la torture fait partie des moeurs du royaume «Le traitement qu'ont réservé les autorités marocaines au prisonnier sahraoui, Ennaâma Asfari,... constitue des faits de torture en raison de sa gravité», a indiqué dans sa décision rendue le 12 décembre, le Comité des Nations unies contre la torture. Le pouvoir marocain est habité par ses vieux démons pour encore longtemps. La répression, la violence et la torture forment la panoplie des moyens qu'il utilise pour extorquer des aveux. Tazmamart a certes été rasé. Ce n'est pas pour autant qu'elles ont cessé d'être pratiquées. Surtout lorsqu'il s'agit de «casser» du Sahraoui. La pratique de la torture par les forces de répression marocaine contre les détenus sahraouis est avérée. Elle révèle le vrai visage du Makhzen. «Le traitement qu'ont réservé les autorités marocaines au prisonnier sahraoui, Ennaâma Asfari (détenu depuis 2010 en compagnie de 22 de ses compatriotes suite au démantèlement du camp de Gdeim Izik, lors de son arrestation, de son interrogatoire au commissariat, puis à la gendarmerie de Laâyoune, constitue des faits de torture en raison de sa gravité», a indiqué le Comité des Nations unies contre la torture. Détenu depuis 2010 en compagnie de 22 de ses compatriotes suite au démantèlement violent du camp de Gdeim Izik (à 12 km de Laâyoune, capitale occupée du Sahara occidental, Ndlr) par les forces d'occupation marocaines, le militant sahraoui «a subi des sévices physiques lors de son arrestation, de son interrogatoire au commissariat, puis à la gendarmerie de Laâyoune,... le traitement subi pendant son transfert en avion afin de lui extorquer des aveux constituent des actes de torture en raison de leur gravité», souligne le comité qui précise que «lors de ses audiences du 12 novembre 2010, 12 janvier et 12 août 2011, M.Asfari s'est plaint du traitement subi, mais le juge d'instruction n'a pas tenu compte de ses informations et de ses blessures et n'a pas sollicité la réalisation d'une expertise médicale», dans sa décision datée du 12 décembre. Les autorités marocaines ont tenté encore une fois d'étouffer cette voix qui demandait justice, qui criait son innocence. Comme celles qui ont fini par s'éteindre dans le tristement célèbre bagne de Tazmamart, des geôles de Derb Moulay Cherif...Elles avaient en commun d'avoir dénoncé l'injustice. La machine mise en place par le Palais royal, pour les mettre au pas les a broyées. Avec un silence complice qui déshonore la «justice» marocaine accablée par le comité de l'ONU contre la torture. Le réquisitoire est implacable. «Les plaintes de la victime faisant état des signes visibles des traces de coups et de sang sur le visage devant le juge d'instruction militaire le 12 novembre 2010, qui n'a pas consigné ces faits dans le procès-verbal, que l'auteur a ensuite expressément dénoncé les tortures subies devant le juge d'instruction le 12 janvier et le 12 août 2011», écrivent les experts indépendants chargés de surveiller l'application de la convention contre la torture et autres traitements cruels ou dégradants par les Etats parties. Puis ils enfoncent le clou. «Ces mêmes allégations ont été soulevées devant le tribunal militaire en présence du procureur, et qu'à aucun moment le procureur n'a diligenté une enquête», dénonce l'organe onusien de défense des droits humains. Ce n'est pas la première fois que le Maroc est épinglé sur cette question. Dans un document présenté au mois d'octobre 2012 au Conseil de sécurité, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, pour la justice et les droits de l'homme, avait déjà fait référence à l'utilisation de techniques de torture par le Maroc sur son propre sol et contre les opposants qui défendent la cause sahraouie. «Chaque fois qu'il est question de sécurité nationale, il y a une tendance à utiliser la torture dans les interrogatoires. Il est difficile de dire si c'est très répandu ou si c'est systématique, mais cela arrive assez souvent pour que le gouvernement marocain ne puisse l'ignorer», avait déclaré Juan Mendez qui avait séjourné au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012. L'avertissement n'a pas été retenu. Le Comité des Nations unies contre la torture a sorti le carton rouge...