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Le roi qui fait peur aux islamistes
MBS A ENTAME DE PROFONDES REFORMES EN ARABIE SAOUDITE
Publié dans L'Expression le 19 - 12 - 2017

L'émancipation de la femme saoudienne a déjà commencé...
A terme, la boucle du wahhabisme sera bouclée avec l'accession de Mohamed Ben Selmane sur le trône et dans le cas où il parvient à réaliser tout son désir de puissance.
Le roi Mohamed Ben Selmane est le nouvel ennemi des islamistes du monde entier. Prince héritier du royaume-référence de la pensée intégriste, le futur roi d'Arabie saoudite a bousculé tous les codes qui donnaient aux islamistes la «légitimité» de professer leur vision de la religion musulmane. Prochain gardien des Lieux saints de l'islam, Mohamed Ben Selmane sort de la ligne wahhabite rigoriste et étonne son monde en faisant signer à son père des décrets royaux en faveur de la femme et de la culture. Deux grands tabous tombent au coeur du pays-source de la religion de plus d'un milliard d'individus sur la planète.
Cela suffit à ébranler beaucoup de convictions et mettre les relais, conscients ou pas, du wahhabisme dans une posture très inconfortable. Même si les islamistes algériens n'avaient jamais osé reprendre à leur compte l'interdiction faite à la femme de conduire une voiture, ils n'hésitaient pas à s'appuyer sur la «tradition musulmane», dont le foyer est l'Arabie saoudite pour décréter illicite, ou tout au moins pas recommandable, la musique et les autres arts.
La bénédiction d'un gourou
Les islamistes algériens suivent avec beaucoup de crainte l'actualité saoudienne. Et pour cause, dans la foulée de «l'ouverture» de l'Arabie saoudite au monde, il s'est trouvé des érudits du royaume pour affirmer que le hidjab ne relève pas de l'obligation religieuse pour les femmes. Même si officiellement Riyadh n'a pas encore «ouvert» le dossier du hidjab, il n'est pas dit que le prince héritier ne le fasse pas, plus tôt qu'on ne le pense. Le train des «réformes» a bien démarré, et au vu de l'âge de Mohamed Ben Selmane et du pouvoir qu'il détient, il n'existe actuellement, aucune force susceptible de l'arrêter. C'est ce qui fait craindre le pire aux intégristes algériens, notamment.
Au strict plan de la prédication, les tenants de l'islam rigoriste ne savent plus quoi dire. Peut-on être plus royaliste que le roi lui-même et décréter son apostasie? Qui oserait le faire? L'Organisation de la conférence islamique? On voit, en effet, très mal une quelconque reprise en main de l'idéologie wahhabite par un quelconque centre d'influence. Le futur roi est en train de couper, un à un, les liens avec une approche de l'islam qui a donné El Qaïda, les taliban et enfin Daesh. En leur retirant la caution morale, religieuse et idéologique, les terroristes et surtout les islamistes radicaux qui les nourrissent idéologiquement devront créer leurs propres référents. Mais, qui les écouterait?
Un grand journaliste américain, spécialiste du Moyen-Orient, Thomas L.Freidman, qui voit très clair dans le jeu du jeune prince, ne cache pas son enthousiasme. La valeur sûre du New York Times a même affirmé que «le processus de réforme le plus important en cours au Moyen-Orient aujourd'hui, se déroule en Arabie saoudite.» Sous la plume d'un spécialiste de l'étoffe de L.Freidman, cette affirmation vaut son pesant «révolutionnaire» pour un roi qui, il y a quelques années, personne ne voyait venir. La révolution est faite par les «fous» et à ce propos, le même L.Freidman écrit: «Seul un fou pourrait prévoir son succès, mais seul un fou pourrait ne pas l'appuyer.» La messe est dite. Mohamed Ben Selmane a la bénédiction d'un gourou.
A terme, la boucle du wahhabisme sera bouclée avec l'accession de Mohamed Ben Selmane sur le trône et dans le cas où il parvient à réaliser tout son désir de puissance. Cela passe par la destruction de l'ennemi de toujours, l'Iran chiite. Et justement, toute cette ouverture sur le monde vise à faire paraître le chiisme comme un pan retardataire de la religion islamique. Une branche qu'il faut couper pour éviter la contamination de toute la Oumma. Stratégiquement donc, le futur roi ne cherche pas l'émancipation de la société ou de l'islam, il s'en sert pour réaliser un objectif géostratégique majeur: s'imposer comme «l'Empereur» de tout le Moyen-Orient et même au-delà, grâce aux pétrodollars.
Les fetwas qui libèrent
Cette thèse est soutenue par l'éditorialiste de l'hebdomadaire Jeune Afrique, Béchir Ben Yahmed, qui craint un embrasement généralisé entre musulmans, chiites et sunnites. Une sorte de guerre mondiale au sein d'un islam, au coeur de grandes manoeuvres politiques. Ben Yahmed estime que le roi Salmane et son fils «en sont arrivés à la décision hasardeuse de se lancer dans une nouvelle guerre du Moyen-Orient». On est très loin d'un désir de liberté et d'émancipation d'une société.
Il reste, cependant, que la stratégie du prince héritier provoque quelques dommages collatéraux et ce sont les élites islamistes qui les prennent sur la figure. Et pour cause, l'onde de choc, pour l'Algérie, ne concerne pas seulement les salafistes. Même pour ceux qui se disent «modérés», à l'image des dirigeants politiques, la nouvelle donne les met très mal à l'aise. L'argument principal qu'ils exhibent pour se différencier des autres courants politiques a trait à la morale «islamique». Mais lorsqu'on découvre que l'Arabie saoudite est un nid de corruption, des dizaines de princes et d'hommes d'affaires sont derrière les barreaux sous le chef de cette accusation, et que le régime avoue avoir «trituré» la religion à des fins de domination, il reste peu de place pour l'argumentaire.
De fait, les islamistes sont totalement désorientés. Ils ont bâti l'essentiel de leur démarche, plus sur l'Arabie saoudite que sur l'islam originel. Avec les sorties «révolutionnaires» du prince Mohamed Ben Selmane, tout leur discours politico-religieux est en train d'exploser. La situation deviendra encore plus désagréable lorsque les «Savants» de La Mecque et de Riyadh éditeront d'autres fetwas en totale contradiction avec tout le corpus religieux wahhabite.
Bref, sur les plans politique comme religieux, les islamistes algériens seront totalement «largués». Cela pour la simple raison que les fetwas des imams saoudiens ont une connotation politico-religieuse. Ceux qui les reçoivent en Algérie leur accordent une importance particulière du fait qu'elles émaneraient d'Ibn Taymia. On est donc au début des grandes interrogations. Les dirigeants islamistes tenteront au début de dénoncer, mais finiront par faire allégeance à Riyadh, au risque de disparaître complètement.


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