La violence dans les stades algériens demeure le principal souci des instances sportives Selon le patron de la FAF, il va falloir aux présidents des clubs professionnels de comprendre que l'utilisation des stadiers est devenue incontournable dans nos stades, quand bien même ce corps exige un budget non négligeable. L'annonce faite avant-hier par l'actuel patron de la Police nationale, en l'occurrence le général- major Abdelghani Hamel, qu'à partir de la prochaine saison la Dgsn allait procéder au retrait partiel et progressif de ses effectifs de l'ensemble des stades de football, et cela après concertation avec la Fédération algérienne de football, il est clair que l'avènement au sein de nos enceintes footballistiques des stadiers, est vivement souhaité aujourd'hui par l'actuel premier responsable du football national. Pour cause, Mohamed Raouraoua n'a pas manqué de souligner avec insistance, au cours de la dernière cérémonie organisée par la direction générale de la Sûreté nationale, et à laquelle avaient été conviés plusieurs présidents de clubs de l'élite, entre autres celui de la JS Kabylie, qu'il était temps pour les clubs de l'actuel championnat professionnel de prévoir un budget exclusivement réservé au chapitre sécuritaire. Selon le patron de la FAF, il va surtout falloir aux présidents de clubs des Ligues 1 et 2, de comprendre une fois pour toutes que l'utilisation effective des stadiers est devenue incontournable dans nos stades, quand bien même ce corps exige aujourd'hui un budget non négligeable, pour ne pas dire très onéreux, dans le contexte actuel. Il est vrai qu'en la matière, Mohamed Raouraoua sait parfaitement qu'aucun club de l'élite n'est actuellement en mesure de subir une charge supplémentaire, tant que les ténors du championnat professionnel continueront de joindre péniblement les deux bouts. A ce titre, Moh Chérif Hannachi a applaudi la dernière décision prise par la Dgsn approuvée par la FAF, tout en rappelant qu'en l'état actuel des choses, quel club sera réellement capable de prendre à sa charge les stadiers? Hannachi ne manquera pas d'ailleurs de poser la question suivante: qui payera de sa poche tous ces stadiers? Il est utile de rappeler qu'en février 2010, la défunte ligue que présidait Mohamed Mecherara, avait cru bon organiser à l'époque avec la collaboration de la FAF, un séminaire de deux jours à l'hôtel Hilton d'Alger, animé par deux grands experts anglais, et dont l'un était le représentant de Scotland Yard au niveau de la fédération. Un séminaire dont le thème principal portait essentiellement sur le rôle prépondérant que jouent désormais les stadiers dans tous les stades d'Angleterre, et comment ce corps qui a été partie prenante dans l'éradication progressive du hooliganisme, est devenu un métier à plein temps, et totalement à la charge des clubs professionnels anglais. Les stadiers qui pullulent partout aujourd'hui à l'intérieur des stades d'Angleterre, ont d'abord fait l'objet d'une sérieuse sélection, avant de subir une formation de 18 mois, pour être ensuite recrutés à plein temps par les clubs. Il est aussi utile que cette idée de faire appel à des stadiers dans les différentes enceintes sportives, avait été évoquée au cours des années 1990 par le biais d'un compatriote algérien résidant en France et qui avait proposé ses services à l'époque à l'Office du complexe olympique (OCO), et au MJS, en formant ici même des stadiers, selon les normes internationales. Il faut ajouter à cela les multiples séminaires organisés tant et tant de fois par les pouvoirs publics, et autres initiateurs soucieux du problème de la prise en charge réelle d'un phénomène qui a malheureusement pris depuis, des proportions de plus en plus inquiétantes aujourd'hui dans l'ensemble de nos stades de football. Les chiffres évoqués avant-hier par le général-major Hamel, parlent d'eux-mêmes, et continuent malheureusement d'occuper l'actualité footballistique nationale. Les services de police en charge de l'ordre public ne peuvent continuer de payer un tel lourd tribut au nom du football, notamment tel qu'il est organisé actuellement. Raouraoua sait parfaitement qu'en matière de dispositions d'ordre sécuritaire, tant que les comités de supporters ne seront pas directement associés face à un épineux problème qui requiert désormais de la part de tous les clubs une véritable prise de conscience, rien de concret ne sera fait. Il est clair que maintenant la balle est dans le camp des clubs qui doivent engager pleinement leurs responsabilités. Reste à savoir si à moins d'un mois seulement de l'entame officiel de la saison footballistique 2016-2017, ces fameux stadiers qui remplaceront d'ici peu au pied levé les services de l'ordre, seront réellement fin prêts, et surtout à même d'assurer pleinement leur rôle au sein de nos stades de football.
