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Du silence hypocrite du Monde arabe...
10E FESTIVAL INTERNATIONAL D'ORAN DU FILM ARABE
Publié dans L'Expression le 29 - 07 - 2017


L'affiche du long métrage égyptien «Mawlana»
Les films en compétition se suivent et ne se ressemblent pas dans des sujets qui évoquent quasiment les mêmes thématiques.
Le premier film ayant entamé la série des trois projections est un film syrien projeté mercredi soir en hors compétition à la salle Le Maghreb d'Oran. Adapté d'un roman, «Lilith la Syrienne», du réalisateur syrien Ghassan Shmit, est un long métrage à pleurer dans les chaumières. Sur fond de guerre civile en Syrie, l'histoire est celle d'une famille qui se réfugie dans une autre contrée en fuyant la guerre, mais qui se retrouve à nouveau face aux dégâts des bombes. Tout a changé et n'est plus comme avant ou presque. Le mari de cette femme qui interprète le rôle principal, est ce «patron» volage qui désormais se trouve alité après avoir survécu à une voiture piégée. Sa femme va s'occuper de lui malgré ses blessures psychologiques. Après des années de privation et de méchanceté de la part de son mari, elle rencontre un homme dont elle tombera amoureuse, mais sans jamais tromper son mari. Son frère est kidnappé et ne revient que six mois plus tard après avoir subi les pires sévices. Le bonheur viendra de sa fille qui se marie avec celui qu'elle aime, désormais installé en Liban et dont les parents ont été décimés lors d'une explosion en Syrie. Le film qui donne la chair de poule de la guerre par images du Journal télévisé interposé, se veut trop mélodramatique en tentant par tous les moyens de montrer ce brave peuple syrien comme une victime d'un ennemi abject. Hors, ce dernier, dans le film, n'agit qu'en fonction d'un esprit revanchard, celui d'un homme qui décide de punir la famille de cette fameuse femme dont le père acariâtre, aux idées archaïques a été méchant envers lui. Au-delà de l'appel du vire ensemble entre les différentes communautés religieuses en Syrie, le film illustre cette métaphore mythologique de la belle Lilith qui, dans les anciennes légendes hébraïques est considérée comme la première femme de Adam, comme une dominatrice pécheresse. Lilith fut créée en même temps qu'Adam, avec la même argile, et donc l'égale de l'homme. Si on dit que «Ève est davantage vue comme la femme docile à l'homme, aussi idéale que génitrice (l'épouse). Lilith n'était pas qu'une femme, c'était aussi «celle qui savait», surnom qui lui fut donné par Bélial à cause de sa grande intelligence. Alors, pourquoi le titre de ce film? le réalisateur a-t-il tenté de réhabiliter l'image bafouée de cette femme aux yeux des esprits ingrats et des ignorants? Lors du débat, il fera remarquer que ce qui se passe en Syrie est certainement l'oeuvre de l'homme, que d'aucuns vivant encore comme au siècle dernier, perpétuent à faire régner la terreur en agissant très mal envers autrui. Parlait-il de Daesh? Ou des conservateurs tels que nous le voyons partout dans le Monde arabe? Ce qui est sûr, pour sa coscénariste, ce qui sauvera cette humanité c'est justement de faire en sorte de séparer le religieux du politique en se concentrant sur l'homme et ses intérêts avant tout pour mieux avancer. Pour elle, ce film ne relève pas d'un «cinéma de l'urgence». Réfutant ce concept, elle dira que «quand j'ai envie de crier je le fais.
Pourquoi demander à notre société de rester en contemplation devant ses problèmes au lieu d'y faire face? Elle dira qu'elle a bien respecté dans l'écriture du scénario le roman d'où a été tiré ce long métrage, bien que le roman soit davantage romantique et le film plutôt violent et un peu plus dur que le livre. «Lilith la Syrienne» est certes une histoire poignante. Mais le sujet traité (les misères d'une famille syrienne nombreuse, dans la tourmente de la guerre) commence à se multiplier et se ressembler en Syrie. Vouloir faire pleurer le spectateur à tout prix semble être le moteur d'intention principal du réalisateur. Un peu trop poussé quand même. «En attendant les hirondelles» de Karim Moussaoui a été présenté en avant-première algérienne à la salle Le Maghreb devant une salle comble, en présence du réalisateur algérien, ainsi que le producteur Djaber Dabzi, et les acteurs Mehdi Ramdani et Hassan Kechach.
Un film qui a bien ému les spectateurs et la presse qui l'a entouré, plein d'intérêt et d'interrogations pendant le débat. S'il se décline à travers trois histoires de bien pénibles, surtout la dernière, le réalisateur dira au micro d'une chaîne télé que l'intention du film, si l'on peut dire, est de savoir ce que l'on veut faire ici et maintenant pour faire changer notre existence car partir à l'étranger pour changer nos conditions de vie ne sert à rien, sur un plan financier peut-être, mais le fond du problème dans le pays restera le même. Plus tard il dira au micro d'un journaliste de la radio que ce qui est intéressant dans la fabrication d'un film est le fait que l'on peut écrire ce que l'on croit sur le vif du moment tout en s'inspirant du vécu de ses acteurs, sachant que probablement des années plus tard il pourra changer d'avis car rien n'est figé et donc il faut se méfier des idées reçues dans un film.
En effet, ce qui restera sans aucun doute est le langage cinématographique, à savoir le mécanisme de narration et les effets esthétiques, tels, la musique, les plans larges, les aérations spatio-temporelles pour faire respirer un gros plan quand la situation dramatique d'une séquence devient lourde à porter etc. En effet, si le film de Karim Moussaoui pèse par une certaine lenteur dans le rythme à certains endroits, ceci est contrebalancé par les moments d'émotion et de zest de naïveté que l'on peut éprouver dans la fraîcheur de certains de ses comédiens. Après sa participation dans la section «Un Certain regard» au dernier festival de Cannes, il était temps enfin qu'il soit projeté en Algérie. Aussi, nous apprend-on que «En attendant les hirondelles» fera l'ouverture des prochaines Journées cinématographiques de Béjaïa.
