Parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable La résolution 2440 adoptée, mercredi, par le Conseil de sécurité met fin au rêve marocain de voir l'Algérie partie prenante. Washington reprend la main. L'administration américaine tient à ce que des négociations directes s'engagent rapidement, sans préconditions, entre le Maroc et le Front Polisario. Elle n'en veut plus du statu quo dans lequel a été plongé le conflit du Sahara occidental. La toute nouvelle résolution adoptée, le 31 octobre, par le Conseil de sécurité porte son empreinte. Elle met un terme aux louvoiements et aux manoeuvres marocaines. «Premièrement, il ne peut plus y avoir de statu quo'' au Sahara occidental. Deuxièmement, nous devons apporter tout notre soutien à l'envoyé personnel, Horst Kohler, dans ses efforts pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a déclaré l'ambassadeur adjoint américain auprès de l'ONU, Jonathan Cohen, qui a précisé que les Etats-Unis «s'étaient lancés dans une nouvelle approche» concernant la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un referendum au Sahara occidental (Minurso). Le Maroc et le Front Polisario sont donc appelés à reprendre les négociations sans préconditions et de bonne foi «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», à la faveur de la réunion prévue à Genève les 5 et 6 décembre indique la résolution 2440 votée qui souligne l'importance pour les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, de «s'engager à nouveau à faire avancer le processus politique dans la perspective d'une cinquième série de négociations». La résolution 2440 adoptée mercredi dernier désigne clairement le Maroc et le Front Polisario comme principaux belligérants du conflit et met fin au rêve marocain de voir l'Algérie y être partie prenante. Cela n'a pas empêché Rabat de crier victoire. Le royaume n'ayant pas son pareil pour transformer des débâcles diplomatiques en succès. La résolution 2440 «consacre, pour la première fois, l'Algérie comme partie principale dans le processus politique» a déclaré jeudi l'ambassadeur du Maroc à l'ONU. L'Algérie «participera à cette réunion avec la même qualité que le Maroc et la Mauritanie», a d'une manière éhontée affirmé Omar Hilale. La presse marocaine a cependant vite fait de tempérer les «cocoricos» imaginaires de son diplomate. «L'Algérie est-elle désormais considérée comme partie prenante au conflit du Sahara?» s'est demandé le site Yabiladi. Quelle réponse apporte-t-il? «La résolution 2440 n'a pas consacré le rôle déterminant de l'Algérie dans la genèse du conflit au Sahara occidental. Elle occupe encore le rang de «pays voisin», souligne-t-il avant de mettre en exergue l'inefficacité de la diplomatie du royaume et ses desseins contrariés. «Une fois de plus, la diplomatie marocaine n'a pas pu convaincre les puissances internationales d'adhérer à sa position» avoue et reconnait pratiquement dépité le média marocain. L'Algérie qui a pris acte de la nouvelle résolution a relevé que «le Conseil de sécurité appelle de nouveau les deux parties au conflit qu'il a clairement identifiées, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario à reprendre les négociations directes sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices du secrétaire général des Nations unies, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», a souligné un communiqué du ministère des Affaires étrangères qui a précisé que l'Algérie «a accepté l'invitation de l'envoyé personnel de prendre part, en sa qualité d'Etat voisin, à la table ronde prévue les 05 et 06 décembre prochain à Genève». L'échiquier est en place. A chacun sa responsabilité Au Maroc d'assumer la sienne: celle de dernier pays colonisateur d'Afrique.