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"Le cinéma africain sort d'une période très difficile"
CHEIKH OMAR SISSOKO, CINEASTE MALIEN, À L'EXRESSION
Publié dans L'Expression le 21 - 12 - 2017

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Cinéaste et ancien ministre de la Culture au Mali, il est aussi le secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci), il était président du jury fiction au Festival international du film engagé qui s'est tenu à Alger du 2 au 9 décembre dernier. Avec lui nous avons tenté de dresser un état des lieux de la cinématographie en Afrique tout en évoquant les perspectives et projets de la Fepaci dont la prochaine réunion se tiendra à Alger les 20 et 21 janvier prochain en vue de la collaboration future avec l'Algérie...
L'Expression: Tout d'abord en tant que secrétaire général de la Fepaci et réalisateur comment avez-vous appréhendé votre rôle de président de jury section fiction au festival du film engagé?
Cheikh Omar Sissoko: C'est une lourde responsabilité d'être président et même d'être dans un jury parce que juger les films des collègues n'est pas chose aisée. Je me trouve dans une situation inconfortable. J'accepte rarement d'être dans un jury pour justement la difficulté que cela incombe de juger des oeuvres d'un réalisateur parce que ce n'est pas une chose aisée de faire un film d'abord. En plus, si vous mettez des jurys différents sur un même festival, le palmarès ne sera jamais le même. Ça c'est certain. Il y a donc beaucoup de subjectivité bien entendu. Il y a que beaucoup ne peuvent pas comprendre le langage cinématographique. Hier, par exemple, après le film En attendant les hirondelles, j'ai entendu de ces critiques!
En tant que secrétaire général de la Fepaci, comment se porte alors d'après-vous le cinéma africain aujourd'hui?
Le cinéma africain sort d'une période très difficile. J'espère que les éclaircies vont continuer parce qu'il y a quelques années il n'y avait aucune salle de cinéma dans la plupart de nos pays. Il y avait peu de guichets de financement de nos films dans nos propres pays. Avant, les guichets de financement se trouvaient en Europe, ceux-là permettaient de financer les productions africaines. Ils se sont réduits comme une peau de chagrin. Nous étions dans des conditions assez difficiles. Le travail des cinéastes, la compréhension aujourd'hui, nous amènent à créer de nouveaux guichets de financement dans nos pays. Beaucoup de pays ont aujourd'hui un fonds national d'aide au cinéma et beaucoup de pays ont commencé à ouvrir des salles de cinéma. Ensuite, au niveau de l'Union africaine nous sommes arrivés à faire créer une Commission africaine pour le cinéma et l'audiovisuel qui va réfléchir sur les problèmes et les solutions du cinéma et de l'audiovisuel. Ce n'est pas rien.
Vous êtes Malien alors comment se porte le cinéma au Mali aujourd'hui au vu du contexte alarmant qui y prévaut?
Le cinéma au Mali, comme la plupart de nos cinémas, n'allait pas bien. Nous avons quelques salles de cinéma. D'ailleurs, le 28 novembre dernier l'Assemblée nationale a voté un projet de loi qui a été déposé par le gouvernement en vue de créer un fonds d'appui au cinéma du Mali qui est d'une valeur de trois millions d'euros par an et ce, pour faire des films et voir comment on peut aménager les salles de cinéma, faire la distribution. Ce n'est pas rien parce qu'il n'y avait rien du tout avant, je le répète. Le Centre national du cinéma est doté de beaucoup de matériel de tournage aussi bien en termes de caméras et de machinistes, de post-production, de salle de montage de haut niveau, un studio de mixage et puis d'étalonnage et d'effets spéciaux en cinéma.
Qu'en est-il de vos archives? Il y a deux ans un colloque s'est tenu aux JCC autour de ce sujet-là et cette année à Alger...
Au niveau de la Fepaci, nous avons ouvert un programme de recherche et de récupération de nos archives avec la création de cinémathèques nationales dans nos pays pour assurer la conservation. Nous sommes en partenariat avec la Fédération internationale des archives de films pour nous aider à trouver les lieux, les labos qui détiennent les films et nous allons nous engager résolument dans ce travail-là. Nous avons un deuxième programme qui est celui de la restauration de nos films et là, nous avons signé un accord de partenariat avec la direction générale de l'Unesco et la fondation de Martin Scorsses le 06 juin..
Je crois qu'il a été signé à la veille du festival de Cannes?
Au festival de Cannes nous avions déjà matérialisé cet accord-là avec la restauration d'un premier film «Soleil O» de Med Hondo qui avait été selectionné à Cannes Classics parce que normalement, l'accord devait être signé en février, mais Martin Scrocess était en train de finir son dernier film. Il va y avoir cinq films restaurés parmi lesquels «Le vent des Aurès» de Mohamed Lakhdar Hamina. J'attends ici qu'il nous confirme l'accord qu'il a donné au dernier colloque sur les archives à Alger où il a rencontré la personne qui s'occupe de ce dossier au sein de la Fepaci. C'est que nous faisons aujourd'hui. On est en train de faire un état des lieux, mais sur le plan des archives ce n'est pas très bien organisé par les Etats. Dans chaque pays les archives n'ont jamais été leurs grandes préoccupations. S'ils ont beaucoup filmé au début des indépendances, ils n'ont pas très bien pris soin de leurs archives, exception faite pour quelques rares peut-être, comme l'Algérie qui a une grande cinémathèque..
