En grève pour les uns, en plein examen pour les autres, entre les uns et les autres, il y a un état d'esprit qui ne cède sous aucune influence, même pas celle du dernier discours du vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, Ahmed Gaïd Salah, depuis la 4e Région militaire, encore moins, celui du chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. En effet, rien ne semble convaincre les étudiants des campus de l'université Badji Mokhtar de Annaba. C'est le niet à toute initiative en présence, Bensalah et Bedoui. Les deux responsables, soudés à l'actif du système du président démissionnaire. Ne lâchant pas prise, des centaines d'étudiants ont observé, hier mardi, à la place du théâtre, un sit-in pacifique jusqu'à satisfaction des revendications du peuple qui réclame le changement du système et le départ des anciennes figures. Ce 13e rendez-vous hebdomadaire des étudiants, ne semble pas flancher sous le poids du jeûne. Déterminés plus que jamais, les étudiants annabis ont depuis l'avènement du mouvement populaire le 22 février, affiché leur nette intention à mener ce qu'ils qualifient de «combat pour une nouvelle Algérie», jusqu'à l'aboutissement de leur cause. «Nous ne sommes pas têtus, nous voulons le départ des symboles d'el issaba de Bouteflika», a expliqué un étudiant. «Nous nous sommes mobilisés pour le changement et nous l'obtiendrons. Ce changement est devenu un défi pour l'étudiant algérien», a rétorqué un autre. Par ailleurs, ils sont nombreux ces étudiants à en vouloir à l'ANP «notre armée nous a faussé le programme, on aurait voulu qu'elle nous soutienne dans nos actions», a déploré une étudiante en mastère. Si la détermination des étudiants manifestants n'a pas faibli d'un iota, la poursuite du mouvement estudiantin semble s'ancrer dans le temps et dans l'espace. C'est ce que les étudiants ont laissé entendre, soulignant du coup que l'année blanche n'a pas lieu d'être. «Nous sommes des étudiants algériens, nous étudierons, nous manifesterons et nous nous opposerons à la tenue de la présidentielle du 4 juillet», a lancé un groupe d'étudiants. Si les universitaires de Annaba se sont distingués par leur implication massive, ils se sont également surpassés par leur maturité et le pacifisme de leur rassemblement. Car faut-il bien noter que, les étudiants des campus de l'université de Badji Mokhtar ont toujours montré que leurs rassemblements se déroulaient à chaque fois, de façon pacifique et civilisée.