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Lalla Maghnia et ses «habitudes» incorrigibles
PLAQUE TOURNANTE DE LA CONTREBANDE
Publié dans L'Expression le 12 - 06 - 2005

Indubitablement, Maghnia ne vit que de la contrebande.
Cette ville de l'extrême ouest du pays, pourtant paisible et d'apparence réconciliée avec son esprit depuis - probablement - qu'elle a eu à accueillir chaleureusement son enfant prodige, en l'occurrence Ahmed Ben Bella, ancien président de la République, est, toutefois, restée fidèle à sa réputation d'«empire» des richesses d'origine frauduleuse.
C'est ici à Lalla Maghnia, et c'est un secret de Polichinelle, que «saigne» depuis des lustres, notre économie nationale. Au-delà de minuit, Maghnia se transforme en un véritable «couloir d'échanges», longeant la bande frontalière algéro-marocaine, longue de 45 km et où la contrebande prend des proportions préoccupantes. Incontestablement, la ville de Maghnia est la plaque tournante de la contrebande. Des réseaux de contrebandiers avides de gain facile, s'adonnent au trafic de drogue, de boissons alcoolisées, de véhicules, de carburant, de produits de consommation et... de téléphones portables. Le fait tout récent remonte à mercredi dernier. Une patrouille de la Gendarmerie nationale, sillonnant les routes de Sidi Bel Abbès, a appréhendé deux trafiquants de drogue en possession de 170 kg de kif traité. La veille, les éléments d'une autre patrouille du même corps , avaient, quant à eux, saisi à Tlemcen 190 portables. Il ne fait aucun doute, indique-t-on à l'intérieur du siège du 1er Groupement des gardes frontières (GGF) de Maghnia, que la quantité de kif saisie provenait du royaume chérifien, dont une bonne partie du territoire nord est consacrée à la culture du cannabis. Ce qui a amené, il y a de cela quelque temps, une ONG internationale à dénoncer le Maroc pour son rôle de plaque tournante du trafic de stupéfiants dans la région du Bassin méditerranéen. Pour ce qui est des 190 appareils mobiles, ces derniers ont été achetés au marché de Zouia, distant d'une trentaine de kilomètres du chef-lieu de Maghnia, et où se font sentir les battements du «coeur palpitant» de la contrebande.
La contrebande, un moyen de subsistance
L'attachement des contrebandiers à la ville de Maghnia, auquel s'adonnent, désormais, comme seul moyen de subsistance, Algériens et Marocains, est devenu légendaire. Les éléments du 1er GGF, à leur tête le capitaine Bouabid de la Gendarmerie nationale, reconnaissent eux-mêmes que les habitations implantées à quelques dizaines de mètres de la bande frontalière posent un vrai problème en matière de lutte contre la «fuite» illégale du carburant vers le Maroc. Une manière comme une autre pour signifier que ce genre de trafic a encore de beaux jours devant lui. Les occupants des habitations sus-indiquées sont, semble-t-il, blasés par le chômage et comme l'oisiveté est assurément la mère de tous les vices, ils n'ont d'autre alternative pour amasser des richesses que de recourir au trafic du carburant. «Une partie importante des populations résidant au niveau de la zone frontalière est impliquée dans la contrebande», confirme le capitaine Bouabid. Il explique que leurs habitations servent pour le stockage de quantités énormes de carburant pour qu'à la moindre défaillance des GGF, cette marchandise est acheminée, notamment sur le dos des bêtes de somme vers l'autre côté des frontières où des Marocains sont là pour l'intercepter après l'avoir payée en dirhams. Un jerrican de 30 litres d'essence est acquis à une moyenne de 850 DA à Maghnia et liquidé à raison de 950 dirhams à Oujda, ce qui fait ressortir un bénéfice de 1000 DA pour le trabendiste marocain. Les Maghnaouis ont aussi leur part de bénéfice dans ce genre de trafic, comme en témoigne à juste titre, l'utilisation de différents moyens de transport de l'essence et du gasoil, via la traversée sinueuse des frontières empruntée par les contrebandiers. Les troupes du 1er GGF implantées dans plusieurs postes avancés de contrôle, ne cessent d'en découdre, au rythme d'une féroce dualité, avec les contrebandiers algériens et marocains. Les gardes-frontières de Maghnia «opèrent» presque quotidiennement des saisies de 200 à 300 litres de carburant. Au terme des activités durant les cinq premiers mois de l'année en cours, le capitaine Bouabid parle de 51 190 litres, entre essence et gasoil, ayant été saisies.
Les éléments du 1er GGF ont eu également à saisir deux mulets, dans la nuit de mardi à mercredi dernier au niveau du poste de contrôle de Takout, dans la commune de Béni Bousssaïd. Par ailleurs, depuis le début de l'année 2005, près de 18 véhicules légers, 3 camions, 18 motocyclettes ont été saisis. Mais si le trafic du carburant fait florès à l'ouest du pays, cela est dû, en outre, au nombre important des stations de distribution qui est de 7 à Maghnia et de 67 le long des frontières algéro-marocaines, jusqu'à la wilaya d'Aïn Sefra, sur une distance de 440 km.
