Abdelnasser Faoussi présidait la section correctionnelle et allait commencer le jugement de deux officiers de police pour corruption. Le procès débuta par l'interrogatoire du premier inculpé invité d'abord, à décliner son identité, toute son identité ! Ce que fera l'inculpé avec une face pâle comme « au jour de ses funérailles ». Mais à un moment donné, il s'arrêta net pour informer le juge qu'il lui restait la fonction à donner : « Je suis commissaire divisionnaire et j'ai combattu longtemps le sanguinaire terrorisme ! » dit-il entre les dents, s'attendant probablement à un accueil plus chaleureux de la part du juge de Tizi Ouzou. Le changement de statut versera-t-il dans la tolérance du magistrat ? C'était méconnaître ce président du pénal ! Alors, là, le président changea subitement de ton et cracha en articulant bien comme il le faut, comme pour préciser sa pensée : «Non, inculpé ! Vous n'êtes pas commissaire de police ! Ici, vous êtes détenu car, inculpé de corruption, bénéficiant pour le moment de la présomption d'innocence ! Voilà en vérité, ce que vous êtes !». La mise au point fut faite dans un silence de cimetière, et on entra de plain –pied dans l'inculpation, Les débats eurent lieu et après une longue mise en examen, l'inculpé écopa d'une condamnation de 7 ans fermes ! L'inculpé comprit dès lors que le sort était jeté ! Il interjeta appel où il vit la peine confirmée par Abdelhalim Bezzaoucha, le président de la chambre correctionnelle puis revue à la baisse par la cour de Boumerdès après que la Cour suprême eut cassé et renvoyé le dossier, pour vice de forme.