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«La dernière chance pour la paix»
RABAH KEBIR REAGIT AU DERNIER DISCOURS DE BOUTEFLIKA
Publié dans L'Expression le 22 - 08 - 2005

Il faut comprendre que la politique reste l'art du possible.
Membre fondateur du l'ex-FIS, Rabah Kebir est propulsé à la faveur du congrès de Batna, à la tête du parti avec Abdelkader Hachani, en fin 1991. Mis en résidence surveillée par les autorités dans sa maison de Collo, en 1992, il s'y échappe subrepticement et rejoint l'Allemagne, via le Maroc. Il vit à Bonn depuis 12 ans.
Il y a deux jours le président de la République a fait un discours à Skikda qui a été incisif et caustique. Comment l'évaluez-vous à la lumière de la Charte pour la paix et la réconciliation?
Le discours s'est fait dans la continuité de son projet de Charte, et à chaque fois, le chemin de campagne aidant, le président dévoile son jeu un peu plus, va encore plus loin dans ses idées et donne plus de force à ses idées.
Concernant le projet de paix mis en route, notre adhésion est pleine et totale. Evidemment, nous avons quelques réserves à formuler, quelques annotations à faire, comme tout le monde, mais cela ne nuit pas à l'idée de paix et de réconciliation, qui reste noble et que nous soutenons totalement. A Skikda, le discours présidentiel avait été clair, plus offensif, notamment envers les «occidentalistes» qui veulent pervertir la personnalité de l'Algérien, l'édulcorer ou lui faire changer de repères.
Pourquoi un soutien si fort alors que certains chefs islamistes affichent un profil défait?
Ecoutez, mon soutien au président s'appuie sur des données concrètes. La Charte est constituée d'une suite de mesures qui vont réellement vers une issue de fin de crise. Le parcours de l'homme, sa démarche politique depuis 1999 et les diverses mesures qu'il a promulguées convergent vers cette idée fixe qui l'habite et qui veut que la crise cesse.
On peut débattre sur des points techniques, des formulations ambiguës, on peut revenir sur le fait qu'il fait porter à l'ex-FIS le poids de la tragédie algérienne, qu'il disqualifie les leaders du parti, mais il faut comprendre que le président Bouteflika respecte les équilibres au sein du pouvoir, mais aussi au sein de la société. Il faut comprendre que la politique reste l'art du possible et que le président a agi dans l'intersection de plusieurs équilibres fragiles en disant: «C'est tout ce que je peux faire pour le moment.» Il faut que les islamistes soient assez avisés pour comprendre et évaluer...
Je voulais parler des attitudes encore mitigées, affichées par certains chefs islamistes...
J'ai bien saisi la question et j'y ai répondu de biais. Je vais m'expliquer: je ne pense pas que le moment est propice pour revenir aux causes de la crise algérienne, aux sources de la tragédie. Beaucoup de problèmes restent en suspens, je le sais, et quand le président dit vouloir éliminer tous les motifs qui ont provoqué la crise algérienne, il faut avoir l'esprit assez large et voir dans ses propos une volonté de faire échec à tout, absolument tout, ce qui a engendré le cycle de la violence en Algérie.
Concrètement quels sont les points forts qui vous ont définitivement convaincu dans le projet de Charte?
Les points saillants de toute la Charte restent pour ce qui me concerne les mesures de prise en charge par l'Etat des familles démunies par la tragédie, des ayants droit de personnes disparues qui sont considérées comme victimes de la tragédie nationale et des familles éprouvées par le terrorisme. Ces mesures vont certainement au fond du problème, et c'est là une avancée majeure faite par le président de la République dans le bon sens.
Vous voyez que cela va dans le sens d'une fin de crise, si vous êtes mis hors jeu?
Ecoutez, dans l'étape actuelle, ce n'est pas moi qui suis intéressant mais le projet de paix lui-même. Il ne faut pas se montrer pressé, car la priorité du moment veut que la paix passe en première étape. Les islamistes doivent démontrer qu'ils sont capables d'être les premiers à dire oui à la paix, au détriment d'une expression politique qui leur est interdite. Dieu encourage les musulmans à cela: «S'ils veulent la paix, qu'ils courent vers elle». En politique il faut avoir le sens des responsabilités historiques, le sens des priorités. Lorsqu'on vit longtemps en Occident, on arrive mieux à structurer ses idées, à agencer les priorités: quels sont les points positifs? Quels sont les points négatifs? Quelles sont les priorités de l'heure? Une stratégie primaire requiert un minimum de réflexion en ce sens, et en ce qui nous concerne la paix civile et la réconciliation nationale sont une priorité.
La démocratie est faite d'une suite de concessions et de compromissions. La cohabitation fait partie des procédés démocratiques, lesquels sont aussi édictés par le Coran. Les étapes sont spécifiques, et chacune requiert une attitude précise, et il ne sert à rien de vouloir être rigide et inflexible dans les moments qui requièrent une détente collective.
Si les groupes armés, encore opérationnels, peuvent encore être touchés par le discours religieux, lanceriez-vous un appel en leur direction?
Pour ce qui me concerne je lance un appel au peuple algérien tout entier, y compris en direction de ceux qui sont encore en armes, pour saisir l'offre de paix qui est la dernière qui s'offre à nous. Le projet du président mérite qu'on se mette tous derrière et qu'on le porte à bout de bras, il est porteur d'avenir.
Les islamistes doivent y contribuer plus que tous les autres afin de faire échec aux stratégies du clan des éradicateurs, qui commencent à pointer du nez. J'en appelle aussi à saisir cette occasion inespérée pour faire une lecture sereine et positive de la Charte. Je veux dire autre chose encore: j'ai confiance en ce président parce qu'il a été cohérent avec lui-même depuis 1999. Jour après jour, il a démontré qu'il cherche la paix, qu'il veut la paix. Il a été honnête pour nous dire que, pour l'heure, les équilibres politiques ont permis seulement ces nouvelles ouvertures, et que demain sera un autre jour.
Vous qui vivez à l'étranger depuis de longues années, parlez-nous comment les islamistes algériens, qui sont des milliers en Europe, ont réagi face à l'offre de paix?
Dans l'ensemble, leur réaction a été positive. Bien sûr, on fait une remarque par-ci, une observation par-là, mais leur jugement est plutôt favorable à ce qu'une paix civile et une réconciliation nationale soient rétablies véritablement en Algérie. Avant 1999, je vous jure qu'on avait honte de dire qu'on était Algériens. Mais c'est autre chose aujourd'hui, avec la venue de Bouteflika. On parle en Europe de paix, de réconciliation, de sortie de crise, et on a l'impression qu'on est mieux évalué qu'auparavant.
Avez-vous un agenda pour votre retour en Algérie?
Ecoutez, tout en Algérie nous manque. il serait vain de vous dire que l'eau, la terre, l'air de l'Algérie nous manquent, mais tout se fera en son temps. Nous sommes avec la paix et nous l'appuyons de près et «echei li fih el-khir rabbi idjibou».


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