La quête identitaire
Jeudi c'était autour de l'Irak et de l'Egypte notamment, de faire sensation. D'abord, avec le film Made in Irak qui est le premier long métrage de Jassim Mohamed Jassim. Un film qui dénonce avec acuité les affres du colonialisme américain sur la terre irakienne, qui se cherche encore une identité nationale forte à même de se défendre et régner à nouveau. L'histoire commence par la vue d'un jeune homme qui se réveille en plein no man's land. Il ne sait pas d'où il vient et n'a aucune idée sur ce qu'il fait. Dans une valise qu'il traîne avec lui, il trouve un enregistrement qui va l'aider à retrouver petit à petit la mémoire. Si le film fait référence à des faits bien tangibles qui se sont déroulés il n'y a pas si longtemps en Irak, le film aborde aussi les travers ambigus d'un jeune perdu entre ses racines et ses tentatives d'échapper à sa fatale destinée. Sa mémoire nous renvoie tour à tour à son quotidien vécu aux USA avec sa copine, son quotidien dans sa maison familiale en Irak, mais aussi sa captivité en prison et des scènes de torture par un Américain qui parle très bien l'arabe. Tout a été détruit en Irak. Il est même quasiment impossible de tourner là-bas, d'où le fait que le réalisateur n'ait pu avoir d'autorisation de tournage. Son film a mis du temps pour voir le jour. L'unité irakienne est le propos de ce film qui entend faire appel à la paix entre toutes les communautés et religions; aussi, sans s'entre-tuer, car le plus important est l'unité nationale du pays fera remarquer Hamoudi Jassem, universitaire ex-président de l'Union des cinéastes irakiens.
Du silence hypocrite du Monde arabe...
«Mawlana» long métrage égyptien est celui qui, aura incontestablement fait réagir le public dans la salle qui, en totale interaction avec le sujet, applaudira à plusieurs niveaux durant sa projection. Ce film, pour rappel, a dès sa sortie suscité une grosse polémique tout en faisant salle comble en Egypte. «Mawlana» un film qui ne manque pas de faire allusion à l'Etat qui instrumentalise la religion à son profit... Si certains ont exigé qu'il soit interdit, il faut noter qu'à seulement trois semaines de son exploitation, il a engrangé 7,3 millions de livres égyptiennes (388.300 dollars) un chiffre élevé pour un film local.
Ce film met en lumière la connivence entre l'Etat et les responsables religieux, les médias et les extrémistes en Egypte. Religion-pouvoir et argent tout est combiné et ne fait pas bon ménage. Un tabou bien sûr où rares sont ceux qui oeuvrent pour le dénoncer. Ce film le fait très bien. Tiré du roman du célèbre journalise Ibrahim Aïssa, «Mawlana» raconte l'histoire d'un prédicateur de télé très populaire qui a du mal à réconcilier ses principes religieux avec les demandes et la pression exercée par des hommes politiques et les tentations humaines ordinaires. Outre dénoncer l'instrumentalisation de la religion par l'Etat, le film appelle aussi à l'union des religions et la séparation du politique de la religion.
Le film plaide pour la paix et la tolérance entre toutes les religions car seul Dieu est le maître et juge de nos actes. Pour preuve cette scène où l'imam prie dans une église appelant à ce que les choses soient dites en toute transparence. La lutte contre l'extrémisme religieux est un des combats du gouvernement égyptien depuis l'attaque de 2013 qui a contribué à la chute du gouvernement des Frères musulmans: 55000 prédicateurs accusés d'avoir incité à la violence et d'avoir répandu des opinions extrémistes par le ministère des Affaires religieuses. Pour rappel aussi, au lendemain de la première du film, un kamikaze a tué 28 personnes dans une attaque revendiquée par l'Etat islamique dans la principale cathédrale chrétienne copte du Caire. C'est dire la menace qu'exerce ce film en Egypte qui a suscité une bonne frayeur parmi les religieux et principalement les sunnites en Egypte car il réhabilite les chiites dans l'islam. Il y a des vérités qui ne sont pas bonnes à dire et ce film, par la voix de cet imam bien intelligent et malin comme le fameux Djeha, utilise, l'humour pour faire passer la pilule. Présent à la projection, le réalisateur Madi Ahmed Ali se demandera si nous sommes capables justement d'écouter ces vérités en revenant à l'islam de la paix et non pas les versions de tel ou tel prédicateur, qui falsifient souvent le Livre saint. Enfin, il soulignera à juste titre que si l'Etat fait tout pour lutter contre les extrémistes, l'essentiel est de lutter contre les idées extrémistes qui polluent le cerveau d'où l'importance de réfléchir et comprendre le Coran au lieu de l'appliquer bêtement.
Son exemple sur le Prophète (Qsssl) qui aurait pu porter aujourd'hui le pantalon et rouler en voiture est édifiant. Seul bémol qu'on reprochera au film, son côté volubile qui tend à trop convaincre par le discours. Toutefois, saluons l'interprétation remarquable de l'acteur Amrou Saâd qui incarne à la perfection cet homme religieux qui est loin d'être la figurine parfaite de la perfection divine...
Et c'est ce qui le rend davantage touchant et proche du peuple, proche du spectateur tout court. Notons que ce film a été projeté lors d'une spéciale. Pourtant, il aurait eu toute sa chance en compétition officielle.


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