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"Imposer l'article 102 est un non-sens"
MOHAMED MAIZ, PRESIDENT DE L'ASSOCIATION DES AMIS DE KRIM BELKACEM, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 10 - 04 - 2019

img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P190410-10.jpg" alt="" Imposer l'article 102 est un non-sens"" /
Le professeur Mohamed Maiz est l'ancien secrétaire général du Mdra, parti fondé par le défunt Slimane Amirat. Il est également président de la Fondation des Amis de Krim Belkacem. Il affirme dans cette interview que Gaïd Salah, en sa qualité de «premier chef de l'institution militaire, n'a pas à se plaindre» mais il doit absolument prendre ses responsabilités entières et ne pas avoir un pied dans le système et un autre avec le peuple».
L'Expression: Comment interprétez-vous les arrestations présumées des hommes d'affaires et la confiscation de leurs passeports?
Mohamed Maiz: Il y a beaucoup d'informations qui circulent dans ce sens. Quel est le vrai du faux, on ne peut le vérifier, tant que les autorités compétentes que sont la justice par le biais des parquets, ainsi que les services de sécurité ne communiquent pas ou très peu concernant ces affaires. Ceci ne fait qu'entretenir le doute et l'incompréhension, voire même la suspicion au sein de l'opinion publique. De même que ce flou entretenu, contribue à troubler la conscience nationale dans un climat de tension et d'incertitudes. Il ne faut pas que cela procède d'une chasse aux sorcières.
Certes, des mesures d'interdiction de sortie du territoire national pour les personnes soupçonnées de malversations, de corruption, de dilapidations et de détournements sont salutaires afin de les remettre entre les mains de la justice, mais là aussi nous devons faire attention que cela ne procède pas d'une lutte de clans et que tous doivent être concernés par ces mesures; il n'est pas question de juger certains et d'épargner certains autres parce que leurs parrains sont encore au pouvoir.
Ces actions ne paraissent-elles pas contradictoires avec les déclarations de Gaïd Salah qui a l'air plus de se plaindre que de montrer ses crocs?
Gaïd Salah en tant que premier responsable de l'institution militaire n'a pas à se plaindre; il doit prendre ses responsabilités entières et ne pas avoir un pied dans le système et un autre avec le peuple. Il doit clarifier en toute transparence la position de l'armée concernant les revendications du peuple algérien. Je m'explique: imposer l'article 102 pour le règlement de la vacance du pouvoir est un non-sens aujourd'hui et cela va à l'encontre des aspirations de ce mouvement millionnaire du peuple algérien.
L'article 102 c'est la continuité du système sous une autre forme et cela est en contradiction avec les articles 07 et 08, ainsi que les slogans revendiqués par le peuple algérien entre autres «Yetnahaw ga3», tous doivent partir!
Ajouté, à cela, cette Constitution qui a été violée des dizaines de fois, sans que l'armée ou le Conseil constitutionnel n'aient réagi, ne peut plus être la référence pour résoudre la situation de crise politique induite par le régime de Bouteflika. Le problème est aujourd'hui politique et non pas juridique, sa solution est éminemment politique.
La transition menée par Bensalah en tant que chef de l'Etat et Bedoui en tant que chef du gouvernement est une insulte au peuple algérien, les deux ont été des suppôts zélés du régime de Bouteflika. Il ne faut pas oublier que Bensalah, sorti de son droit de réserve, a soutenu le 5ème mandat et que Bedoui en tant que ministre de l'Intérieur a été l'architecte de la fraude électorale, celui qui a réprimé les médecins résidents, interdit des associations, dissous des milliers d'autres et j'en passe d'autres agissements indignes d'un Etat de droit.
Et maintenant, comble de l'ironie, c'est lui qui appelle les partis non agréés à se rapprocher du ministère de l'Intérieur pour leur donner le quitus qui leur permettra d'activer! Ce genre de comportements est indigne d'un représentant d'un Etat, mais il faut admettre que Bouteflika n'a jamais cherché des collaborateurs dignes et responsables, mais seulement des valets acquis à sa gloire. Bedoui s'est bien prosterné devant le cadre de Bouteflika et l'a même décoré! Ce sont ceux-là que veut nous imposer Gaïd Salah en appliquant l'article 102 qui est complètement dépassé. Un autre élément non moins important et qui prête à suspicion sur les intentions du chef d'état-major, que fait-il dans un gouvernement décrié et rejeté par le peuple? Quand il s'adresse au peuple, le fait-il en tant que premier responsable de l'armée et donc militaire ou en tant que politique en sa qualité de vice-ministre? Avec cette double casquette n'enfreint-il pas la Constitution qu'il veut par ailleurs imposer dans son article 102? N'a-t-il pas été piégé par ce poste de vice-ministre? Autant de questions qui n'ont qu'une seule réponse: sa démission du gouvernement!
