Ce classement a un lien avec l'innovation, et c'est dans ce cadre que rentre le prix Nobel d'économie 2025 décerné à Philippe Aghion, Joel Mokyr et Peter Howitt pour leurs travaux sur l'innovation, la croissance économique et la « destruction créatrice » de Joseph Schumpeter et le débat refait surface sur les préférences, tant de l'économie algérienne que du nerf du développement, le système socio-éducatif, sans considération, outre la sécurité, du savoir, point de développement du système socio-éducatif, débat qui doit s'éloigner des querelles stériles par un discours de vérité, loin de la propagande qui ne sert nullement les intérêts supérieurs du pays. Dans une lettre ouverte adressée à M. le président de la République datée du 18 octobre, le professeur Alioua Ali, enseignant-chercheur, à l'Université d'Alger met en garde contre les « confusions médiatiques » entourant la présentation du classement QS 2026 des universités arabes. Selon les chiffres publiés par l'organisme britannique QS (Quacquarelli Symonds), l'Algérie est effectivement le pays arabe comptant le plus grand nombre d'universités classées : quarante-six en 2026, contre dix-sept en 2025. Mais l'auteur rappelle que ce « succès » est d'ordre statistique, non académique. « Ce premier rang ne concerne pas la qualité ou la performance, mais uniquement le nombre d'institutions incluses » à partir une lecture sélective des données. Pour l'Algérie, la mieux classée, l'Université Badji Mokhtar d'Annaba, se situe dans la fourchette 161–170. L'universitaire s'inquiète surtout du décalage entre communication politique et réalité scientifique. En tant que professeur des universités pendant 50 ans, je partage les grandes lignes, le niveau globalement a beaucoup baissé pour 80% de cas, excepté pour le cas d'environ 20% qui sont récupérés souvent par l'étranger. La déontologie et si l'Algérie veut corriger ses erreurs, un langage de vérité rien que la vérité s'impose car, certes beaucoup de réalisations depuis l'indépendance politique, mais l'université et tout le système socio-éducatif qui forme un tout interdépendant, du primaire au secondaire et au supérieur en passant par la formation professionnelle, a besoin d'un renouveau, une symbiose avec l'environnement économique qui est appelé à changer, expliquant l'exode de nos meilleures compétences et le classement très faible dans l'innovation des grandes institutions de renommées mondiales Faites un sondage et répertorier uniquement au niveau de votre famille et de votre quartier les diplômés chômeurs ou ceux qui ont à l'étranger vidant les compétences nationales. Sans entrer dans les polémiques stériles inutiles pour l'avenir de l'Algérie cette présente contribution présente quelques indicateurs de gouvernance tirés de publications d'institutions internationales crédibles. L'important n'est pas le nombre d'universités mais leur qualité devant, tant pour l'Algérie que l'Afrique s'orienter, comme dans tous les pays qui maitrisent la science vers de grands pôles régionaux de recherche. A.- Classement selon les critères «recherche et développement» 1.-Classement de Shanghai des meilleures universités dans le monde, en Afrique et dans le monde arabe en 2025. En 2025, les Etats-Unis restent largement en tête du classement mondial, suivis de la Chine et de la France (au nombre d'universités présentes dans le Top 20) et les leaders mondiaux inchangés en 2025. Comme en 2024, les universités américaines dominent les premières places et en Europe l'université de Cambridge (Royaume-Uni) conserve la 4e place mondiale, restant la première université européenne dans ce palmarès. 1re : Harvard University, 2e Stanford University et 3e Massachusetts Institute of Technology (MIT). La chine connait une grande avancée liant université et innovation où selon le classement de Shanghai 2025, les meilleures universités chinoises sont la Tsinghua (1re) et la Peking University mais d'autres (2e) et 'autres institutions de premier plan incluent la Zhejiang University (3e), la Shanghai Jiao Tong University (4e) et et la Fudan University la (5e). Pour l'Afrique, les meilleurs établissement sur 1000 viennent de seulement cinq pays du continent avec une forte concentration dans deux pays, Afrique du Sud (8 universités) et l'Egypte (6 universités), les trois autres pays représentés dans ce classement étant l'Ethiopie, le Maroc et le Ghana. En Afrique, le classement est dominé par les universités sud-africaines, s'agissant d'universités ayant hérité du système d'enseignement anglo-saxon où le pays compte huit des 17 universités africaines figurant dans le classement. Deux d'entre-elles font partie du Top 300. Il s'agit de University of Cape Town et University of the Witwatersrand. Pour les pays arabes, les mieux représentés dans le classement de Shanghai 2025 sont, l'Arabie saoudite, le Liban malgré la crise actuelle, la Jordanie, les Emirats Arabies Unis et Qatar et l'Egypte, avec des universités comme l'Université King Abdulaziz, l'Université