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Djamel Allam ne reviendra pas
COUP DUR POUR LA CHANSON KABYLE
Publié dans L'Expression le 16 - 09 - 2018


Après Rchid Taha, Djamal Allam nous quitte
L'un des piliers et figures de proue de la chanson algérienne d'expression kabyle Djamel Allam est décédé, hier samedi, à l'âge de soixante et onze ans dans un hôpital à Paris après avoir lutté courageusement et pendant longtemps contre la maladie du cancer du pancréas.
La nouvelle s'est propagée comme une traînée de poudre, hier dès 15 heures, un peu partout et surtout dans le milieu artistique et médiatique tant il s'agit de l'une des étoiles qui scintillaient en permanence dans le ciel de la chanson kabyle. Cette dernière vient de perdre un monument. En l'absence de relève, le décès de Djamel Allam constitue véritablement une immense perte pour la chanson kabyle. Cette dernière sera privée de l'une de ses voix les plus talentueuses, mais aussi les plus omniprésentes et les plus dynamiques. En fait, Djamel Allam n'était pas seulement un grand artiste exceptionnel. Il représentait aussi celui qui apportait, à chaque rebondissement, des innovations à la musique kabyle qu'il a extirpée de son style traditionnel appelé conventionnellement «le folklore kabyle». Djamel Allam avait compris dès ses débuts, que la chanson kabyle, qui était basée essentiellement à l'époque, sur la poésie, avait besoin d'un nouveau souffle au plan musical pour lui permettre de se hisser au rang des chansons exprimées dans d'autres langues. C'est pourquoi Djamel Allam a opté pour un travail de fourmi concernant l'aspect musical. Le résultat de son apport a subjugué les mélomanes. Pour réussir sa lourde mission, Djamel Allam s'est évertué à créer constamment des jonctions harmonieuses entre des sonorités locales et traditionnelles avec celles de styles musicaux très en vogue dans le monde occidental. Le résultat a été des plus satisfaisants puisque le travail de Djamel Allam a vite été couronné de succès et le public kabyle a rapidement adopté un style nouveau qu'il découvrait avec bonheur après avoir dégusté longuement les oeuvres de piliers de la chanson kabyle, qui ont choisi de rester fidèles à 100% aux styles traditionnels ou bien au style populaire chaâbi. La touche de Djamel Allam apportée, de fort belle manière, à la chanson kabyle était donc une sorte de mini-révolution puisque ce grand artiste a choisi de ne pas rester figé car ayant senti que la chanson kabyle était menacée de tourner en rond si du nouveau n'était pas apporté. Surtout avec l'entrée «en scène» des grandes stars mondiales, notamment occidentales des années soixante-dix qui séduisaient jusqu'à l'envoûtement, notamment les jeunes étudiants kabyles de l'époque, mais aussi les mélomanes de manière générale. Pour faire face donc à ce qui s'apparentait à une «invasion culturelle-musicale», il fallait hisser la musique locale au diapason de ce qui nous arrivait d'ailleurs, mais tout en s'exprimant en kabyle. Car, préserver cette langue était l'une des missions principales dévouées à la chanson kabyle particulièrement durant les années 70 et 80, à l'époque de la clandestinité. Ce que Djamel Allam puis plusieurs autres artistes ont fait par la suite. Les mélomanes ont commencé alors à retourner au bercail en savourant entre autres, avec un réel émerveillement, l'immortel chef-d'oeuvre «Mara dyoughal» (quand il reviendra) qui est, entre autres, la chanson-phare de Djamel Allam. Il faut dire que contrairement à la majorité des grands chanteurs kabyles, Djamel Allam a eu la chance d'avoir appris à jouer de la musique sur les «bancs». Natif d'une ville culturelle par excellence, à savoir Bgayet, où il a vu le jour le 26 juillet 1947, Djamel Allam a eu le privilège rare, à l'époque, d'avoir appris les premiers rudiments de la musique directement au conservatoire de la capitale des Hammadites sous la houlette d'un autre monument: Sadek Bédjaoui. Et quand on a une si solide base dans le domaine, on ne peut qu'aspirer aller aussi loin que possible dans le domaine de la musique. Djamel Allam l'a fait au moment où la concurrence était des plus féroces dans le milieu artistique kabyle. Car, faut-il le rappeler, les années soixante-dix et quatre-vingt sont véritablement la période faste et charnière de la chanson kabyle au courant de laquelle a émergé la majorité de la crème des chanteurs ayant opté pour tamazight. Cette vague de virtuoses a fait suite à la route tracée magistralement par les précurseurs et aînés qu'étaient Slimane Azem Cheikh El Hasnaoui, Chérif Khaddam, Kamel Hammadi, Cheikh Arab Bouyezgaren, Zerrouki Allaoua, Youcef Abdjaoui... Djamel Allam a donc réussi à s'imposer en parallèle avec des monstres sacrés de la chanson kabyle, lesquels n'étaient pas uniquement des chanteurs, mais aussi des ciseleurs de mots avec une casquette de militants engagés du combat identitaire amazigh. L'étoile de Djamel Allam n'aurait donc pas pu briller si son oeuvre musicale n'était pas à la hauteur des attentes et des aspirations des mélomanes qui étaient très exigeants durant les années 1970 et 1980. Depuis l'apparition de son premier album intitulé «Argu» en, 1974, Djamel Allam n'a pas cessé de surprendre ses fans par de nouvelles explorations musicales qui faisaient de chacune de ses nouveautés une grande découverte artistique. L'édition de ce premier album conduisit Djamel Allam à effectuer des tournées dans toute l'Europe et même aux Etats-Unis d'Amérique. Le succès était flamboyant. Ayant privilégié toujours la qualité à la quantité, Djamel Allam a produit au total une dizaine d'albums qui ne laissent pas insensibles les auditeurs qui sont toujours émus devant le mélange cohérent de styles auquel s'adonne avec génie le regretté. En plus de la musique et de la poésie ainsi que de l'interprétation, Djamel Allam était très actif sur le terrain culturel en touchant notamment au cinéma avec la composition de nombreuses musiques de films dont «La goutte d'or», «La plage des enfants perdus»... Djamel Allam a également campé le rôle de comédien dans plusieurs films et a obtenu le Prix de l'Olivier d'or lors de l'édition de 2013 à Tizi Ouzou du festival du cinéma amazigh, en tant que réalisateur pour son film «Banc public». Avec le départ de Djamel Allam, c'est un long chapitre du livre de la chanson kabyle, qui s'achève.


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