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«Le théâtre, mon combat»
Mourad Senouci, dramaturge et directeur du TRO, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 24 - 08 - 2020

L'Expression: Vous êtes actuellement le directeur du TRO qui sera bientôt classé patrimoine national. Un mot là-dessus?
Mourad Senouci: Je suis très content et extrêmement fier de savoir que le théâtre d Oran Abdelkader Alloula va être très prochainement classé patrimoine national protégé. En vérité, je suis doublement content et fier, en tant que directeur du théâtre d'Oran, mais aussi et surtout en tant que citoyen oranais. Le jour où j ai appris que le théâtre d'Oran n'était pas encore classé, ça était un véritable choc, car son classement ne faisait aucun doute chez moi. ça me paraissait tellement évident, et pourtant... C'était un sentiment de tristesse et de colère. Mais il fallait connaître l'action à suivre dans pareille situation. Aussi, il fallait avancer. J'ai donc commencé par exprimer le voeu du classement en demandant conseil auprès du directeur du patrimoine au niveau de notre ministère, de mon autre collègue et aussi auprès de monsieur le directeur des relations extérieures. C'est avec eux que nous avons formulé ce souhait de classement auprès de madame la ministre. Pour notre grand bonheur, la réponse de notre premier responsable a été rapide et très encourageante, et du coup, tout est allé plus vite, surtout que madame la ministre en a fait une priorité. Le projet de classement a fédéré autour de lui beaucoup de cadres du ministère, que ce soit au niveau central ou à Oran. C' est un véritable travail d' équipe qui nous a permis d' avancer rapidement, et là, c est juste une question de temps, puisque notre ministre a annoncé lors de sa récente visite que le classement du théâtre d'Oran va être officialisé prochainement et par une procédure d'urgence, ce qui nous évitera les attentes et les longues procédures. Le théâtre d'Oran qui est à l'origine une salle d' opéra, est un véritable bijou. C'est l'une des plus belles salles au niveau du Bassin méditerranéen, et malgré le fait qu'il vient de dépasser le siècle comme âge, il reste très jeune, très beau, un véritable chef- d'oeuvre, et donc son classement qui arrive même tardivement est le bienvenu. Le classement du théâtre d'Oran en tant que patrimoine est une fierté, mais aussi un véritable soulagement pour nous puisqu' il sera désormais protégé, en plus du fait que son éminent statut nous inspire déjà plein de belles idées pour capitaliser son classement. Ça sera aussi, un argument de taille pour nous, afin d élever nos exigences en matière de programmation. Le temps est venu pour mériter son passage sur les planches du mythique théâtre d'Oran. Notre belle salle d'opéra doit être préservée et ne doit plus fonctionner à l'avenir comme une «maison de jeunes»...
Une opération de restauration des statues et vitrage de la coupole du Théâtre, sera lancée, prochainement aussi. Qu'en est-il vraiment?
Concernant la restauration, c'est pratiquement la même histoire, le même cheminement et la même rapidité pour les résultats. Ça a commencé par la tristesse en constatant l'état des statues qui se trouvent sur le toit du théâtre et là, je préfère ne pas trop m'étaler sur les détails, car ça ne sert à rien. Place à l'action et au travail d'équipe. C' est avec ces mêmes collègues que le dossier a été lancé, et la aussi, madame la ministre a piloté les opérations avec un fort engagement ce qui nous a permis d'obtenir très vite et grâce au travail de monsieur le directeur des relations extérieures, la collaboration de l' ambassade de la République tchèque puisque comme l'a annoncé notre première responsable lors de sa visite a Oran, ce sont des experts tchèques, spécialisés dans la restauration qui vont réaliser le travail dans le cadre des accords bilatéraux entre notre tutelle et l'ambassade de la République tchèque. Les travaux sont prévus début octobre prochain et verront la participation des élèves de l'Ecole des beaux-arts de notre ville. Nous comptons aussi inviter en tant que stagiaires de jeunes architectes adhérents aux associations patrimoniales de notre ville en espérant que ça sera à eux de prendre le relais dans les années à venir.
On croit savoir que le projet de réservation en ligne vous tient énormément à coeur?