Qu'en est-il justement de celle du Burkina, pays qui se targue d'avoir le premier grand festival de cinéma dédié au film africain, à savoir le Fespaco et que devient sa cinémathèque après avoir été endommagée et reconstruite et qui jusqu'à présent n'a pas vraiment la prétention de préserver toutes les archives?
Il faut que les gens acceptent de donner leurs films aussi. Parce que les archives, ce sont des films qui sont la propriété des cinéastes et des producteurs. Cette cinémathèque africaine est une initiative de la Fepaci qui date de 1985 je crois et mise en place en 1989 si mes souvenirs sont exacts. Maintenant, dans le cadre du Fespaco, les archives sont laissées à la gestion du Fespaco... La Tunisie a mis aujourd'hui une administration à la cinémathèque de Tunis dans la superbe cité de la culture qui va ouvrir ses portes au mois de mars prochain dans un bâtiment extraordinaire que j'ai visité. Au Mali, nous avons une cinémathèque et nous avons des archives. Vraiment il y a un travail qui se fait dans ce sens-là, avec le Centre national du cinéma et nos archives et négatives qui étaient déposées à Belgrade, nous les avons toutes reconduites au Centre national marocain parce qu'il y a un bunker là-bas. Ils sont entreposés là-bas.
Il y a d'autres pays où il y a des archives mais ils ne les conservent pas bien. Donc, il y a un énorme travail à faire. Mais la difficulté pour nous ça va être de les localiser dans les labos et savoir si on nous donne les fiches techniques des films. Mais avec l'aide de la Fédération internationale des archives je pense que nous allons y arriver quand même.
Vous allez ne plus vous proposer au prochain mandat pour le renouvellement de votre poste au sein de la Fepaci, nous avons cru comprendre. Pour quelles raisons?
J'attends le congrès pour savoir si les meilleures conditions vont se réunir pour prolonger le mandat. Je pense que nous avons fait un travail, mais nous aurions pu faire mieux. Nous avons vraiment été empêchés de faire ce travail-là à cause de l'administration du secrétaire exécutif au Kenya. Il y a eu un travail de blocage et de corruption de la part d'une dame qui travaille là-bas. J'attends de voir le gouvernement kenyan s'il n'y a pas de changement par rapport à cela évidemment il me serait difficile de continuer à travailler avec eux, mais nous avons fini les 4 ans. Nous allons avoir une assemblée générale ici à Alger les 20 et 21 janvier en accord avec le ministère de la Culture algérien pour faire le point et voir comme je le souhaite à ce que nous puissions faire la migration de l'administration de la Fepaci ici. L'Algérie est le pays et le berceau de la Fepaci. En 1969, les cinéastes ont décidé ici le premier Festival panafricain des arts et de la culture de créer une union panafricaine des cinéastes. C'est parti d'ici et le deuxième congrès qui a fixé les orientations de la Fepaci s'est tenu également à Alger. Dans les années1960, 1970 et un peu 1980 Alger avait le leadership sur toutes les questions politiques, culturelles et autres. Nous espérons que ce leadership même s'il n'est plus en Algérie puisse être partagé par plusieurs pays en Algérie.
Le Fespaco fête ses 50 ans en 2019. Un mot là- dessus
Une réunion vient de se tenir à Ouaga sur la question. J'étais invité, mais comme je suis ici je n'ai pas pu me rendre, mais nous allons réaffirmer vraiment ce que les pionniers souhaitent avec la création du Fespaco, c'est-à-dire remobiliser les cinéastes autour de leur oeuvres mais surtout assurer une plus grande rencontre entre les cinéastes et les populations.
Vous étiez ministre de la Culture. Comment avez-vous fait pour jongler entre votre statut de cinéaste et d'homme politique ou plutôt de passer de l'un à l'autre?
Quand j'étais ministre je ne pouvais pas réaliser de film. J'étais déjà dans la politique. J'étais président d'un parti même si j'ai été nommé en mon absence. Mon parti avait souhaité que je sois dans le gouvernement. Mais je l'ai vécu assez bien dans la mesure où on a pu faire beaucoup de choses sans qu'on ait les moyens. Il y a eu mobilisation autour de moi. Des artistes et collègues m'ont assuré leur solidarité, nous avons créé des Maisons de la culture dans la capitale et les régions de 800 à 2000 places, nous avons pu former des gens, créer des festivals de musique et de théâtre et le Mali est devenu lieu de festival. Nous sommes arrivés à imposer la culture comme un premier facteur économique.
C'est le cas encore aujourd'hui?
Oui, c'est le cas. Même si aujourd'hui avec la situation de la rébellion et les terroristes ce n'est pas du tout facile. Mais une certaine idée de la culture est née et est restée et nous avons pu donner les moyens au Centre national du cinéma afin de faire des films et avoir les moyens. Le matériel est là...


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