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"Ce qui est arrivé à Bahia Rachedi est indécent"
MOHAMED ZINE EL ABIDINE, MINISTRE TUNISIEN DE LA CULTURE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 08 - 11 - 2016

Le ministre s'est déplacé à l'aéroport de Tunis pour présenter ses excuses à Bahia Rachedi
Le ministre tunisien de la Culture, Mohamed Zine El Abidine, s'est déplacé dimanche après-midi à l'aéroport de Tunis où la délégation algérienne des JCC s'apprêtait à prendre son avion. Sa présence avait pour objectif de s'excuser auprès de la comédienne, Bahia Rachedi, plus particulièrement, qui s'est plainte durant le festival de marginalisation ainsi que de lèse-majesté envers sa personne lors de la soirée de clôture où elle s'est retrouvée reléguée au dernier rang sur une chaise en plastique notamment. C'est d'une manière affable, empreinte d'une grande modestie et pleine de sympathie que le ministre tunisien de la Culture, s'est entretenu longuement avec Bahia Rachedi. C'est dans le cadre convivial du salon d'honneur que nous avons réalisé cet entretien, avant de nous envoler pour l'Algérie. Ce fut par ailleurs l'occasion de parler des JCC, leur évaluation, mais d'aborder aussi les projets de collaboration future, entre nos deux pays respectifs, en termes de culture...
L'Expression: M. le ministre, vous êtes là pour exprimer vos excuses à Mme Bahia Rachedi. Pourriez-vous nous en dire un peu plus?
Mohamed Zine El Abidine: Je suis d'abord venu exprimer toute mon amitié à Bahia Rachedi. Toute ma solidarité pour elle et à travers elle à tous mes amis algériens. Ce qui s'est passé n'est pas normal. S'il y a quelque chose à prendre en considération c'est que quand on est chez soi, c'est tout à fait normal qu'on soit dans cette attitude généreuse de quelqu'un qui vit comme chez lui. C'est important pour moi de témoigner pour Bahia et à tous les artistes algériens que c'est leur pays. C'est un problème de désorganisation et de dysfonctionnement qui sont dus à des facteurs objectifs et subjectifs sans doute.
En dehors des prérogatives des organisateurs?
Si si. Les JCC ont une autonomie réelle, je tiens à le préciser. Les JCC sont régis par une commission souveraine qui ne relève pas du tout de l'autorité du ministère de la Culture.
Brahim Letaief l'a affirmé hier en effet, arguant que le ministère de la Culture ne s'ingère pas dans la programmation. Qu'il n'y avait aucune censure...
Tout à fait, ni dans l'organisation ni l'administration ni la gestion de l'événement. C'est un événement autonome, mais qui est fait avec l'argent du contribuable. C'est-à-dire que c'est le ministère qui met l'argent, qui n'assure aucun contrôle, aucun suivi, c'est-à-dire qu'ils ont réellement toute la latitude de pouvoir faire et le bien et le mal, le meilleur comme le pire pour les JCC...
Le pire, comme l'incident qui vient d'avoir lieu...
J'avoue que je le ressens comme si c'était à mon encontre. J'éprouve la même douleur, la même tristesse, l'affliction que Bahia a éprouvée. Il ne s'agit pas de faire des excuses.
Y a mieux que ça, c'est le fait de se retrouver dans ces conditions injustifiables. Mais je crois que cela n'est pas très important. Je m'explique: il n'exprime pas un point de vue réel. C'est une mauvaise gestion faite par des personnes qui n'ont pas, hélas, cette capacité de discernement ou peut-être alors qui ne sont pas à leur place.
Le festival a-t-il été victime du nombre de ses invités?
Je ne pourrai pas et je ne devrai pas justifier ce qui s'est passé. Parce que c'est indécent ce qui lui est arrivé. Je n'aimerai pas épiloguer là-dessus. Bahia représente un emblème d'une très grande culture. Elle nous engage tous: Maghrébins, Arabes pour une grande culture. Pour ne rien vous cacher, je déplore ce qui a été fait car cela renseigne beaucoup plus sur la personne qui a fait cette erreur. Cette défaillance concerne la personne qui n'a pas été à la hauteur de l'événement plutôt que la personne qui a été la cible. Pour autant n'exagérons rien. Le plus important pour nous est qu'on soit respectueux envers les grandes compétences, envers les grandes notoriétés, les grands artistes dont Bahia Rachedi. C'est ce qu'il faut retenir de tout ça, un dysfonctionnement administratif ou une mauvaise gestion. Il faut tout relativiser.