King Saud, l'Université américaine de Beyrouth, l'Université du Qatar et l'Université du Caire. Effectivement, l'Algérie figure en tête dans le monde arabe pour le nombre dans le classement QS 2026, mais pas en terme de compétitivité et de découvertes. L'important n'est pas le nombre mais la qualité devant s'orienter vers de grands pôles de recherche régionaux, trois ou quatre rassemblant les meilleures compétences. Pour preuve, elle est mal classée par des principales institutions dans la recherche développement, dont des brevets opérationnels et paradoxalement d'éminents chercheurs algériens percent à l'étranger mais ne sont pas comptabilisés au compte de l'Algérie. Or, cela est indispensables pour un développement durable relativement autonome .étant pour l'instant un consommateur de produits technologiques souvent importés plus de 6 milliards de dollars d'importation de services entre 2023/2024 selon les données officielles. 2.-Classement pour l'Indice de l'innovation Le classement précédent a un lien avec l'innovation et c'est dans ce cadre que rentre le prix Nobel d'économie 2025 a été décerné à Philippe H, Joel Mokyr et Peter Howitt pour leurs travaux sur l'innovation, la croissance économique et la « destruction créatrice » de Joseph Schumpeter. Dans son rapport sur l'indice mondial de l'innovation 2024 (GII) intitulé « Unlocking the Promise of Social Entrepreneurship », l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a évalué les pays africains qui accusent du retard important du fait de l'important exode de cerveaux qui vide l'Afrique de sa substance. Selon les données récentes de l'Union africaine, l'Afrique perd environ 70 000 professionnels hautement qualifiés chaque année dont 2 milliards de dollars an uniquement pour le secteur de la santé (source BAD 2023), ce taux d'immigration de professionnels qualifiés étant l'un des plus élevés au monde, étant nécessaire pour le compenser environ 4 milliards de dollars par an et ce souvent pour des raisons tant de conflits que de gouvernance interne mitigée. En prenant le classement suivant rang mondial- le score sur 100 nous avons pour les 20 premiers pays d'Afrique le classement suivant : Ile Maurice premier en Afrique, 55e mondial et une note de 30,6 -le Maroc 2e en Afrique -66eme mondial, note 28,8 – Afrique du Sud 3e en Afrique 69e mondial – Tunisie 4e en Afrique 81e mondial note 25,4 – Egypte 5e en Afrique , 86e mondial 23,7 et une note 23,7 -Botswana 6e en Afrique 87e mondial note 23,1 -Cap-Vert 7e en Afrique 90eme mondial note 22,3 – Sénégal 8eme en Afrique 92e mondial note 22,0 -Kenya 9e en Afrique 96e mondial , note 21,0 -Ghana 10e en Afrique, 101eme mondial note 20,0 -Namibie 11e en Afrique 102e mondial note 20,0 – Rwanda 12e en Afrique 104e mondial , note 19,7 – Madagascar 13e en Afrique , 110eme mondial, note 17,9 – Cote d'Ivoire 14e en Afrique, 112e mondial ,note 17,5 – Nigeria 15e en Afrique , 113e mondial , note 17,1 – Algérie 16e en Afrique 115e mondial , note 16,2 – Zambie 17e en Afrique, 116e mondial, note 15,7 – Togo 18e en Afrique, 117e mondial, not 15,6 – Zimbabwe 19e en Afrique, 118e rang mondial note 15,6 – Bénin 20e en Afrique 119e mondial avec une note de 15,4 (source GILL 2024). 3.-Classement des pays selon le développement des technologies de l'information et de la communication en 2024. Par ordre, le paradoxe du fait de la situation politique, nous avons la Libye qui est à la première place avec un score de 88,1 suivie du : -Maroc (86,8) -Seychelles (84,7) -Maurice (84,2) -Afrique du Sud (83,6) -Algérie (80,9) -Botswana (78,7) -Tunisie (77,2) -Egypte (76,8) -Gabon (74,7) -Eswatini (70,4) -Sénégal (69,3) -Cap-Vert (69,1) -Namibie (68,8) -Ghana (66,2). 4.- Le classement de l'Afrique pour l'Intelligence économique Le rapport pour 2023 l'intelligence artificielle en Afrique : défis et opportunités du Policy Center for the New South souligne l'impact transformateur de l'intelligence artificielle (IA) sur le paysage économique mondial. Nous avons le classement suivant pour les 15 premiers pays d'Afrique par ordre décroissant : premier en Afrique – Ile Maurice – rang mondial 61e – Egypte rang mondial – 62e – Afrique du Sud rang mondial 77e -Tunisie rang mondial 81e -Rwanda rang mondial 84e -Maroc rang mondial 88e -Sénégal rang mondial 91e -Bénin rang mondial 97e Kenya rang mondial 101e -Nigeria rang mondial 103e – Botswana rang mondial 110e – Seychelles rang mondial 112e – Cap Vert rang mondial 119e – Algérie rang mondial 120e au niveau mondial – Namibie rang mondial 125. B- Pour les indicateurs macro- économiques et sociaux : 1.- Produit intérieure brut (PIB) en Afrique Sur un total de 105.000 milliards de dollars de PIB mondial, en 2024 l'Afrique représente environ 2 800 milliards de dollars de PIB pour 1,4 milliard d'habitants, son PIB est inférieur de 7,7 fois celui de la Chine mais se rapproche de celui de l'Inde, ces deux pays ayant le même nombre d'habitant. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités
