Le militant des droits de l'homme et ancien militant du FFS, Kamel Eddine Fekhar, emprisonné depuis deux ans, a été libéré hier de la prison de Médéa, a annoncé son avocat, Me Salah Dabouze sur sa page Facebook. Kamel Eddine Fekhar a purgé une peine de deux ans. Arrêté en juillet 2015, à la sortie d'une mosquée, à Ghardaïa, en compagnie de 27 autres personnes, lors des événements intercommunautaires qui ont secoué la vallée du M'zab, Kamel Eddine Fekhar a été arrêté et placé sous mandat de dépôt. Le groupe de personnes avec lesquelles il a été arrêté, a été poursuivi pour, au total, 18 chefs d'inculpation, particulièrement «atteinte à la sûreté de l'Etat», «trouble à l'ordre public» et «incitation à la haine et à la violence». Il risquait la prison à perpétuité. Kamel Eddine Fekhar avait entamé en janvier dernier une grève de la faim pour dénoncer sa détention sans procès. Il entamait son 36ème jour de grève de la faim, en fin janvier dernier, quand il a été transféré à l'hôpital de Laghouat en raison de la dégradation de son état de santé. Fekhar a voulu dénoncer l'acharnement de la justice contre lui, dans cette affaire aux relents politiques. Après une mobilisation et une campagne de solidarité en sa faveur, dont une longue marche entamée par son avocat, Me Dabouz, Fekhar a décidé de suspendre sa grève en avril. Son procès a eu lieu suite à cette campagne. Lors de son procès le 24 mai dernier, tenu après plusieurs mois de détention, Fekhar avait nié tous les faits qui lui étaient reprochés. «Mon rôle était d'alerter, de lancer des SOS, j'ai sollicité l'intervention des autorités civiles et les forces de sécurité d'agir pour mettre un terme aux violences avant qu'il ne soit trop tard. Je me retrouve accusé d'être l'instigateur de la discorde», a-t-il plaidé au tribunal de Médéa. Dans le sillage des évènements de Ghardaïa, il avait pointé du doigt le laxisme des services de sécurité face aux agissements et pratiques des bandes hors la loi.
