Cette attaque, dont on ignore toujours les motivations, est la première au Kurdistan, région autonome du nord de l'Irak, depuis que Bagdad a proclamé en décembre la «victoire» sur le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le pays. Deux hommes armés ont attaqué hier le siège de la province d'Erbil dans le centre de la ville éponyme, capitale du Kurdistan irakien, blessant deux policiers, et l'opération pour les retrouver à l'intérieur du bâtiment se poursuit, a indiqué un responsable. «Deux hommes armés dont l'identité est inconnue ont pénétré le bâtiment du gouvernorat d'Erbil après avoir tiré des coups de feu et blessé deux policiers», a indiqué le vice-gouverneur Taher Abdallah. «Les Assayech (services de sécurité kurdes) ont établi un cordon de sécurité autour du bâtiment et sont à la recherche (des assaillants) à l'intérieur», a-t-il ajouté. Des témoins sur place ont affirmé que les assaillants se seraient retranchés au troisième étage du bâtiment. Selon eux, il est peu probable qu'ils aient pris des personnes en otage, l'attaque ayant eu lieu avant l'heure d'arrivée des employés. Cette attaque, dont on ignore toujours les motivations, est la première au Kurdistan, région autonome du nord de l'Irak, depuis que Bagdad a proclamé en décembre la «victoire» sur le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le pays. L'organisation extrémiste avait mené une attaque en 2015 contre le bâtiment du ministère de l'Intérieur du Kurdistan à Erbil, faisant des morts et des blessés. Les peshmergas (combattants kurdes) ont participé activement dans la lutte contre l'EI, notamment au début des opérations de «libération» de la ville de Mossoul (nord). De nouvelles manifestations ont eu lieu dimanche dans le sud de l'Irak, deux semaines après le début d'un mouvement contestation sociale marqué par la mort de onze manifestants selon des sources médicales. Un mouvement de grogne contre la corruption et l'absence de services publics est parti le 8 juillet de la ville portuaire de Bassora avant de s'étendre à l'ensemble du sud de l'Irak et de gagner récemment Bagdad. Depuis cette date, trois personnes ont été tuées à Bassora, trois à Samawa et trois à Najaf, des villes du sud du pays, ainsi qu'une à Diwaniyah et une à Kerbala, dans le centre du pays, selon des sources médicales. Une personne a été tuée par des tirs des forces de l'ordre, selon des responsables locaux, une autre est morte asphyxiée par les grenades lacrymogènes utilisées pour disperser les manifestants et les autres ont été tuées par des tirs dont l'origine n'a pas été identifiée. Vendredi, journée traditionnelle de mobilisation, un rassemblement avait eu lieu à Bagdad. Il a été dispersé à coups de canons à eau et de grenades lacrymogènes à l'approche de l'ultra-sécurisée zone verte où siègent les autorités. Samedi, une nouvelle manifestation dans la capitale avait été rapidement dispersée par les forces de l'ordre déployées en masse et qui restaient mobilisées dimanche. Dimanche, des rassemblements ont eu lieu à Samawa et Nassiriya (sud). Une nouvelle fois, les manifestants ont scandé «Non à la corruption», dans le 12e pays le plus corrompu au monde selon des classements internationaux. Depuis le début du mouvement, les manifestants concentrent leur colère sur les institutions. Ils accusent l'Etat de gabegie et les partis et leurs représentants de clientélisme et de prévarication. Plusieurs sièges de partis et bâtiments publics ont été incendiés ou saccagés. Rapidement, le gouvernement irakien a dénoncé des «vandales» infiltrés parmi les manifestants pour s'en prendre aux «biens publics». Les réseaux sociaux sont toutefois toujours inaccessibles dans le pays, où la mobilisation s'organise souvent en ligne.