Quel gâchis de jouer un match devant des gradins vides! Aussi déplorable que cela puisse paraître, le fait est alarmant au point de devenir partie prenante dans notre football national, mais surtout une équation qui fait et fera partie du jeu. Apparemment, la Ligue de football professionnel n'a toujours pas trouvé la bonne formule pour éradiquer la violence dans les stades algériens, en se contentant uniquement de sanctionner les joueurs et surtout les clubs par des huis clos au lieu de tracer une véritable politique pour combattre ce fléau social. Un constat déjà élaboré en début de saison même, puisque certains clubs ont été sanctionnés à deux reprises même sans pour autant changer la situation, et qui risque encore de s'aggraver à huit journées de la tombée du rideau sur le championnat de Ligue 1 Mobilis. Aussi déplorable que cela puisse paraître, le fait est alarmant au point de devenir partie prenante dans notre football national, mais surtout une équation qui fait et fera partie du jeu. La preuve, ces dernières décisions de la Commission de discipline de cette instance du football professionnel algérien qui indique sur son site que la JS Kabylie, le CA Batna, pensionnaires de la Ligue 1, ont écopé chacun d'un match à huis clos, tandis que l'US Biskra (Ligue2), en a pris deux. Et de justifier que la JSK a été sanctionnée pour «jets de pierres pendant et à la fin de la partie contre la JS Saoura (0-0)». La commission de discipline a, en outre, laissé ouvert le dossier de ce match (dommages causés aux véhicules des officiels). Pour sa part, le CAB a fait les frais de «jet de projectiles sur le terrain avec arrêt momentané (5 minutes) de sa rencontre à domicile contre le NA Hussein Dey (0-0)». Quant à la sanction infligée à l'USB, elle est justifiée par «l'utilisation des fumigènes et jets de divers projectiles avec blessures de deux stadiers» lors de la rencontre perdue à domicile face au Paradou (1-0). Par ailleurs, le dossier du gardien du MC Alger Fawzi Chaouchi, auditionné mardi dernier pour «mauvais comportement envers officiels», lors du match contre le NAHD, a été laissé ouvert par la commission de discipline, précise cette dernière. Cette histoire de huis clos est diversement appréciée par les spécialistes et observateurs. Pour les uns, cela permettrait d'éviter d'autres dépassements lors des matchs suivants d'autant que l'on s'approche de plus en plus de la fin de saison où les enjeux aussi bien en haut qu'en bas du tableau suscitent la passion des fans des équipes concernées. Pour d'autres, par contre, les huis clos tuent le spectacle de plus en plus rare et avide tout en privant le public de la retransmission des grands matchs. Pour les troisièmes, ça ouvre la brèche au jeu de coulisses et aux intimidations dans les couloirs des vestiaires et que cela ne s'adresserait pas seulement aux adversaires mais aussi aux arbitres. Enfin, pour d'autres encore, ça diminue la crédibilité des instances algériennes qui gèrent cette discipline populaire et leurs compétences dans le domaine aux yeux des instances internationales à pouvoir manager des championnats dits «professionnels» sans l'être à tous les niveaux. D'où il serait plus conforme et judicieux de chercher à mettre en place une politique bien définie pour combattre la violence avec, bien évidemment, la collaboration de la Dgsn, les clubs, les directeurs des stades et toutes autres parties concernées de près ou de loin par le combat de ce phénomène bien nuisible à la société qui perdure...