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Le raI est bien algérien
ALORS QUE L'UNESCO EST À PIED D'OEUVRE POUR LE CLASSER COMME PATRIMOINE INTERNATIONAL
Publié dans L'Expression le 20 - 09 - 2016

Le raï est ce genre musical dont l'historicité remonte à très loin.
L'ambassadeur du Portugal à Alger était subjugué par le raï au point qu'il a séjourné pendant une semaine à Oran pour assister à toutes les soirées du festival.
Dans le bon vieux temps, Pascal venait chaque mois d'août, de chaque année, de la France pour passer ses vacances dans la ville d'Oran. Son seul but était de rencontrer physiquement et entendre les chanteurs et chanteuses de raï se relayant sur l'estrade géante du Théâtre de verdure portant le nom du roi de la chanson sentimentale, cheb Hasni. Idem pour l'Association France-Méditerranée qui attirait des dizaines de touristes marseillais et du sud de la France se bousculant dans les strapontins dudit théâtre. Ladite association est guidée par la binationale Kheira Namane, connue sous l'appellation commune de Marie. Jean-Michel Denis, rédacteur en chef du mensuel culturel français, Afrique Magazine, lui, est allé jusqu'à prendre l'initiative en atterrissant à Oran pour couvrir l'édition de 2004. Et depuis, les médias étrangers ne cessent de défiler dans les locaux de l'Association pour la promotion et l'insertion de la chanson oranaise, Apico. En 2004, le festival n'était pas encore institutionnalisé. Les interprètes du verbe cru ont réussi à cohabiter avec Boualem Chaker représentant le chant kabyle et Abdelkader Chaou le chaâbi algérois. Pour les amoureux du raï, l'édition de 2004 était une réussite totale. Lors de cette édition, le représentant diplomatique du Portugal à Alger était tellement subjugué par ce chant, qu'il a séjourné à Oran pendant toute une semaine pour uniquement assister à toutes les soirées animées par tous les cheikhs, cheikhate, chebs et chabate. Il fut l'invité de taille de la fête de la Sardine célébrée sur les hauteurs du Murdjadjou abritant le plateau de Moula Abdelkader surplombant le vieil Oran, le quartier de Sidi El Houari.
Rétrospective
La première édition a été lancée pour la première fois en 1985 par l'association culturelle de la ville d'Oran (Acvo). Les membres composant le comité du jury de la première édition étaient très rigoureux. Khaled, qui a entamé sa carrière bien avant en reprenant la célèbre chanson «Salou Ala nbi wa shabou 10» (Prions pour le prophète (Qsssl) et ses dix compagnons), a été intronisé en tant que roi du raï, le King. Malgré tous les tabous d'alors, chaba Zahouania a été élue en tant que princesse tandis que cheb Mami s'est taillé le titre de prince du raï. Des années auparavant, cheikha Remiti, décédée le mois de mai 2006, s'est taillé, sans qu'elle ne soit détrônée, le titre de la diva incontournable de la chanson raï. Cheikha Djenia était sa seule et unique rivale. Les Raïna Raï de Sidi Bel Abbès, sortis à peine de l'ombre, cartonnaient là où ils passaient tout en plaidant que le rai est le produit natif de Sidi Bel Abbès. Cheikh Naâm, cheikh Yacine n'étaient pas en reste pendant que cheikh Zargui était au sommet de sa célébrité.
A Oran, Belkacem Bouteldja, Boutaiba, El Hindi et tant d'autres ont marqué de leur empreinte le raï dans les années 1990. Le raï a défoncé toutes les portes et franchi toutes les frontières. Les éditeurs se disputaient pour prendre en charge les Khaled, Zahouania etc. Une année plus tard, des Français calquent l'expérience algérienne en organisant le festival de Bobigny. Malgré les petites lacunes d'ordre organisationnel, le festival est attendu annuellement par les adeptes d'une vérité vue autrement. Le mois de juin 1991 fut l'année marquant le plus le festival lorsque les intégristes du parti dissous prêchaient tous les interdits dont le chant.
A cette date, la tenue du festival n'a été décidée que 6 heures avant le coup d'envoi. Le Théâtre de verdure n'a pas désempli. L'Algérie sombre alors dans une décennie sanglante. Le raï a fait face tout comme l'a été Matoub Lounès et résisté. Cheb Hasni a animé le grand spectacle organisé le 5 juillet 1993 dans le stade du 5 Juillet. Le 29 septembre 1994, Hasni, ayant plaidé l'Espoir, paye de sa vie.
