Les deux parties, ministère et syndicats, s'accordent néanmoins sur certains points de la réforme qu'il semble urgent de traiter. Tapie derrière une actualité sociale et sécuritaire qui lui fait de l'ombre, la rentrée scolaire dont on ne parle que très peu, ces derniers jours, sera au menu aujourd'hui, d'une réunion entre la ministre de l'Education nationale et les syndicats du secteur. Annoncée par Nouria Benghabrit, il y a de cela quelques jours, cette rencontre permettra au secteur de faire le point, tant sur le niveau des préparatifs, mais surtout sur les revendications des organisations syndicales. La ministre de l'Education nationale qui entend réussir sa rentrée a déjà rencontré les responsables syndicaux, dans une tentative de baliser le dialogue social au sein d'une institution qui en a fait son credo, puisque aucune grève n'a été enregistrée dans le corps enseignant ces trois dernières années. Une véritable prouesse à mettre à l'actif de la même Benghabrit qui a instauré un dialogue permanent avec les syndicats. Cette seconde réunion a pour objectif celui de «faire le point sur les derniers développements relatifs à la rentrée scolaire et la surcharge des classes particulièrement dans les écoles primaires», a expliqué la ministre lors de l'annonce de la rencontre. Il convient de souligner qu'outre la mise en oeuvre des réformes de seconde génération et la formation des enseignants, le problème de la surcharge des classes mobilise le corps enseignant, pour qui cette situation est un facteur limitant de la qualité de l'enseignement. Bien que la solution à ce problème soit on ne peut plus évidente, la ministre de l'Education nationale entend tout de même le discuter avec les profs, en le plaçant sur le terrain de la pédagogie. On aura compris que la ministre cherche à convaincre les enseignants de la possibilité de prodiguer un bon enseignement dans une classe surchargée. Il suffirait d'avoir les outils pédagogiques. Ainsi, selon Nouria Benghabrit, un enseignant compétent «est en mesure de maîtriser sa classe même lorsqu'elle est surchargée». On imagine bien que les syndicats, pour qui la principale question reste le dossier de gestion des oeuvres sociales, ne seront pas de son avis sur cette question précisément. Il reste que leur principal souci, pour l'heure, est à chercher dans les problèmes que pose le statut des fonctionnaires relevant du corps de l'Education nationale. On retiendra à ce propos, la volonté de plusieurs organisations syndicales de rouvrir le dossier pour réparer quelques «dysfonctionnements» apparus dans les textes qui, à les croire, aboutissent à des situations pénalisantes pour la carrière des enseignants. Il faut souligner également que les deux parties, ministères et syndicats, s'accordent néanmoins sur certains points de la réforme qu'il semble urgent de traiter. La réforme du baccalauréat en fait partie. Il y a également les examens professionnels, la promotion, les concours de recrutement externe des enseignants. Autant de questions qui seront abordées aujourd'hui, pour qu'elles n'aillent pas «polluer» la scolarité des élèves. Les syndicats qui reçoivent avec satisfaction les invitations de la ministre, promettent donc une rentrée scolaire apaisée. Cela dit, le gros dossier de cette réunion, et qui concerne directement les élèves et leurs parents est en rapport avec le déficit en enseignants et en personnel administratif constaté dans de nombreuses wilayas du pays. Une réelle préoccupation qui pèse sur le niveau de l'enseignement.