On avance certaines figures du passé pour représenter le peuple et conduire la transition. Le peuple ne s'est-il pas débarrassé du paternalisme qui l'a longtemps maintenu dans la servitude mentale?
Les figures du passé sont et seront toutes rejetées. Le peuple dans son unanimité les a condamnées. Ces anciens ne peuvent ni le représenter ni se présenter à quelque responsabilité que ce soit dans la nouvelle Algérie. L'Algérie des Algériens et non plus l'Algérie du système. Nous n'avons pas encore fini avec les DAF (déserteurs de l'armée française), voilà qu'on se retrouve confronté avec les DAS (déserteurs de l'armée du système), tous ces «retourneurs» de vestes, ces néo-harkis qui après avoir profité du régime de Bouteflika, veulent aujourd'hui se mettre du côté de Gaïd Salah pour encore continuer leur prédation. On nous a eus en 1962, ils ne nous auront pas en 2019.
Comment expliquez-vous cette position de l'armée qui se dit d'accord avec la revendication du peuple portant sur le départ du régime alors qu'elle semble agir pour le maintien du système?
Le peuple algérien dans sa majorité a décidé de prendre son destin en main. Les concessions qui ont été faites, allant du retrait de la candidature jusqu'à la démission ne l'ont été que parce que le peuple algérien s'est mobilisé pour signifier une fin de mission au régime de Bouteflika.
L'armée qui au début soutenait le régime de Bouteflika contre la volonté du peuple a commencé à faire un glissement dans sa position après le troisième vendredi jusqu'à soutenir le peuple, se désolidariser complètement et lâcher Bouteflika. Seulement, avec son entêtement à vouloir nous imposer une transition préparée par le clan présidentiel, l'on est en droit de se poser des questions: Gaïd Salah et l'état- major de l'armée ont-ils réellement pris fait et cause avec le peuple, ou bien ceci n'est qu'une ruse pour gagner du temps et compter sur l'essoufflement de la mobilisation citoyenne afin de maintenir le système en le maquillant avec quelques personnalités qui pourront donner du sang neuf au système? Le peuple algérien, par sa mobilisation a libéré l'armée, non pas pour qu'elle impose sa politique mais seulement pour qu'elle nettoie le champ politique de tous ces malfrats dont elle en est en partie responsable.
Selon vous, l'armée sera-t-elle à la hauteur de ses engagements aux côtés du peuple, être garante des engagements pris quant à sa volonté affichée d'être un partenaire dans le changement qui s'annonce, mais pas un décideur?
En se mettant du côté de la légalité constitutionnelle par l'application de l'article 102 qui nous amène à une période de transition menée par les hommes de Bouteflika et la préparation d'une élection avec un gouvernement connu pour son addiction a la fraude, l'armée est en totale contradiction avec son discours à l'égard du peuple. On ne peut imposer l'article 102 et dire en même temps nous sommes en parfaite symbiose avec les revendications populaires. Le peuple algérien est unanime dans son rejet du système, de ses méthodes et de ses hommes. Gaïd Salah doit être plus clair dans son prochain message.
L'élite à l'intérieur du pays comme à l'étranger semble moins active aux côtés du peuple en marche sur le plan des idées ou de l'orientation. Qu' en est-il de vos observations?
De quelle élite parle-t-on? Celle dont l'élevage a été fait au Club des pins, celle qui a fait l'ouvrier du régime ou bien celle qui a toujours été présente dans les luttes quotidiennes pour dénoncer tous les dépassements, les gabegies, le népotisme, les injustices, le mépris, la corruption de ce régime négateur des libertés, de toutes les libertés? Les deux premières catégories de l'élite sont connues pour le mal qu'elles ont causé à ce pays et à ce peuple. La liste serait trop longue si on devait énumérer tous leurs méfaits, leur indignité et leur bassesse...
Elles ont cru que ce régime était éternel et voilà qu'aujourd'hui toute honte bue elles essayent de se refaire une virginité en se dénonçant mutuellement, elles ne sont même plus capables de s'assumer, triste sort.
Quant aux autres, elles sont comme un poisson dans l'eau avec le peuple qui les connaît et les reconnaît, cette élite longtemps marginalisée, parfois brutalisée a contribué à la conscientisation du peuple qui, aujourd'hui, manifeste pour acquérir ses droits.
Les droits de vivre dignement dans son pays sans tenter les démons de la mer ni fuir les dinosaures de terre qu'il a décidé d'affronter dans l'ordre et la non-violence.


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