La moindre petite pluie peut facilement donner un autre look à la cité El Bahia n'est plus cette belle ville aux couleurs chatoyantes d'antan, derrière le Front de mer est dressé un large éventail de la misère. «On s'est noyé au rond-point de haï Sabah, d'ailleurs la circulation était coupée à partir de ce point jusqu'à celui de l'EHU, la Protection civile s'affairait à pomper les grandes quantités d'eau que les avaloirs et autres réseaux n'ont pu avaler», affirmait Hakim Ghali, journaliste du quotidien régional Ouest Tribune. Un tel constat est compatible un peu partout dans tous les quartiers composant la ville d'Oran, la moindre petite pluie peut facilement donner un autre look à la cité, lui offrant une autre image désolante. 24 heures de pluie tombante au volume de 60mm n'ont pas été bénéfique à la ville qui est devenue entièrement hideuse. Les agents municipaux sueront pour la nettoyer. Même si les responsables locaux ont la propension à apaiser les esprits en rassurant que les petites intempéries de vendredi dernier au soir sont sans dégâts, le drame est, par contre, effectif pour les populations d'Oran. Ainsi donc, la situation est de plus en plus préoccupante, vu la noyade à laquelle est vouée la ville lors de chaque petite trombe. Les dégâts occasionnés sont souvent importants. Les petites averses, faisant le bonheur des habitants des villes européennes, font des malheurs à Oran. Elles ont été à l'origine de la fermeture de plusieurs routes et de plusieurs ronds-points comme ceux d'Es-Sedikia et du Palais d'or du futur centre-ville d'Oran, le quartier El Akid-Lotfi. La voie express reliant Bir El Djir (Est d'Oran) aux Amandiers (Ouest d'Oran) est, dans plusieurs tronçons, envahie par les eaux pluviales provoquant d'énormes bouchons de circulation. Les rues et les ruelles des quartiers populaires comme Derb et Sidi El Houari ont, du coup, changé de look en se transformant en grands fleuves urbains débordant de partout et charriant tout objet se trouvant sur leur chemin, boue et déchets ménagers. Des avaloirs installés dans plusieurs axes routiers refoulaient de grandes quantités d'eau de pluie. Celles-ci allaient dans tous les sens en créant d'énormes flaques d'eau au milieu de la chaussée. La rue Philippe, située en contrebas de la place du 1er-Novembre, ex place d'Armes, a été complètement inondée. Le même constat est relevé dans le boulevard Maâta (ex-Valero), ce dernier était méconnaissable. Idem au niveau du boulevard Mascara. Le même topo a été constaté au niveau de la placette Gambetta qui a vite fait de se transformer en un grand lac recueillant tous les écoulements venant de la rue d'Arcole et de l'avenue Canastel. L'Usto et Saint-Eugène n'étaient pas en reste. Le centre-ville, les rues de Loubet, Khemisti et Larbi Ben M'hidi ainsi que le boulevard de l'ALN (ex Front de mer) ont été totalement inondés. Plusieurs habitations des quartiers d'El Hassi, Derb et Petit Lac, dans la commune d'Oran, ont connu des infiltrations des eaux pluviales. Les habitants, dont les demeures sont menacées par les effondrements, n'ont rien trouvé de mieux pour exprimer leur ras-le-bol face à ces situations récurrentes que d'appeler les pouvoirs publics pour l'accélération des opérations de leur relogement. «Ici à Derb, nous encourons les risques d'être surpris par des effondrements, surtout que ces écroulements sont devenus récurrents ces dernières années», a affirmé un occupant d'un vieux bâti. Là est le premier casse-tête qui ne cesse de revenir dans tous les esprits y compris chez les pouvoirs publics, comment en finir avec le vieux bâti? Fini le bon vieux temps ou il faisait bon à vivre à Oran. El Bahia n'est plus cette belle ville aux couleurs chatoyantes des années 1960, 1970 et 1980. Derrière le Front de mer est dressé un grand front qui abrite toutes sortes de misère. Aujourd'hui, elle est en régression totale, cela est survenu au moment même où l'on tente, tant bien que mal, de colmater, ici et là, une plaie aussi béante. Plusieurs dizaines de familles des quartiers populaires qui encourent des grands risques comme les effondrements et les inondations provoqués, comme à l'accoutumée, par de fortes rafales. Où sont donc les avaloirs pour lesquels se sont engagés les services publics? «Les grands développements opérés ces dernières années apporteront beaucoup d'améliorations», semblent vouloir dire les responsables locaux. «Ces améliorations seront constatées de visu à la faveur de la finalisation et de la réception des chantiers lancés, comme ceux du tramway, rien n'a été fait hormis quelques retouches de trompe-oeil», a-t-on expliqué. En tout état de cause, les petites trombes et le moindre vent sont, à Oran, synonymes de grands encombres. Fraichement installé aux commandes, le nouveau wali saura t-il relever les défis et réussir son coup là où ses prédécesseurs ont échoué? L'avenir le dira.