Effectivement, en plus de ces deux éminents acquis, nous avons travaillés durant la période du confinement sur le projet de la réservation en ligne. Après avoir mis en place le système de billetterie électronique au début de
l'année en cours, nous avons profité de la période de l' arrêt de l'activité artistique pour faire du télétravail, ce qui nous a permis de finaliser la numérisation de notre plan de salle, et là, je peux annoncer fièrement que nos 500 sièges, du parterre au troisième étage, sont tous numérotés et numérisés et des la mi-septembre notre plan de salle sera disponible sur notre application mobile. Là, ce n'est plus un objectif, mais une réalité et un résultat concret et vérifiable à tout moment, partout et par tout le monde. Dès le mois d'octobre prochain, notre public pourra choisir le programme qu'il veut et le siège qu'il souhaite à partir d'un simple clic comme ça se fait partout dans le monde. Notre public mérite pareil service. Nous n'avons plus le droit de rester à l'écart de la modernité, surtout que ces techniques sont à notre portée et sont, en plus, d'une utilité certaine tant sur le plan de l'efficacité, que de la rigueur, la transparence et le contrôle. Nous lancerons aussi le système pushing pour les abonnés à notre application et là, à chaque fois, qu'il y a du nouveau, ils recevront une notification. Ça parait simple, mais il fallait le faire, et nous, nous l avons fait et nous restons à la disposition de nos collègues dans les autres théâtres de notre pays pour partager avec eux notre modeste expérience en la matière. Servir sa ville c'est bien, mais servir sa ville et son pays c'est encore mieux!
Le TRO est considéré justement comme un exemple moderne en matière de gestion artistique grâce à vous. Vous venez de le prouver. Quel est votre vision des choses justement pour améliorer plus ce secteur du 4eme art en Algérie?
Moi je ne crois qu'aux visions et approches globales. Je crois beaucoup à la méthode, et donc je pense que, quelles que soient les bonnes intentions, les bonnes volontés et les bonnes initiatives, on restera toujours loin du compte, y compris, pour notre travail à Oran, et ceci, tant que le théâtre et la culture, de manière générale, ne soient pas intégrés à une politique globale et à un projet de société où la culture serait considérée comme un enjeu majeur et une arme de défense d' une extrême importance. Il est possible de corriger plein de lacunes et rapidement, il est possible d'obtenir des coups d‘éclats, d'avancer et rapidement aussi, mais dans tous les cas, les résultats resteront fragiles et ne pourront jamais provoquer la dynamique attendue. Le théâtre reste une activité sociale, et continuera donc à subir les «soubresauts» de la société comme c'est le cas maintenant puisque toutes nos faiblesses et nos reculs sont dus, à mon avis, à notre histoire sociale et politique récente. Il faut agir sur la société et dans la société si on veut redresser la barre durablement...C'est le système culturel qui permet l'éclosion des talents, des auteurs créatifs, et c'est la politique culturelle et ses exigences qui permettront la naissance d'écoles de théâtre performantes, et la définition des plans de travail et des objectifs à atteindre en matière de gestion. C'est aussi à partir des premières années de la scolarisation qu'on prépare le citoyen de demain, mais aussi le public théâtral de demain.Notre situation n'est pas désespérée, on a, certes, nos faiblesses, mais on a aussi nos forces, on a une histoire, des repères, des valeurs, on a nos icônes, donc une expérience qu'il faudra capitaliser. Nous ne sommes pas un pays qui découvre le théâtre, c'est juste que le jeune âge de notre pays n'a pas pu nous éviter de vivre des expériences politiques malheureuses et cela s'est automatiquement répercuté sur l'activité théâtrale, méthodique. Je dirai même tactiquement que l'idéal serait, à mon avis, de fonctionner à double vitesse, prendre des mesures urgentes pour s'attaquer aux maux et aux faiblesses causées par les politiques des dernières années, et parallèlement, à la gestion du quotidien et aux mesures d'urgence. Il sera nécessaire pour nous de mettre en place une stratégie à moyen et long terme pour construire le monde théâtral et culturel de demain. Une démarche globale, structurée et structurante, réfléchie et travaillée et où il faudra nécessairement faire appel à une expertise multidisciplinaire en mettant la compétence intellectuelle et surtout pratique comme critère de participation, et là, on doit s'estimer heureux, car notre pays ne manque pas de matière grise pour pareille mission. On doit inventer notre avenir et on peut le faire. Il suffit seulement de mettre l'intérêt du pays et des générations futures en priorité, et ne plus céder aux chantage exercé par ceux qui ne savent plus travailler sans la vache à traire. Ceci est aussi une bataille à mener. C'est la bataille de la qualité et on n'y arrivera pas sans combat...


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