Les travaux de démolition des bâtiments déstabilisés par un glissement de terrain dans la ville de Aïn El Hammam s'éternisent. Des retards qui rendent l'angoisse des habitants de la ville plus grande. Ces derniers vivent depuis plusieurs années avec l'épée de Damoclès suspendue sur leurs têtes. Le risque de voir des édifices de quatre à cinq étages s'effondrer est quasi quotidien. C'est pourquoi donc, dans cette paisible ville perchée sur les hauteurs du Djurdjura, les gens que nous avons abordés s'inquiètent et n'hésitent pas à exprimer leur angoisse. Les bâtiments ont atteint un degré d'inclinaison visible à l'œil nu. Sur certains angles de vue, les citoyens peuvent constater l'état dangereux atteint par l'affaissement qui continue chaque jour. Les riverains s'impatientent de voir les travaux de démolition achevés. Les bâtisses en attente représentent un grand danger sur la vie de dizaines de familles habitant à proximité de la zone rouge. En fait, le glissement qui frappe une bonne partie de cette ville n'est pas nouveau. Bien au contraire, les premiers signes alarmants sont apparus en 1967. Mais, dans les années 90, les pluies ont fait apparaître une situation dangereuse. Le glissement ne s'était donc pas estompé. Pis encore, depuis sa première apparition, celui-ci poursuivait son avancée souterraine jusqu' à l'affaissement géant de 2009. A son apogée, le glissement touche une superficie de 23,5 hectares. Une bonne partie de la ville de Aïn El Hammam surplombant l'avenue du marché hebdomadaire est sous le risque du danger. Par ailleurs, notons que le phénomène des glissements de terrains ne touche pas uniquement la ville de Aïn El Hammam. De l'autre côté de la wilaya, sur le versant maritime, la ville de Tigzirt a vu la moitié de sa superficie touchée par un affaissement géant qui se poursuit en mer. Cette ville fortement touchée par un affaissement sur plusieurs kilomètres a failli être engloutie. Ce glissement géant de terrain a nécessité le recours à des bureaux d'études européens. Les pouvoirs publics ont longtemps eu de la peine à juguler ses effets sur toute la partie est de la ville. L'affaissement s'étend à plusieurs kilomètres en mer. Enfin, notons que parallèlement à ces deux grands glissements de terrain de Tigzirt et Aïn El Hammam, la wilaya connaît ce phénomène dans plusieurs dizaines de sites recensés. Sur le versant maritime, plusieurs villages en souffrent à l'instar de la localité d'Ikhnache dans la commune d'Iflissen où plusieurs maisons sont touchées. Les affaissements touchent non seulement les villages, mais aussi les routes. Ces dernières subissent de plein fouet les dégâts. Certaines sont carrément fermées à la circulation alors que d'autres menacent de céder à tout moment. Des études préconisent de réaliser des études avant et après chaque saison estivale car c'est à ce moment que le phénomène est en mouvement.