En juin 2017, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis (EAU), Bahreïn et l'Egypte avaient coupé tous leurs liens avec le Qatar, qu'ils accusaient de «financer le terrorisme» et de soutenir l'Iran, malgré les démentis de Doha qui s'est vu imposer des mesures punitives. Les Emirats arabes unis ont répandu «un climat de peur» parmi les ressortissants du Qatar qui vivent sur leur territoire, séparant les familles et causant des «souffrances importantes», a affirmé hier devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye l'avocat du Qatar. «De nombreux Qataris qui résident encore aux Emirats arabes unis vivent dans une peur permanente, ils vivent sous la menace d'une expulsion», a déclaré l'avocat britannique Lord Peter Goldsmith, qui défend la partie qatarie. Doha a porté devant la CIJ son différend avec les Emirats arabes unis, qu'il accuse de «violations des droits de l'homme» après le «blocus» imposé à Doha l'an dernier. En juin 2017, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis (EAU), Bahreïn et l'Egypte avaient coupé tous leurs liens avec le Qatar, qu'ils accusaient de «financer le terrorisme» et de soutenir l'Iran, malgré les démentis de Doha qui s'est vu imposé des mesures punitives. La compagnie aérienne Qatar Airways avait été interdite d'emprunter l'espace aérien de ces pays et sa seule frontière terrestre, avec l'Arabie saoudite, avait été fermée, tandis que les Qataris avaient été sommés de partir. Me Goldsmith a déclaré aux juges que les lignes téléphoniques que les Emirats avaient mis en place pour aider les Qataris à comprendre les restrictions auxquelles ils étaient soumis étaient en réalité liées à la police d'Abu Dhabi. Les Qataris étaient «trop effrayés pour appeler cette assistance téléphonique pour enregistrer leur présence ou celle de leur famille par crainte de représailles», a-t-il plaidé. Il a aussi dénoncé les complications auxquelles font face les Qataris pour voyager. Ainsi, une Qatarie qui a besoin de suivre régulièrement un traitement médical à Beyrouth «risque», à chaque fois qu'elle s'y rend, «de ne pas pouvoir retrouver sa famille» aux Emirats, a-t-il expliqué. Doha demande à la CIJ d'ordonner des mesures urgentes pour que les Emirats «cessent immédiatement et s'abstiennent des violations des droits de l'homme des Qataris», a déclaré le représentant du Qatar Mohammed Abdulaziz Al-Khulaifi. Les efforts diplomatiques, et tout particulièrement ceux entrepris par l'émir du Koweit qui a multiplié les missions de bons offices, n'ont pu apaiser jusqu'ici les tensions entre le Qatar et ses voisins, qui ont rendu le Conseil de coopération du Golfe, composé de six pays, pratiquement obsolète.