Une lutte permanente La lutte contre la drogue constitue l'une des priorités des forces de sécurité au même titre que celle contre le terrorisme. Au-delà de la lutte antiterroriste, les forces de sécurité font également face au trafic de drogue. Une vraie guerre est lancée contre les narcotrafiquants. En un mot, on est en pleine narcoguerre depuis deux ans. Le gouvernement algérien s'attelle activement à lutter contre la drogue, mobilisant tous les moyens indispensables. La majeure partie de la drogue qui transite par l'Algérie arrive d'un pays voisin le Maroc. Il s'agit du cannabis, mais aussi de haschich destinés à être écoulés en Europe. Dans cette lutte acharnée, les forces de sécurité ont procédé au courant de ces neuf derniers mois à la saisie de 85 tonnes de résine de cannabis. La plupart des opérations antidrogues ont été menées à 72% à l'ouest du pays, précise l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. L'office s'est basé sur des bilans réalisés par les forces de sécurité tous corps confondus, ANP, Gendarmerie nationale, Police et Douanes. La même source ajoute dans son rapport que «20,08% des quantités saisies ont été enregistrées dans la région Sud, 6,19% dans la région Centre et 1,73% dans l'est du pays». Le cannabis et le hachisch ne sont pas les seules drogues qui transitent par l'Algérie, on parle également de drogues dures. A titre d'exemple «la quantité d'héroïne saisie est passée de 2534,8 grammes à 1369,07 grammes durant les neuf premiers mois de l'année en cours, soit une baisse de 45,99%, comparativement à la même période de l'année précédente». S'agissant de la cocaïne saisie, celle-ci enregistre aussi une baisse de 36,32% passant de 85.090,48 grammes durant la même période de l'année 2015 à 54 184,66 grammes en 2016». Mais contrairement à cela, le rapport fait état d'une hausse très forte dans les opérations de saisie de psychotropes. Les chiffres ont carrément doublé, «passant de 400.737 à 821.211 comprimés durant la même période citée, soit une hausse de 104,92%, dont 45,87% ont été saisis dans l'ouest du pays». Lors de leurs investigations les forces de sécurité ont arrêté plus de 27 800 personnes directement impliquées dans des affaires de drogue. On compte même 148 étrangers, alors que 754 personnes demeurent activement recherchées. Le rapport de l'office note que sur «le total de ces affaires traitées, 5168 sont liées au trafic illicite de drogue, 17.269 relatives à la détention et à l'usage de drogue et sept affaires en rapport avec la culture de cannabis et d'opium». Les chiffres restent quand même très importants, néanmoins les forces de sécurité restent très mobilisées et interviennent activement. Le phénomène est incontournable quand le pays producteur adopte une stratégie de laisser-faire. Le Maroc ne fournit aucun effort pour limiter ce saignement depuis son territoire vers l'Algérie. Dans un rapport du département d'Etat américain publié en 2012, après l'examen par le même département des politiques nationales antidrogues d'au moins 115 pays, a conclu que l'Algérie intervient dans sa lutte en plus des opérations des forces de sécurité «avec l'augmentation des ressources consacrées à l'éducation et aux campagnes et actions de sensibilisation, tout en s'appliquant à maintenir l'interdiction de la commercialisation et la consommation de la drogue, mais aussi au traitement du fléau». Tout en constatant que «la majorité de ces drogues sont transportées par voie maritime vers l'Europe, tandis qu'une autre partie passe en contrebande par voie terrestre jusqu'au Moyen-Orient». Le même rapport relève que «la grande partie de la drogue qui transite par l'Algérie se compose de cannabis d'origine marocaine, en particulier la résine de cannabis ou hachisch, et d'une quantité croissante de cocaïne sud-américaine». C'est dire que l'Algérie est devenue une plaque tournante malgré elle, d'où la prise d'un certain nombre de mesures pour lutter contre ce problème, dont une augmentation des effectifs chargés de lutter contre ce fléau, une meilleure formation et l'acquisition d'équipements plus modernes. Elle a élaboré une stratégie pour traiter plus efficacement les affaires liées à ce trafic, notamment en ce qui concerne le dispositif législatif comprenant des lois sévères contre les infractions liées aux drogues. Il y a lieu de rappeler que l'Algérie fait partie des pays signataires des trois conventions de l'ONU de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, la corruption et la criminalité transnationale organisée.