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Quelques heures à l'hôpital Mustapha Pacha
ENTRE LES CRIS DES MEDECINS RESIDENTS, LES PLAINTES DES PATIENTS ET LA SERENITE DU PERSONNEL SOIGNANT
Publié dans L'Expression le 20 - 02 - 2018

La grève des médecins résidents ne s'est pas sérieusement répercutée sur le déroulement des activités aux Urgences de Mustapha Pacha.
Il est 11 h du matin à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger. En pénétrant dans l'enceinte de la structure et en avançant un peu plus, on entend des voix s'élever, sans par ailleurs, distinguer de façon claire les mots employés. Au fur et à mesure que nous arrivons au centre de l'hôpital, le chahut se précise enfin. «Résidents en colère», «résidents toujours debout», sont les slogans scandés par les médecins résidents toujours en grève. Peu après, des chants patriotiques viennent se mêler au rythme des appels des contestataires. Des appels qui n'ont pas tardé à rassembler une foule qui continuait à grossir petit à petit. «Nous avons organisé un sit-in aux couleurs nationales pour prouver notre nationalisme», nous dit une résidente en quatrième année au CHU Mustapha Pacha, d'un air très sérieux. «Moi, ainsi que mes confrères sommes consternés par les nombreuses intimidations et pressions» renchérit-elle. «Nous sommes des médecins, pas des délinquants, quel intérêt avons-nous de semer l'anarchie ou autre trouble?», poursuit la même source, dont les traits du visage dévoilent une profonde irritation. «Justement ce sit-in se veut comme une démonstration de notre patriotisme», lance un autre de ses confrères sur un ton moins dramatique.
L'hôpital vit au rythme des grèves
D'autres médecins, munis de drapeaux algériens, s'exhibent devant les caméras en les brandissant fièrement. «Nous voulons la satisfaction de revendications légitimes, et ce, de la façon la plus pacifique qui soit», crie l'un d'eux: «Nous n'en pouvons plus de nos conditions de travail, nos doléances ne concernent pas seulement les médecins résidents, mais aussi les malades», martèle-t-il d'une voix grave. Au milieu de tout ce beau monde, l'un des manifestants, s'est posé en maestro, mégaphone à la main, scandant un slogan qui, la seconde d'après, sera répété en choeur par l'ensemble de ses confrères. Sifflaient alors à nos oreilles des phrases du genre: «Toujours debout, toujours debout, les médecins résidents jusqu'au bout», «halte au mépris» ou encore «sauvons nos hôpitaux du pourrissement». Interpellant ainsi les autorités publiques sur leurs préoccupations, leur reprochant au passage d'ignorer les revendications formulées par le Collectif les représentant. Dans la foulée, un de nos interlocuteurs qui tient sa blouse blanche par le bout des doigts confie: «Je tiens à dire que quoiqu'il arrive, les malades sont notre priorité, malgré la grève, tous les cas d'urgence sont pris en charge, nous sommes loin d'être indifférents à leur sort.» Tout en acquiesçant ces propos, son collègue renchérit «le service minimum est assuré et cela ne risque pas de changer», «nous avons entendu et lu ici et là, notamment dans les réseaux sociaux, que certains médecins résidents ont annoncé qu'ils allaient arrêter d'assurer le service, or, il n'en est rien», ajoute-t-il avec assurance. Ainsi, beaucoup ont assuré sur le même ton, que les médecins grévistes continueront d'assurer le service minimum et que tous les cas relevant de l'urgence sont et seront parfaitement traités.
Cette structure de santé publique, comme tous les hôpitaux que compte le pays, connaît depuis le mois de novembre dernier un mouvement de contestation sans précédent. En sachant que les médecins résidents sont entrés en grève cyclique quelques semaines avant de durcir leur mouvement et d'entamer une grève illimitée. A partir de là, des perturbations ont été palpables au niveau des différentes structures de santé de façon relative. De nombreux chefs de service se sont plaints d'un ralentissement de leurs activités tandis que d'autres affirment qu'il n'y a pas de répercussions négatives au niveau des leurs. Le service minimum étant assuré, les urgences n'ont pas été sérieusement pénalisées par la grève.
Au même moment où se tient le rassemblement, le service des urgences est comme à l'accoutumée, bondé. A l'entrée du bloc, les agents d'accueil qui sont au nombre de deux, semblent dépassés par les événements. Le flux de personnes cherchant des renseignements et posant toutes sortes de questions n'a cessé de croître depuis la matinée. «Rien de bien nouveau, c'est une journée normale dans les urgences», lance d'emblée une femme du personnel soignant. Dans la salle d'attente qui ne désemplit pas, les malades arrivaient en grand nombre. Sur les quelques chaises placées là, une vieille femme était assise, tenant son bras blessé de façon à ce qu'il ne glisse pas. Un autre homme d'un certain âge se trouvant à côté, arrivant à peine à tenir sa position assise, se plaignit d'un mal de dos insupportable.
Les activités se déroulent normalement au niveau des Urgences
D'autres malades accompagnés pour la plupart de leurs proches, n'étant pas en état de marcher ou de tenir sur les deux jambes, étaient allongés sur des brancards dans le hall, attendant d'être pris en charge. Une autre patiente, Manel, 31 ans s'agitant dans tous les sens et qui semblait inquiète de ne pas être reçue, explique que, «c'est parce que je suis un traitement qui m'impose de venir une fois par mois pour une injection», «Mais avec la grève des médecins résidents il m'est arrivé d'être renvoyée deux fois de l'hôpital, du coup je ne sais pas si on va me faire ma piqûre aujourd'hui». Manel regrette encore sa situation et affirme qu'elle n'est pas la seule à vivre ce calvaire; «beaucoup sont dans la même galère à cause de cette grève, mais je dois quand même dire qu'ils n'ont pas tout à fait tort, à voir l'état piteux de nos hôpitaux». Elle poursuit avec une petite mine qui en dit long sur son état d'esprit, «comment voulez-vous qu'un médecin exerce dans de telles conditions? Par conséquent, ça se répercute sur nous les malades». Entendant les dires de Manel, une dame dans la cinquantaine, chétive et affaiblie la regardait du coin de l'oeil d'un air agacé avant de lui rétorquer «et puis quoi encore, ils ont raison dis-tu? A mon avis, ils en demandent trop, ces médecins, pendant ce temps-là, qui paye le prix fort, eh bien c'est toi et moi». Pour la dame en question, il n'y a nul doute, la grève des médecins résidents a pénalisé les malades, et ce, d'une façon ou d'une autre.
L'un des responsables de ce service, le professeur Oussalah, nous a affirmé de son côté qu' «il n'y a pas beaucoup de répercussion au niveau des urgences, car il n'y a pas de grève des résidents au niveau des urgences médio-chirurgicales, pour la bonne raison qu'on ne peut pas arrêter le travail au niveau des urgences». «Cela dit, dans d'autres services, il y a clairement un dysfonctionnement qui, toutefois, n'a pas du tout touché celui des Urgences».


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