«La nouvelle loi sanitaire est très intéressante et claire dans beaucoup de domaines, mais il y a quelques correctifs et précisions qui doivent y être apportés», cette déclaration a été faite par le président national de l'Ordre des médecins, le Dr Mohamed Berkani Bekkat, lors de son intervention, hier, sur la Radio nationale Chaîne III. En jugeant que l'Etat devrait désormais compter ses sous tout en continuant à garantir l'accès aux soins. L'intervenant a évoqué entre autres, l'absence d'une «institution nationale de veille sanitaire», qui engloberait les risques multiples et les épidémies mondiales, à l'exemple du sida et de zika, l'intérêt étant de «déterminer les constats précis et les conduites à tenir face à ces situations», a-t-il expliqué. Ce qu'il reproche à ce texte appelé à être voté prochainement au Parlement, c'est le fait de ne pas définir «les rôles» du Conseil national de l'ordre des médecins et celui de la déontologie médicale lesquels, a-t-il observé, devraient avoir «un pouvoir exécutif «. Il a en outre, déploré l'intégration d'une «espèce de Code pénal bis» «spécifique aux médecins» qui prévoit des sanctions contre le personnel médical, en argumentant que les cas d'erreurs médicales comme l'homicide volontaire ou involontaire et la négligence, relèvent de la jurisprudence des tribunaux et des cours spéciales. «Nous sommes dans un Etat de droit, la loi pénale est au-dessus de toute loi civile. La responsabilité individuelle du médecin est prévue par la loi», a-t-il commenté. tout en précisant qu'il ne s'agit pas de tolérer l'impunité en cas d'erreurs et que la médecine n'est pas une science exacte. Concernant la question sur la gratuité des soins, M.Bekkat assure que ce droit est garanti par la Constitution et que cette notion est «reformulée» à travers «l'accès aux soins pour tous» et ce grâce à une sécurité sociale qui «paye à la place du citoyen». Il informe par ailleurs, que l'Etat «doit faire un peu ses comptes et recourir à la contractualisation entre les organismes de la sécurité sociale et les hôpitaux publics». Par ailleurs le Dr Bekkat affirme apporter son soutien au projet de loi qui selon lui, apporte beaucoup d'avancées positives.