Aujourd'hui contrairement à 2011, beaucoup de villages n'ont plus besoin de bombonnes de gaz Pour prévenir d'éventuelles catastrophes on monte un plan d'action pour mettre les villages au chaud. A quelques semaines seulement des premières pluies, la wilaya de Tizi Ouzou pense déjà aux meilleurs moyens de prendre ses dispositions pour les difficultés de l'hiver. L'expérience a déjà prouvé que l'hiver rigoureux nécessite des moyens matériels, techniques et humains. Divers services sont concernés par les situations induites par des neiges qui se prolongent et des pluies torrentielles. C'est pourquoi donc, pour éviter que des situations dramatiques comme celles vécues par la Kabylie lors des neiges de 2011, plusieurs services ont déjà commencé à prendre les dispositions qui s'imposent. Toutefois, malgré ces annonces réconfortantes, des observateurs affirment que les dispositions de ces servies sont relativement dépendantes les unes des autres. Les bombonnes de gaz ont besoin de routes qui restent ouvertes lorsque les neiges arrivent. Lorsque les neiges couvriront les montagnes, les bombonnes de gaz ne pourront pas parvenir dans les villages si les communes ne font pas leur travail d'entretien des routes et des pistes. Si Naftal vient d'annoncer un plan d'action pour l'hiver, c'est déjà un point important dans la stratégie qui consiste à rassurer d'abord les populations. Toutefois, le plan annoncé présente déjà des failles au vu de la nécessité pour les communes d'ouvrir les routes et de les préparer à assurer un trafic fluide lorsque les pluies seront torrentielles. En effet, le plan annoncé par Naftal est un dispositif destiné à parer à toute éventualité. Un troisième centre enfûteur sera en effet en exercice à Oued Aïssi en plus de celui déjà existant à Fréha. La même société dispose de 19 grands porteurs, de 14 semi-remorques-citernes d'une capacité de 15 tonnes chacune et de 50 camions pouvant assurer le transport. Naftal compte également, en cas de force majeure, à passer à la location de tracteurs auprès de particuliers afin de faire parvenir la bouteille de gaz aux habitants de la wilaya. En fait, du côté des populations, les avis demandés les deux derniers jours, concordent sur les efforts consentis par cette société de distribution et les améliorations apportées à son réseau de distribution depuis la dernière tempête de neige de 2011 qui a paralysé la Kabylie durant un mois. «Je sais qu'il y a les quantités nécessaires mais cela ne suffit pas. Encore faut-il avoir le réseau routier capable de résister aux conditions climatiques difficiles», affirme un jeune de Boudjima, l'air sceptique. Le gaz de ville à la rescousse des monts du Djurdjura. Dans ces localités éloignées des centres urbains, les citoyens, ont fait l'expérience en 2011. «Je n'oublierai jamais l'hiver 2011. Nous sommes restés sans électricité et sans gaz durant un mois. Même les responsables locaux n'ont pas donné signe de vie. Les élus n'ont réapparu que deux semaines plus tard», raconte Abdellah, citoyen de Boudjima. «Je me rappelle encore que la route qui relie notre commune à Tizi Ouzou a été ouverte par les moyens de la mairie d'Ouaguenoun. Nos élus sont restés au chaud jusqu'à l'apparition du soleil», ajoute son ami, narquois. En fait, de l'avis de beaucoup de citoyens, le problème ne réside pas du côté de Naftal. «Naftal n'est pas le problème. Mais ce sont surtout les réseaux de distribution privés qui ne sont pas en mesure d'assurer une bonne distribution» assure un autre citoyen de Mizrana, région située loin du chef-lieu de la wilaya. Ces dernières années, les populations craignent de moins en moins les conditions climatiques difficiles. Beaucoup de villages n'ont plus besoin de bombonnes de gaz. Le gaz de ville est arrivé jusque dans les villages les plus reculés de la Kabylie. «Dieu merci, nous n'avons plus besoin de bouteilles. Nos foyers sont alimentés en gaz de ville. C'est vraiment la meilleure chose que l'Etat a fait pour nous», se réjouit un villageois de Makouda. «Je me souviens qu'en 2011, nous sommes restés bloqués durant trois semaines. Sans électricité, sans gaz et sans routes, nous avons frisé la catastrophe en voyant nos réserves de nourritures se terminer», ajoute- t-il. Naftal y pense. Et les autres? En effet, aujourd'hui contrairement à 2011, beaucoup de villages n'ont plus besoin de bombonnes de gaz. Alimentés en gaz de ville, les villageois craignent autre chose. «Je n'ai pas peur de rester sans gaz en cas de neige. Je crains surtout le blocage des routes. On n'a pas les moyens d'évacuer les malades ni subvenir à nos besoins en nourriture. En cas de rupture de stocks, c'est la catastrophe» explique un autre. Aujourd'hui, les gens ne pensent plus comme avant lorsque la bombonne de gaz était la plus désirée. Alimentés en gaz de ville, les villageois ont d'autres soucis. «Le problème réside dans les routes qui restent bloquées. La majeure partie des communes restent encore dépourvues de chasse-neige. «En 2001, la commune n'avait pas les moyens de nous sortir des terriers. Il fallait beaucoup de matériels pour dégager les voies. La neige a bloqué nos portes», raconte un autre. En effet, beaucoup de villages sont restés bloqués jusqu'à l'arrivée en catastrophe des moyens de l'Armée nationale populaire. Beaucoup de communes n'assurent même pas le nettoyage des canalisations et autre ponts avant les premières pluies. «Je me souviens, jadis, nous étions mieux. Ces catastrophes ne surviennent qu'avec l'apparition de ces maires et autres élus. Autrefois, les villageois assuraient eux-mêmes leurs travaux des routes et autres voies pour les eaux pluviales.