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Quand le poème exulte le point
DENIS MARTINEZ À LA GALERIE SIRIUS
Publié dans L'Expression le 28 - 11 - 2016


L'artiste devant son oeuvre
L'artiste a présenté samedi à la galerie Sirius une nouvelle oeuvre réalisée à partir d'un poème de Habiba Djahnine, qui sera exposée le 13 décembre prochain à la Maison de la poésie Rhône-Alpes, à Grenoble, dans le cadre d'une exposition intitulée Livres à deux mains.
Quand Denis Martinez sort de l'ombre, il faut vite le happer et savourer sa présence avant que «point» ne prenne la fuite. Connu pour être l'un des fondateurs de la peinture algérienne, mieux encore le père fondateur du mouvement «Awcham», mouvement artistico-politique qui fera remettre au goût du jour le patrimoine berbère, à travers ses signes kabyles et autres rupestres du Tassili du temps de la pensée unique, Denis Martinez homme des libertés et de la voix qui monte était l'invité samedi après-midi de la galerie Sirius de Valentina Ghanem, sise au Télemly. Hôte de cet espace qui contenait tous ses amis et amoureux des Verts et de l'art, Denis Martinez est venu présenter une performance et non pas une exposition. Car cet artiste au vent fuyant, mais au bagout lourd est comme l'air, insaisissable, mais charriant une présence qui marque comme une estampille les esprits. Aussi, est-il venu présenter en exclusivité une oeuvre graphique originale réalisée sur un texte de Habiba Djahnine intitulé «La peur en héritage»'.
L'explication de l'oeuvre a été suivie d'une lecture du texte par l'artiste him self devant une assistance bien conquise et silencieuse.
Le travail de Denis Martinez vient à la suite de celui de la réalisatrice et auteure Habiba Djahnine qui, en 2006, avait réalisé un documentaire intitulé «Lettre à ma soeur». Un film dans lequel Habiba se raconte et parle de son pays meurtri après l'assassinat de sa soeur Nabila par les terroristes intégristes, en 1995 à Tizi Ouzou... Sur les murs de la galerie Sirius, nous pouvons lire ce poème.
Pour expliquer sa démarche, Denis Martinez dira qu'il compte un point commun avec la réalisatrice et fondatrice de Béjaïa Doc, l'amour du point.
«Le point est un élément essentiel de mon travail. Le point ici n'est pas le départ de quelque chose, mais le point dont elle parle est la fin de quelque chose. Durant mon parcours, j'ai collaboré avec la Maison de poésie de Grenoble qui m'a accueilli en 1993. Depuis ce temps, j'ai pas mal collaboré avec eux autour de la poésie algérienne. Il faut savoir que j'appartiens à une génération où les artistes peintres, cinéastes, poètes etc... fonctionnaient ensemble. On a eu un destin unique entre nous. J'ai travaillé sur le premier recueil de poèmes de Ahmed Azeggagh. J'ai fait un travail pour lui en 1966. C'est devenu un besoin d'exister ensemble à tel point qu'il y a des poètes qui sont devenus plasticiens comme Bibouchi par exemple, Laghouati, on écrivait beaucoup. On avait beaucoup de rencontres dans différents lieux. On avait cet espèce de destin commun pendant des années; il y a eu éclatement, chacun est parti de son côté.» Et parlant d'aujourd'hui: «J'ai eu le grand plaisir de faire ce travail et la Maison de poésie de Grenoble fête cette année ses 30 ans d'existence. Ils m'ont demandé de produire une oeuvre sur la base d'un poème... J'ai produit cette oeuvre originale en quatre exemplaires. Ce sont des moments de réflexion, plus que du graphisme. Le 13 décembre, un exemplaire sera exposé lors d'une grande exposition à Grenoble intitulée Livre à deux mains. Revenant à 1966 où il a illustré le recueil de Ahmed Azeggagh, Denis Martinez fera remarquer qu'à l'époque un texte en avait été tiré à part pour le diffuser comme un tract. Un poème symbole. Son nom? Refus d'obéissance. Ainsi, de sa voix chaleureuse et altière, l'artiste lira ce texte qui fait appel à la rébellion, suivra La peur en héritage de Habiba Djahnin dont les deux semblaient communiquer entre eux par la volonté de se surpasser pour dépasser, non pas les obstacles mais ouvrir par le seul geste d'apposition du point une ouverture vers le champ des possibles.
«Qui n'a pas connu ce point fixe après l'horreur, la disparition, l'assassinat, le viol, la déflagration...?» dira-t-il en substance. «Ce point sur lequel se fixe l'eau boueuse, le goût du sang, le goût de bile...» et de renchérir: «Qui n'a pas connu le point fixe qui devient le lieu du silence, qui devient le point de départ d'une ligne de fuite sur lequel se construira peut-être le possible récit. Nous ressemblons dans ce cas à des points de mines. A chacun de nos pas peuvent ressembler des déflagrations.. Que reste-t-il de nos batailles?... Incrustée dans nos corps comme une mauvaise peau, la peur! Dompter les impossibles... Au risque de faire et refaire l'exercice de l'impossible. Le fait de l'impossible récit rend le récit possible. Il nous éloignera de ce point fixe que nous connaissons tant.» Un texte fort, émouvant, atemporel, épique, tragique et surtout méditatif. Aussi, c'est autour de ce texte qu' est née cette oeuvre plastique, accompagnée d'une photo d'une vieille femme en pleurs, démultipliée sur l'espace du tableau et entourée de signes, de points et de symboles tels que nous le reconnaissons dans le travail propre de Martinez.


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