D'habitude, l'Algérie est présente dans toutes les sections, hormis cette année, un peu moins. Comment le percevez-vous, d'autant plus que c'est le 50e anniversaire des JCC?
C'est une défaillance certaine. Je déplore cette relative absence du cinéma algérien dans la compétition et ce sont des choses absolument recommandées pour les sessions prochaines pour qu'encore une fois, ces aléas ne se reproduisent plus. Bien sûr l'Algérie est fortement présente dans la réalité culturelle et créatrice. Les JCC auraient été une bonne occasion pour montrer cette vivacité réelle de la cultuelle algérienne. Mais ce n'est que partie remise.
L'Algérie était présente avec le film de Saint Augustin. Bahia Rachedi qui joue dans ce film n'a pas été invitée chez le président de la République. Yamina Chouikh, membre du jury de la compétition, elle non plus n'a pas été conviée? Pourquoi?
Ce sont des listes établies par les JCC. Je pense que tout ça devrait faire l'objet d'une évaluation réelle, des dysfonctionnements, des ratages etc., pour bâtir un avenir meilleur. L'édition de cette année a drainé du monde, a assuré 470 projections de films et une certaine affluence du public dans les salles, les prisons, universités, dans les villes, mais n'empêche qu'on devrait évaluer ces modes d'organisation et d'ordonnancement...
Il y a effectivement un problème paradoxalement généré par la grande affluence du public, des salles de cinéma qui plus est sont à demi-ouvertes, cela crée beaucoup de bousculade... Faudra revoir cela aussi peut être...
Sans doute. Tout ça mérite effectivement une attention particulière pour pouvoir gérer au mieux ces questions-là. Le plus important est de tirer des enseignements d'une session qu'il faudra sans doute refaire et parfaire en termes de mode d'organisation. Il faut avoir le courage de dire ce qui a marché et ce qui n'a pas marché. De prendre les mesures nécessaires.
L'Algérie et la Tunisie sont des pays frères. Que comptez-vous faire notamment sur le plan de la coproduction? Nous avons ici un exemple qui a bien marché, j'entends par-là le film Saint Augustin. Il faudrait peut-être qu'il y ait plus de coproductions Sud/Sud. Qu'en pensez-vous?
Ce que je peux dire est que je suis lié d'amitié à monsieur le ministre algérien de la Culture, Azzedine Mihoubi. J'ai beaucoup d'affection, de respect pour le poète qu'il est, l'érudit aussi. Il n'y a pas longtemps, il était en Tunisie, à Sfax dans le cadre de «Sfax, capitale de la culture arabe». Il est venu pour le coup d'envoi de la semaine algérienne en Tunisie où on a même partagé un duo en poésie/ musique. Je pense qu'il est important qu'il y ait, à partir des stratégies politiques des relations d'amitié et de respect mutuel. Evidemment, nous avons parlé des nombreuses possibilités pour consolider des relations avec l'Algérie. Pour que cela ne soit pas occasionnel ou épisodique, mais structurel. Il y a l'opéra d'Alger, il y aura bientôt l'opéra de Tunis. Il y a des productions qu'on pourrait faire ensemble, mettre en place des politiques importantes pour régénérer cette volonté commune qui devrait raffermir nos points de vue.
Je pense qu'il y a fort à faire dans le domaine des arts plastiques, arts visuels, la littérature etc. Pour la musique, il y a un véritable échange qui s'opère à travers l'Orchestre symphonique, beaucoup d'Algériens qui arrivent de Tunis et des musiciens algériens qui viennent en Tunisie. De ce point de vue, je pense qu'on est déjà en train de faire avancer les choses. Il faudrait maintenant se réunir dans le cadre d'une commission capable de mettre tout ça en place, un calendrier avec des objectifs clairs, des stratégies claires d'accompagnement, de mise en place. A propos du film Saint Augustin, j'ai beaucoup aimé. C'est un film qui peut montrer combien on peut conjuguer l'art, le cinéma, la beauté, l'histoire, la religion, et l'amour pour témoigner de ce qui peut nous réunir, Algériens et Tunisiens.
La bêtise humaine peut nuire c'est vrai, mais il y a mieux, l'amour, les valeurs, les principes, la beauté. Tout ce qui peut nous rapprocher et engendrer un meilleur vivre ensemble. Moi, je me suis mis dans la peau de la personne concernée par cela. Je parle de Bahia Rachedi, sa réaction, c'est celle de l'artiste qui réagit en nous dans tous les cas de figure. Mais malgré ça, je considère que ce sont des choses éphémères qui sont passagères, qu'il ne faut pas retenir, mais au contraire, il faut savoir les banaliser pour construire le meilleur.


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