La France bénéficiera du plus grand nombre d'imams (100), vu la forte concentration de la communauté algérienne qui y est établie et les 50 autres seront répartis à travers plusieurs pays. Si lors du dernier Ramadhan de nombreuses moquées d'Europe accusaient l'absence d'un imam, il semblerait que ce cas de figure ne va pas se répéter pour cette année. En effet, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a annoncé jeudi dernier qu'un total de 150 imams seront dépêchés en Europe, dont 100 en France, pour diriger les prières durant le mois sacré du Ramadhan. Ce dernier, qui s'exprimait devant la presse à l'issue de son entretien avec le ministre d'Etat français, ministre de l'Intérieur et des Cultes, a en outre indiqué à ce sujet: «Nous avons choisi 150 imams parmi les meilleurs, qui ont exprimé le voeu d'aller à l'étranger pour diriger les prières durant le mois sacré du Ramadhan». Comme il a expliqué que la France bénéficiera du plus grand nombre d'imams (100), vu la forte concentration de la communauté algérienne qui y est établie et les 50 autres seront répartis à travers plusieurs pays, comme l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, la Belgique et le Canada. Mohamed Aïssa a appelé ces imams, sélectionnés pour la maîtrise des règles de la psalmodie et les aptitudes à diffuser un discours religieux «modéré et éclairé», à être les «ambassadeurs de la paix» et à faire valoir la véritable image de l'islam dans le monde. Le ministre a, en outre, fait savoir qu'à la demande de la partie française, des caravanes culturelles sillonneront différentes communes de France avec pour programme des conférences sur «la démarche algérienne mettant en avant l'islam modéré et du juste milieu». Dans une déclaration à la presse à l'issue de l'entretien, Mohamed Aïssa a indiqué que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs est un «partenaire fiable» du ministère français de l'Intérieur et des Cultes «pour la construction et l'élaboration d'un islam du juste milieu et du vivre ensemble». Le ministre algérien a, par ailleurs, exprimé sa satisfaction de voir «la France se tourner vers l'expérience algérienne qui forme de bons imams en mesure d'inviter l'entité musulmane française à se mettre au service de leur société, à défendre leur nation et à promouvoir l'islam de la modération».Et d'ajouter: «Cela passe par la formation qu'assure l'Institut El Ghazali de la Grande mosquée de Paris, qui reste jusqu'à présent dans la vision des deux parties (Algérie et France) comme étant la citadelle de l'expansion de l'islam de la modération dans un espace de radicalisation et d'extrémisme violent». De son côté, le ministre français a indiqué que son pays et l'Algérie «sont d'accord pour que se développe un islam de Cordoue ouvert aux autres et créant un monde moderne étincelant à tous points de vue». «Il faut que l'islam redevienne cette figure de proue de la civilisation et que ce qui se fait en Algérie en la matière est extrêmement intéressant», a-t-il enfin ajouté. Soulignons qu'en janvier dernier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, avait déclaré que l'Algérie était disposée à former des imams en Belgique et que son expérience en matière de prévention contre l'extrémisme et de promotion de la culture de la modération «peut être exportée vers d'autres pays».