifallah Mohamed    Pétrochimie : réception de plusieurs projets d'un montant de 7 milliards de dollars durant le quinquennat 2025-2029    Festival Cirta des sports équestres du 14 au 28 juin à Constantine    Tourisme: l'importance de l'adoption de la modernisation et de la numérisation dans la gestion soulignée    Wilaya d'Alger: la saison estivale 2025 et la célébration du 63e anniversaire de l'indépendance au centre d'une réunion du Conseil exécutif    Ghaza : 500 personnalités roumaines signent une lettre exigeant l'arrêt du génocide sioniste    Retour du premier contingent de hadjis des wilayas du Sud-est    L'UNRWA qualifie d'"humiliant" le modèle de distribution de l'aide humanitaire à Ghaza    La présidente de la Fédération européenne des journalistes appelle la Commission européenne à prendre des mesures urgentes pour protéger les journalistes à Ghaza    Voile/Equipe nationale (Laser) : huit athlètes en stage de préparation à Alger Plage    Cherki entre dans une nouvelle dimension à Manchester City    «Ce que nous voyons à Ghaza est tellement douloureux, ça me fait mal dans tout le corps»    L'AFC veut investir en Algérie    Les dockers du port de Marseille refusent de les embarquer !    La victoire était à la portée des Fennecs !    Comment la diplomatie peut-elle être une solution à l'immigration clandestine ?    La Protection civile lance un appel urgent à la vigilance    Faire du baccalauréat 2025 un succès    Mascara rend un hommage vibrant au martyr Ali Maâchi    Moula salue l'élection de l'Etat de Palestine comme membre observateur de l'OIT    Le Directeur général de la Sûreté nationale reçoit l'ambassadeur de Mauritanie en Algérie    Décès de la moudjahida Meriem Ben Mohamed    L'expérience du Ksar de Tafilelt mise en lumière à l'Expo-2025 au Japon    Finances: l'Algérie, un modèle de soutenabilité extérieure dans une Afrique sous pression    Mascara: Inhumation du moudjahid Mohamed Aniba    Para-athlétisme: l'Algérie avec 13 para-athlètes pour briller au Grand Prix international de Tunis    L'Algérie est en mesure de relever toute sorte de défis !    Une nouvelle ère de rigueur pour l'investissement    L'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel met en garde    Les conséquences pour le monde    29 millions de personnes vivent l'instabilité    Témoin des atrocités coloniales dans les zones rurales    Unité des rangs et actions héroïques ancrées dans la mémoire nationale    Oran: la revue "Afak Sinimaïya" met en lumière le rôle du cinéma algérien dans la dénonciation du colonialisme français    La baguette normale devient un luxe    Une série d'accords signés entre l'Algérie et le Rwanda    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'être d'amour...
AMAR BOURAS EXPOSE À LA GALERIE ESMA
Publié dans L'Expression le 14 - 02 - 2005

En dépit de toutes ses visions macabres, l'oeuvre de Bouras regorge d'émotion... de vie.
40 ans, c'est le bel âge, l'âge de la maturité, dit-on. Pour le plasticien Amar Bouras qui expose depuis hier ses tableaux à la galerie Esma de Riad El-Feth, c'est un peu la maturité artistique. Quelle belle coïncidence ! Les 38 tableaux qui constituent sa nouvelle exposition sont placés sous le signe de l'amour. Aujourd'hui, c'est justement la fête de la Saint-Valentin.
Bouras soutient que son travail date depuis 2002, nous le croyons volontiers. D'autant que ses oeuvres plastiques font suite à un livre de 9 images imprimées en sérigraphie intitulé à juste titre N'habek, je t'aime, I love you ! Amar Bouras, digne enfant de Andy Warhol par ses inclinaisons pop art - le sait-il? - est un adepte du métissage et du style hybride. Artiste photographe aussi, Amar Bouras aussi bien distrait que profond nous laisse, une fois n'est pas coutume, entrevoir son monde intérieur à travers une pratique esthétique bien singulière. Ses tableaux dont certains sont un assemblage de plusieurs images sont des lucarnes ouvertes ou une plongée dans le royaume sensible de «l'être» Amar. C'est un cachet résolument humain que transpirent ses créations. Photocollage ou photomontage, ajouté à cela l'intégration de la peinture, du papier, du griffonnage, écriture qui devient symboles et rehaussée de couleurs chatoyantes, l'on peut en effet discerner ces quelques mots d'amour tirés de lettres réelles que l'artiste a couverts de peinture. L'oeuvre de Bouras est à la fois suggestive, sensuelle et provocatrice dans le sens où il nous interpelle au plus haut point. Dans ces spectres humains où apparaît, visage de femme, yeux, pieds ou mains, rien n'est là au hasard. La peinture de Bouras est évocatrice. Elle est réminiscence et rêverie. Mais l'angoisse est perceptible comme ce chaos indélébile que l'on ne peut effacer du visage de la Terre. Le noir et le blanc autant que cette touche de rouge questionnent l'espace et heurtent la sensibilité.
De ces fantômes effrayants qui vous guettent à la dérobée subsiste un côté charnel très omniprésent dans l'art de Amar Bouras.
Les bribes d'humanité que l'on voit, ce sont tous ces gens qu'il a aimés, adorés au cours de son existence. C'est un peu une exposition introspective. Forcément, beaucoup de apparaissent, Katia, Lounja, Lynda, Sonia... Sur toutes ces et ses idylles d'il y a 25 ans, Amar pose un regard réflexif. Un hommage qu'il rend à sa manière à travers sa passionnante et irrésistible envie de peindre. Amar Bouras fait explorer et exploser dans ses oeuvres ses délires et tourments. L'on comprend qu'il s'adresse dans un de ses tableaux à Egon Schiele, ce peintre maudit autrichien, décédé à la fleur de l'âge... Images superposées, grattées, colorées donnent un étrange sentiment de décomposition. Ne dit-on pas que l'on renaît de ses cendres ? Résolument contemporain, même si la technique existe depuis quelques années, Amar reste en Algérie un artiste ouvert, doué d'une grande sensibilité. Nous aimons bien son travail qui sort des sentiers battus de la peinture «conformiste», lisse et «représentative». La vie, l'amour, la mort, le sexe, tout cela existe et ne peut par conséquent offusquer personne. Gothique un peu, mystique, énigmatique, romantique... la peinture de Amar Bouras charrie une bonne dose d'émotions, telle une chanson d'«Evanescence».
Diplômé des Beaux-Arts en peinture, membre du collectif Essebaghine, l'artiste a réussi à s'affirmer dans le groupe tout en se distinguant par une démarche sûre, faisant de lui un «être» à part. Multipliant les expériences, il se fait un nom ici et à l'étranger, lors d'expositions individuelles et collectives. Nous découvrirons aussi son travail dans ce recueil très fort en images, Poussières d'ange, un ouvrage réalisé avec Christian Lecomte, journaliste et écrivain, et édité aux éditions Barzakh.
Amar Bouras a, en outre, exposé dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France où il a su attirer les regards sur ce phénomène social qui a fait fureur récemment, «la chasse aux sorcières» des couples. Un sujet fort dominant chez l'artiste, étant la tolérance.
Aussi, nous pourrons qualifier cette exposition de personnelle pour tout ce qu'elle dégage comme vérité, attachement, malaise et... amour! Ouverte jusqu'au 7 mars, l'exposition de Amar Bouras est intéressante à plus d'un titre. Nous n'avons pas fini de sonder ses dédales...


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.