Et dire que les grandes pluies sont encore à venir... Des avaloirs aménagés dans plusieurs axes routiers refoulaient de grandes quantités d'eau de pluie. La deuxième capitale du pays est, dans sa majeure partie, amochée dès que les petites trombes d'eau commencent à l'arroser. C'est le constat relevé un peu partout dans la ville se préparant activement pour abriter les Jeux méditerranéens de 2021. La petite pluie qui s'est abattue ces dernières 48 heures a totalement changé le look de la cité, lui offrant une autre image désolante. 48 heures d'averses fines n'ont pas été bénéfiques pour la ville qui en un laps de temps est devenue entièrement hideuse laissant les agents municipaux se démener tant bien que mal, en désengorgeant les points envahis par les eaux pluviales. En attendant l'arrivée de la saison des grandes rafales de pluie, la situation est d'ores et déjà des plus préoccupantes, vu le «naufrage» auquel a fait face la ville lors des dernières chutes de pluie automnales. Il est vrai que pour le moment aucun dégât notable n'a été occasionné. Il n'en demeure pas moins que ces pluies ne font pas souvent le bonheur des Oranais vu les contrariétés qu'elles provoquent, comme les obstructions des routes et la fermeture de plusieurs d'entre elles et de plusieurs ronds-points comme ceux d'Es-Sedikia et du Palais d'or du futur centre-ville d'Oran, le quartier El Akid-Lotfi. La voie express reliant Bir El Djir (Est d'Oran) aux Amandiers (Ouest d'Oran) est, dans plusieurs tronçons, envahie par les eaux pluviales provoquant d'énormes bouchons de la circulation. Les rues et les ruelles des quartiers populaires comme Derb et Sidi El Houari ont, du coup, changé de look en se transformant en de grands fleuves urbains débordant de partout et charriant tout objet se trouvant sur leur chemin, boue et déchets ménagers. Des avaloirs aménagés dans plusieurs axes routiers refoulaient de grandes quantités d'eau de pluie. Celles-ci allaient dans tous les sens en créant d'énormes flaques d'eau au milieu de la chaussée. La rue Philippe, située en contrebas de la place du 1er-Novembre, ex-place d'Armes, a été quasiment inondée. Le même constat est relevé dans le boulevard Maâta (ex-Valero), ce dernier était méconnaissable. Idem au niveau du boulevard de Mascara. Le même topo a été constaté au niveau de la placette Gambetta qui a vite fait de se transformer en un grand lac recueillant tous les écoulements venant de la rue d'Arcole et de l'avenue Canastel. L'Usto et Saint-Eugène n'étaient pas en reste. Le centre-ville, les rues de Loubet, Khemisti et Larbi Ben M'hidi ainsi que le boulevard de l'ALN (ex-Front de mer) ont été totalement submergés. Plusieurs habitations des quartiers d'El Hassi, Derb et Petit Lac, dans la commune d'Oran, ont connu des infiltrations des eaux pluviales. Les habitants, dont les demeures sont menacées par les effondrements, n'ont rien trouvé de mieux pour exprimer leur ras-le-bol face à ces situations récurrentes que d'interpeller les pouvoirs publics pour l'accélération des opérations de leur relogement. «Ici à Derb, nous risquons les contecoups pouvant survenir des suites des effondrements, surtout que ces écroulements sont devenus récurrents ces dernières années», a affirmé un occupant d'un vieux bâti. Là est le premier casse-tête qui ne cesse d'occuper les esprits y compris chez les pouvoirs publics: comment en finir avec le vieux bâti? Fini donc le bon vieux temps où il faisait bon vivre à Oran. El Bahia n'est plus cette belle ville aux couleurs chatoyantes des années 1960, 1970 et 1980. Derrière le Front de mer se dresse un grand front qui abrite toutes sortes de misère. Aujourd'hui, elle est en régression totale, cela survient au moment même où l'on tente, tant bien que mal, de colmater, ici et là, une plaie aussi béante. Plusieurs dizaines de familles des quartiers populaires encourent des grands risques comme les effondrements et les inondations provoqués, comme à l'accoutumée par de fortes rafales de vent Où sont donc les avaloirs pour lesquels se sont engagés les services publics? En tout état de cause, les petites trombes d'eau et le moindre vent sont, à Oran, équivalents de grands encombrements. Les responsables locaux ont la propension à apaiser les esprits en rassurant que les petites intempéries sont sans dégâts, le drame est, par contre, effectif pour les populations d'Oran si des mesures ne seront pas prises.