El Bahia n'a point versé ni dans l'isolationnisme ni dans le nihilisme, depuis que cette ville a pris ce nom qui lui a valu le titre de la ville la plus animée et la plus dépeinte par des artistes de renom à l'image du chanteur judéo-arabe, Lilli El Abbasi, celui-ci lui ayant consacré un hymne intitulé «Wahran El Bahia». Tant d'autres lui ont emboîté le pas, en décrivant cette cité à mille et une histoires. L'avènement du Covid-19 a, en l'espace de moins de 6 mois, tout chamboulé et changé le rythme de la vie de plusieurs milliers d'Oranais et d'Oranaises contraints de se confiner, de peur d'être envenimés par ce virus en libre circulation à telle enseigne que toute la donne a totalement changé, l'aspect esthétique de la cité est, par la force des choses relooké. En dépit de ces mutations si rapides, la ville ne donne pas une image hideuse, notamment durant les heures précédant l'entrée en vigueur du confinement nocturne. Si l'animation culturelle est défendue, vu l'interdiction des rassemblements, l'activité lambda n'est, paradoxalement, en reste, la ville, n'en déplaise, ne sombre pas non plus tandis que la morosité ne marque pas les habitants d'El Bahia, faisant de leur ville une cité expressive qui continue à bouger, malgré toutes les circonstances. Les mesures d'allègement du confinement à domicile a, à plus d'un titre, motivé les noctambules à reconquérir leur ville, en déambulant sur l'axe Sonelgaz- Lycée colonel Lotfi, en traversant le boulevard de l'ALN, ex-Front-de-mer, histoire de humer un tant soit peu l'air frais dégagé par la mer. En un mot, la flânerie nocturne a repris son cours. Les Oranais reprennent, peu à peu, goût au rythme de vie des couche-tard, interdit depuis le début de la pandémie en Algérie. «Nous saisissons cette occasion pour profiter de la réouverture des lieux de loisirs et de récréation, suite à ce déconfinement que nous saluons d'ailleurs», dira plus d'un. Plusieurs milliers de personnes de la capitale de l'Ouest affluent donc vers des espaces verts, transformant les célèbres places de ville en grands bals marqués par une circulation dense, piétonnière et automobile. Il faut, dès lors, s'attendre à un déchaînement effréné à partir de samedi prochain, date du retour de l'activité touristique, qui coïncide avec la réouverture des plages, des hôtels, des cafés et des restaurants. À Oran, les petits commerces ont timidement repris l'activité dans un imbroglio total le marquant. Les commerçants sont sur le qui-vive. Les propriétaires de crémeries et de pizzerias d'antan ayant fait, des années durant, le bonheur des visiteurs du boulevard de l'ALN, ex-Front-de-mer, ne sont pas sûrs de revivre l'animation de l'ancien temps, période pré-Covid. Idem pour ceux gérant les somptueux salons de thé de l'avenue Loubet ou encore ceux de Akid-Lotfi. Les Oranais, malgré le fait qu'ils sortent en nombre dans la rue, fuient les lieux confinés, malgré le réaménagement des horaires du confinement, près d'une semaine après la prise de cette mesure tant saluée. Ainsi donc, les artères de cette belle ville sont, du coup, animées le jour et une bonne partie de la nuit, à tel point que l'on ne risque pas de se tromper quant à dire que le virus, en libre circulation, ne reviendra plus.