C'était le 24 juillet 2014... D'autres accidents aériens avaient déjà été causés par ce type de problèmes. Les pilotes espagnols aux commandes de l'avion d'Air Algérie qui s'était écrasé en juillet 2014 au Mali, causant 116 morts, n'étaient pas formés aux manoeuvres qui auraient pu éviter le drame, a dénoncé hier le principal syndicat de pilotes espagnol. «Les pilotes n'avaient jamais été formés pour affronter de telles situations», a indiqué hier le syndicat Sepla dans un communiqué. L'impact à grande vitesse a provoqué la mort instantanée de tous les passagers et membres d'équipage. Ainsi, le McDonnell Douglas MD83 s'est écrasé il y a tout juste deux ans, dans le nord du Mali, avec 110 passagers et six membres d'équipage à bord. Il reliait Ouagadougou à Alger, et transportait 116 personnes, dont 54 Français, 23 Burkinabés, 8 Algériens et 6 Libanais. Les six membres d'équipage étaient des Espagnols mis à disposition par une compagnie espagnole de leasing, Swiftair. L'accident a été provoqué par «la non-activation» par l'équipage du système antigivre, suivie de l'absence de réaction des pilotes pour sortir d'une situation de décrochage, selon le rapport final du Bureau d'enquêtes et d'analyse français pour la sécurité de l'aviation civile, ou BEA, publié en avril. L'obstruction des capteurs de pression des moteurs en raison du givre a conduit à une diminution de la poussée des moteurs, puis de la vitesse de l'avion. L'équipage n'aurait pas détecté cette diminution de vitesse jusqu'au décrochage, puis n'a pas été en mesure de le rattraper. Le syndicat a rappelé que d'autres accidents aériens avaient déjà été causés par ce type de problèmes, notamment celui du vol Rio-Paris d'Air France qui s'était abîmé dans l'Atlantique en juin 2009 avec 228 passagers à bord. Depuis, l'Organisation de l'aviation civile internationale a prévu des formations complémentaires, qui n'ont pas été mises en oeuvre par Swiftair avant l'accident. «Nous n'apprenons pas de nos erreurs», a dénoncé lors d'une conférence de presse Ariel Shocrón, chef du département technique du syndicat. Le pilote et le copilote étaient «très expérimentés», et avaient plus de 16.000 heures de vol sur cet aéronef, a-t-il ajouté. Mais «nous avons besoin de davantage d'entraînement et de meilleure qualité». Pour rappel, les deux boîtes noires du MD83, qui sont d'anciens modèles à bande magnétique, le FDR (Flight Data Recorder) et le CVR (Cockpit Voice Recorder) ont été remises le 28 juillet 2014par les autorités maliennes aux enquêteurs français qui les ont transférées scellées sous escorte de gendarmerie le 29 juillet 2014 au laboratoire du BEA de Brétigny-sur-Orge. Si le FDR (placé en queue de l'appareil) a pu être lu sans difficultés, le CVR (placé dans la soute électronique avant de l'avion) semble avoir souffert de l'impact.