Il sera précédé par une réunion des ministres des Affaires étrangères qui doit se tenir autour du 10 janvier 2019. La construction de l'UMA balbutie de nouveau. Une version new look est en gestation. Les déclarations qui fusent depuis que l'Algérie a proposé sa relance attestent que l'on se dirige vers un édifice qui repose sur de nouvelles bases. Il est pratiquement certain qu'il sera bati sur des fondations aux normes internationales imposées par une conjoncture économique, sociale et politique qui ont révolutionné la planète. Le monde a connu des mutations profondes depuis que l'acte de naissance de l'UMA a été signé un certain 17 février 1989. Il est donc tout à fait normal et impératif qu'elle s'y adapte. Des sources crédibles annoncent d'ores et déjà sa débaptisation. Son nouveau sigle doit la resituer dans son aire géographique naturelle. Cette mesure hautement symbolique, pour qu'elle ne s'apparente pas à une simple opération de toilettage sera accompagnée par des réformes qui doivent modifier profondément son mode de gestion et de fonctionnement. Le processus de décision basé sur l'unanimité doit être revu. Des informations glanées au compte-gouttes qui indiquent qu'il y a une réelle volonté de faire démarrer un projet qui sommeille depuis près d'un quart de siècle. Le Conseil des chefs d'Etat, de l'Union, ne s'est plus réuni depuis 1994. Une cassure qui a été occasionnée par le Royaume marocain qui a décidé d'en verrouiller la porte. Suite à la fermeture de sa frontière terrestre avec l'Algérie qu'il a lui-même provoquée. Le Maroc avait injustement accusé les services algériens de l'époque d'être derrière l'attentat qui avait ciblé l'hôtel Asni à Marrakech. Une chasse à l'homme s'est traduite par l'expulsion manu militari de centaines d'Algériens et l'instauration unilatérale de visas pour ceux qui avaient l'intention de s'y rendre. La normalisation des relations algéro-marocaines est de fait devenue une condition sine qua non pour l'édification de l'Union du Maghreb. Il est impossible, en effet, de concevoir une mise sur orbite de l'UMA sans des relations apaisées entre le Maroc et l'Algérie, seuls pays à afficher une stabilité à toute épreuve dans la région au moment où la Libye sombre dans le chaos alors que la Tunisie reste en quête d'une stabilité durable. La concrétisation des objectifs assignés à cette institution qui représente un espace économique régional de près de 100 millions d'âmes en dépend. L'édification de l'UMA va t-elle enfin prendre son envol? La question se pose alors que des frémissements indéniables se font sentir depuis que l'Algérie a saisi officiellement le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe, pour l'appeler à organiser dans les délais les plus rapprochés une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UMA. Les choses semblent vouloir s'accélérer. «Les choses vont se concrétiser bientôt» a déclaré le SG de l'UMA Taïeb Baccouche. Et c'est vraisemblablement à la Tunisie que va échoir la mise sur pied d'une rencontre entre les cinq Etats membres, qui doit servir de tremplin à la relance de ce projet qui demeure encore au stade de gestation. L'organisation d'une réunion de consultation à huis clos entre les ministres des Affaires étrangères des cinq Etats maghrébins, sans présence médiatique, est actuellement en discussion. C'est en tous cas ce qu'a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, dans une interview accordée au quotidien tunisien Assabah, peut-on lire sur le site du magazine Jeune Afrique.