Dans cette chasse lancée contre les artistes, cheb Aziz qui a donné le cachet du raï à son chant constantinois n'a pas eu la vie sauve tout comme Rachid Ali Baba, le parrain de cheb Anouar et le propriétaire de l'éditeur «le Coq d'or» dans le quartier d'Eckmühl, tous assassinés. Malgré cette traque, le raï s'éclate. Chaba Kheira, Sahraoui, chaba Djennet, Fadéla, Khaled junior, Nasro, Adel animaient la scène culturelle algérienne. Houari Dauphin, cheb Redouane, cheb Reda, Warda, et tant d'autres viennent au début du troisième millénaire à la faveur du retour du festival du raï dans sa ville natale, Oran. L'Association pour la promotion et l'insertion de la chanson oranaise célébrait ponctuellement le festival en favorisant les forces montantes. Le raï est internationalisé. En 2001, cheb Mami signe son album intitulé Bladi. Khaled cartonne en éditant Didi en 1992. chaba Zahouania brise les tabous. Les médias étrangers s'intéressant de près à un tel phénomène. Les politiciens le sont aussi. En 2008, Michel Vauzel, ex-président du Conseil régional des Provence-Alpes et Côte d'azur (Crpca), arrive dans la ville des Deux Lions pour voir de visu ce phénomène raï. Hélas, il rentre dans sa ville sans pouvoir suivre ne serait-ce qu'une petite soirée. Car, Khalida Toumi, ministre de la Culture d'alors, l'a devancé en décidant d'une mesure tant décriée, la délocalisation du festival du raï d'Oran pour le domicilier à Sidi Bel Abbès tout en lui donnant le cachet national.
Le jeu farfelu du Maroc
Une telle délocalisation est restée inexpliquée. C'est pendant cette année que le Maroc a mis en place la première édition du Festival international du raï. La rencontre est domiciliée dans la ville d'Oudjda. Les lieutenants de sa majesté ne sont pas restés inertes en amadouant et soudoyant les raïmans et raïwomens de pacotille ne comprenant rien dans la géopolitique. Souvenons-nous-en des dérives de l'interprète de la célèbre chanson «Joséphine», Reda Taliani. Chauffé à blanc par des Makhaznia, ledit cheb n'a pas hésité à plaider que «le Sahara est marocain». Plus tard, Khaled bénéficie de la nationalité marocaine qui lui a été attribuée par la personne du... roi. Dans ce jeu, le Royaume est ségrégationniste en valorisant certains chanteurs aux dépens d'autres. Sinon comment interpréter le fait que chaba Mamia, de nationalité marocaine née en Algérie et installée à Bruxelles, ne soit jamais invitée dans les spectacles se tenant au Maroc? Cette artiste a pris position en défendant la paternité algérienne du raï. Idem pour les chanteurs marocains comme Douzi Mohamed qui emboîtent le pas à chaba Mamia. Cheb Bilal, connu pour être le roi de la provocation, a, à plus d'un titre été, approché par des émissaires interposés, des journalistes marocains en quête du scoop magistral. Impulsif, Bilal n'est jamais tombé dans le piège. Le style de Regada ou encore le chaâbi marocain ne sont pas du raï. Ce chant est de souche algérienne. Cela obsède les Marocains manoeuvrant à la première occasion qui se présente. Localement, le raï est tributaire des humeurs des responsables. «On leur a donné l'occasion en annulant des spectacles raï», dira un responsable en charge de l'animation culturelle dans la ville d'Oran ajoutant que «le ministre de la Culture a failli à sa mission en n'organisant pas cette année l'habituel festival». Une telle défaillance est saisie avec ardeur par les voisins de l'Ouest en organisant le festival d'Oujda dans le but de «kidnapper» l'enfant né et grandi en Algerie. D'autant que l'Unesco est à pied d'oeuvre pour le classer comme patrimoine international.
L'exemple concret est le Festival de la chanson oranaise se tenant à Oran. Avant son coup d'envoi, les responsables locaux mettent les bouchées doubles dans leurs préparatifs pour attirer et les artistes et le public concernés. Au final, le public n'arrive en nombre que grâce à la programmation des raïmans et raï womens dans chacune des soirées. Critiquant de manière acerbe ce raï en raison de sa rime plutôt peu pudique, Luc Charki, artiste judéo-arabe algérien, qui a adulé les fans du malouf pendant des années, n'est-il pas célèbre grâce à sa chanson intitulé «Kafatnek mahloul ya tata (ton caftan est ouvert chère dame) Idem pour Salim Hellali qui a, à plus d'un titre, trouvé sa réussite, en chantant des chansons rimant avec le verbe direct? Le défunt Hasni n'a-t-il pas abordé la problématique liée à la crise du logement en interprétant la chanson «Oh chère dulcinée, je n'ai pas où te caser, je n'ai qu'un F2, cuisine et chambre). Tout comme le chaâbi algérien développé grâce à l'enfant d'Azzefoun, El Anka, ou encore la musique kabyle modernisée par Idir et Brahim Izri, Sofiane, le raï est, cette chanson dont l'historicité remonte à très loin. La chanson patriotique «Shab El Baroud» a été écrite dans les années 1930. Elle plaidait la cause nationale. A la faveur des nouvelles mutations, le raï est transformé en cadre qui colle avec la vie quotidienne des Algériens. Son attelage métaphorique repose sur des paroles lancées crûment.


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