En 1946, année inaugurale du festival de Cannes, le film surréaliste de Barbara Virginia, «Tres dias sem Deus», a fait ses débuts en compétition. Au cours des sept décennies suivantes, alors qu'elle s'est développée pour devenir l'un des plus grands rassemblements cinématographiques au monde, Cannes n'a pas tenu sa promesse de mettre en avant les artistes femmes. Enfin, les patrons au festival de Cannes semblent recevoir le message. Après avoir été critiquées pour avoir omis de mettre en lumière les réalisatrices, quatre d'entre elles auront leur travail dans la compétition principale en 2019 - «Atlantique» de Mati Diop, «Little Joe» de Jessica Hausner, «Sibyl» de Justine Triet et «Portrait de femme», «On Fire» de Celine Sciamma. Cela peut sembler dérisoire, mais c'est la meilleure performance depuis 2011 et représente plus de 21% des 19 inscriptions au concours, annoncées à ce jour. Cela représente une hausse de 14% en 2018 et de 16% en 2017. Elle pourrait également s'améliorer si davantage de titres de compétition étaient ajoutés ultérieurement, comme c'est souvent le cas. Au total, 13 réalisatrices sont représentées dans la sélection officielle de 47 films dévoilée par le directeur artistique Thierry Fremaux. (Deux des femmes étaient coréalisatrices du même film.) On retiendra que nous avons une cinéaste algérienne et une cinéaste marocaine, dans la sélection. Les chiffres de Cannes sont en retard sur ceux d'autres festivals de film de premier plan. Par exemple, les femmes ont réalisé 46% des films en compétition au festival de Sundance cette année et 40% des titres en compétition au festival de Berlin. Mais la nouvelle programmation de Cannes montre que, depuis 72 ans, le festival commence à créer un environnement plus inclusif pour les artistes de différents sexes, races, croyances et sexualités. Pour marquer les changements, l'affiche officielle du festival présente une image de la cinéaste pionnière Agnès Varda, perchée sur le dos d'un technicien afin de pouvoir photographier son premier film, «La Pointe courte». fait dans ses 20 ans. Tout progrès en termes de représentation des cinéastes est en partie imputable à la protestation et à la pression. L'année dernière, 82 femmes ont foulé le tapis rouge à Cannes pour dénoncer le manque de représentation des réalisatrices. Ava du Vernay, Kristen Stewart, Marion Cotillard et Salma Hayek font partie de leurs rangs. Cate Blanchett et Varda, présidente du jury de Cannes, ont lu dans un communiqué: «Les femmes ne sont pas une minorité dans le monde, mais l'état actuel de notre secteur dit le contraire. En tant que femmes, nous sommes toutes confrontées à nos propres défis, mais nous sommes aujourd'hui ensemble sur ces marches, symbole de notre détermination et de notre engagement en faveur du progrès», voilà que c'est dit! [email protected]