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Même à... Alger!
MORSURES SCORPIONIQUES
Publié dans L'Expression le 24 - 08 - 2001

Désormais, les scorpions «n'activent pas» que dans le Sud.
Depuis une dizaine d'années, le nombre de piqûres scorpioniques connaît une stabilité préoccupante, 50.000 personnes sont chaque année victimes de morsures scorpioniques et pas moins de 150 autres sont décédées. La situation nationale de l'envenimation scorpionique, et cela jusqu'au début août faisait état de 15.319 piqués et 37 décès. Durant l'année 2000, 460.766 personnes ont été piquées et 106 décédées. Quant à l'année 99, le nombre est presque le même, il atteint les 49.855 piqués et 149 décès notifiés. Les wilayas les plus touchées ne sont pas celles du Sud, comme le croit beaucoup, mais ce sont les régions des Hauts-Plateaux, de la steppe, et du Nord qui constituent le foyer des ces scorpions notamment l'androctonus australis et buthus occitanus.
La capitale est aussi atteinte par les scorpions, l'insalubrité des habitats, la dégradation de l'hygiène et la propagation des habitats précaires favorise la reproduction des scorpions. Ainsi, 181 morsures venimeuses sont signalées au niveau d'Alger et ses alentours. 78 sont scorpioniques. Une personne est également décédée par morsure de reptile.
Signalons que la wilaya de Ouargla arrive en tête de liste des 27 wilayas touchées par ce phénomène, et ce d'après un document établi par les services de la Protection civile à l'occasion du lancement d'une caravane de lutte contre l'envenimation scorpionique le 29 juillet dernier. Elle enregistre depuis deux ans le nombre le plus élevé de décès, 25 cas en 99 et 21 en 2000. Selon le même document, la cause principale est attribuée au non-respect des consignes relatives à la prise en charge du piqué lors de l'injection du sérum antiscorpionique, et aussi l'instabilité du personnel et le manque de capacité d'accueil ainsi que l'absence d'organisation interne. Le manque de sérum antidote dans quelques centres hospitaliers est aussi à l'origine de quelques décès, comme cela s'est passé au mois de juillet à l'hôpital de N'gaous, de Batna, où un enfant âgé de 9 ans a trouvé la mort. Interrogé sur ce point, le directeur de prévention au ministère de la Santé, M.Ouahdi, a catégoriquement nié ce fait. «D'énormes efforts ont été fournis pour satisfaire la demande nationale en matière de sérum thérapeutique», a-t-il déclaré. Evoquant les causes des décès, il citera l'éloignement des habitations des centres médicaux, le retard dans les consultations de médecin, le recours aux traitements traditionnels (pierre noire, javel) et le nomadisme des régions désertiques. M.Ouahdi estime qu'il est parfois impossible de sauver la victime du scorpion. A cet effet, il dira: «La médecine n'est pas une science exacte, quand quelqu'un meurt, après lui avoir tout donné, on ne rentre pas dans les détails, c'est comme les accidents de la circulation».
Juillet et août sont les mois où le nombre de décès représente plus de la moitié du taux annuel et cela à cause de l'accroissement de l'activité du scorpion sous l'effet de la chaleur. Le moment où les morsures sont le plus répandues, c'est entre 6h et 12h et aussi 18h et 00h le soir.
Face à ce problème de santé publique, tout aussi inquiétant que celui des MTH, des MST, de la typhoïde ou du choléra, des questions se posent sur la stratégie nationale tracée pour lutter contre ce problème. Dans ce cadre nous avons sollicité l'Institut Pasteur, la seule institution à produire le seul traitement thérapeutique contre les morsures scorpioniques. A cet effet, le chef de service de sérum thérapeutique et directeur de production, M.Bouguedda nous dira : «80.000 à 100.000 ampoules sont produites chaque année», et ce malgré les problèmes et les difficultés rencontrés, et qui retardent la production nationale, on citera par exemple le nombre très minime de chevaux qui reste le principal maillon dans le processus de production de sérum.
Le venin, extrait des scorpions, est inoculé aux chevaux, et après une incubation qui dure de 2 à 3 heures, le venin est séparé du sang des chevaux, et ce après une série d'opérations cliniques. M.Benguedda explique que la production doit se faire tout au long de l'année, pour répondre aux besoins de périodes précises, et que parfois il suffit d'un simple microbe pour bloquer tout ce processus.
Connaissant très bien le scorpion, notre interlocuteur ne cache pas les dangers de ses morsures, surtout quand le piqué n'est pas pris en charge rapidement, les chances de survie diminuent avec le temps. Selon lui «toute l'inconnue en matière de morsures de scorpion réside dans la qualité du venin injecté, car c'est de cette dernière que dépend la qualité du sérum injecté. Les piqûres de scorpion, qui sont de trois (sévère, modérée et bénigne) provoquent des symptomatologies très changeantes (hypertension, hypotension, diarrhées, détresse et difficultés respiratoires, etc.) c'est pour cela qu'il est impératif de garder la victime sous surveillance médicale pendant au moins 6 heures.» Un vaccin préventif contre ces morsures reste très souhaitable. Pour cela nous avons sollicité le P-DG de Saïdal, M. Ali Aoun, pour l'interroger sur les possibilités de produire ce vaccin. « La fabrication des vaccins n'est pas dans nos prérogatives », a-t-il déclaré... Le docteur Bouguedda, quant à lui, considère que du point de vue scientifique l'idée est réalisable, mais à l'échelle industrielle, l'application de l'idée demeure très difficile.
C'est pour cela qu'il préconise la prévention globale et multisectorielle. En effet, tous les secteurs doivent s'unir pour lutter, prévenir et informer sur ce problème, donc il est très utile que les collectivités locales s'impliquent dans les opérations d'éradication de l'habitat précaire, dans les opérations d'éclairage et de nettoyage.
Le choix du site de construction et le respect des normes urbanistique constitue aussi un facteur très important, surtout lorsqu'on sait que 75% des piqûres se déroulent à l'intérieur des maisons. La contribution du secteur public reste cependant très limitée, le recours aux mass-média est très faible, et pourtant nul ne peut nier le grand apport des spots publicitaires et préventifs. Aucun budget n'est consacré pour atténuer ces chiffres très inquiétants. Négligence ou mépris?


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