La sécurité du Makhzen est corruptible
C'est du moins ce qu'ont affirmé deux Marocains, Hassan et son camarade Omar, arrêtés et mis en détention préventive au lieudit Tlemçani à 1 200 mètres seulement du tracé des frontières où se trouve la cellule d'exécution du GGF de Maghnia. Ils ont été pris par les gardes-frontières, aux environs de 2 heures du matin, lundi dernier, en flagrant délit de trafic de carburant. Le lendemain mardi, et dans cette région semi-aride, enflammée par un soleil de plomb, les deux prévenus auditionnés par les éléments de la Gendarmerie nationale, expriment d'emblée leur haine à l'égard du Makhzen. Les deux contrebandiers cachent mal leur crainte de se voir livrer par la justice algérienne aux autorités marocaines. Agé de 25 ans, Omar affirme que «si ce scénario devait advenir à l'issue de sa présentation devant le procureur de Maghnia, il serait directement conduit à la prison de Zirzatine où il ferait l'objet inévitablement, dit-il, de torture». Toutefois, Omar fera une révélation importante: les Douanes et la Gendarmerie marocaines peuvent fermer l'oeil sur le trafic du carburant en contrepartie d'un bidon d'essence ou de quelques billets. «On leur donne 10 dirhams et on nous laisse tranquille», a encore déclaré Omar. Ce dernier a exhorté les éléments du 1er GGF de Maghnia à le laisser rejoindre sa femme dès qu'il aura fini de s'expliquer avec la justice. «Dites aux gendarmes algériens de ne pas me livrer à la sécurité du Makhzen», a-t-il insisté arguant que ce qu'il a poussé à recourir à la vente frauduleuse du carburant c'est le fait qu'au Maroc il est très difficile de dénicher un emploi et que la majorité des populations s'adonne soit au chapardage soit au trafic de drogue. Le phénomène du chômage, quant à lui, connaît en effet, des proportions alarmantes au Maroc où le recours au bâton est la seule réponse dont disposent les forces de l'ordre du Royaume. L'exemple le plus édifiant en ce sens n'est autre que celui ayant lieu le mois dernier à Rabat lorsque les policiers du royaume ont roué de coups les militants du Collectif des diplômés-chômeurs, sortis dans la rue pour dénoncer la politique de l'emploi pratiquée par le gouvernement de Driss Djettou.
Un éclaireur pour l'acheminement du kif
Vu l'ampleur du chômage et le poids de la misère sociale, Algériens et Marocains, résidant à Maghnia pour les premiers et dans la ville de Oujda pour les seconds «gonflent» quotidiennement ces réseaux de trafic de drogue. Des réseaux qui opèrent pour la plupart la nuit, et c'est pour cette raison qu'ils sont qualifiés de «dangereux» aux yeux des gardes frontières de Maghnia. «Pour nous, un contrebandier repéré la nuit, c'est aussi un terroriste. on ne sait rien de lui avant son interpellation», explique le capitaine Bouabid. Toujours est-il que la majorité des contrebandiers auxquels il fait allusion sont ceux versés dans l'acheminement du kif traité du Maroc vers l'Algérie. Le capitaine Bouabid explique le procédé utilisé dans le trafic de drogue érigé en mode opératoire chez les contrebandiers. «Ils mettent à l'avant du transporteur du kif traité un éclaireur équipé d'un téléphone portable et dont la mission est de baliser le terrain au passage de la marchandise. En cas d'alerte donnée par les gardes-frontières, c'est à l'éclaireur d'avertir le transporteur de drogue de la nécessité de rebrousser chemin». Face à ce genre de subterfuges ainsi qu'à beaucoup d'autres utilisés par les réseaux de trafic de drogue, les gardes-frontières opposent une lutte farouche qui s'est traduite à maintes reprises par la saisie de différentes quantités de cannabis. C'est bel et bien à Maghnia, plus précisément au lieudit Takout, qu'a eu lieu la plus grande saisie de kif traité au courant de l'année écoulée (juillet 2004) évaluée à quelque 397 kg de cannabis. En sus du kif, la contrebande a concerné également les boissons alcoolisées et le nombre de bouteilles de whisky et de Ricard saisies en ces premiers mois de 2005 était de 974 unités. Le contenu de la majorité de ces bouteilles, indique le GGF de Maghnia, s'est avéré frelaté à l'issue d'une analyse effectuée auprès des laboratoires confirmés. Les effets vestimentaires et les produits de consommation ne sont pas en reste de la contrebande. Ce genre de trafic est derrière la prolifération des grossistes et des détaillants au sein de cette ville, dont les 110.000 habitants ont vu leur ratio de consommation élevé à un degré inespéré.
Le «temple» d'un village africain
Maghnia est aussi confrontée au phénomène de l'immigration clandestine. Actuellement, cette ville abrite un village dit «africain», mais en réalité transnational, vu les origines des uns et des autres qui y cohabitent L'on constate aisément que la majorité des individus du village africain sont issus du continent noir. Seulement, l'immigration clandestine à Maghnia ce n'est pas uniquement les Sénégalais, Maliens ou Nigériens qui transitent via Maghnia dans l'espoir de rejoindre l'Europe par la porte d'Almeria (Espagne). Le phénomène implique également les populations asiatiques issues de plusieurs pays tels que le Yémen et le Pakistan. Pour réussir à représenter le phénomène de l'immigration clandestine, le colonel Ayoub de la Gendarmerie nationale suggère qu'il y ait une concertation sur le plan international, précédée d'une coopération, notamment terre à terre, c'est-à-dire en termes d'échange d'informations entre services de sécurité de chaque pays atteint du mal de l'immigration clandestine. En attendant, le 1er Groupement de gardes-frontières place ce fléau à l'avant-garde de ses préoccupations. Nos gardes-frontières interpellent constamment des personnes dans le cadre de l'immigration clandestine. La dernière arrestation en date remonte à mercredi dernier au niveau du poste avancé de Akid Lotfi où 6 Sénégalais ont été appréhendés.


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