Fini le bricolage. Les décisions sans lendemain. L'Algérie se projette dans l'avenir, se débarrasse peu à peu des inepties qui l'ont chevillée à la rente pétrolière, source de toutes les dérives, frôlant les portes du chaos à maintes reprises. La démarche est pragmatique. Les jalons qui doivent permettre de gagner cette «mère des batailles» sont posés. Reste l'entrée en lice des acteurs qui seront sur le front des opérations. Le temps qui leur est imparti est compté. Pas question de tergiverser, de tourner en rond. Ces réflexes d'un autre temps, qui ont cloué le pays, empêché son décollage économique, n'ont plus le droit de cité. Place aux bâtisseurs à qui la part belle a été faite lors de la toute récente «tripartite» tenue les 18 et 19 août, au gouvernement à qui des objectifs précis ont été tracés. Cet attelage qui doit opérer en symbiose n'a pas le droit à l'erreur. Il y va de l'avenir du pays. Il bénéficiera d'un atout majeur pour ne pas rater ce rendez-vous avec le développement, celui qui aura pour socle la création des richesses, maintes fois promis, raté ou carrément volontairement reporté. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a chargé le Conseil national économique et social (Cnes) d'assurer le rôle de médiateur entre le gouvernement et les opérateurs économiques, en s'érigeant en cellule de veille pour le suivi de la mise en oeuvre des recommandations de la Conférence nationale sur la relance socio-économique, tenue récemment, indique le communiqué du Conseil des ministres qui s'est tenu le 23 août par visioconférence, sous la présidence du chef de l'Etat. Les décisions qui ont été prises ne doivent pas «rester de simples écrits», a souligné le premier magistrat du pays. Il ne pouvait trouver meilleur «vigile» que le Cnes pour leur concrétisation. Créé le 5 octobre 1993 par décret présidentiel il avait pour objectif de mettre en oeuvre la concertation entre partenaires sociaux et économiques. Une mission avec laquelle il va renouer. Il avait en outre pour obligation d'évaluer le degré de développement économique et culturel du pays. En 2007, cet organe consultatif manifeste sa volonté de se moderniser. Le Cnes ambitionne d'élargir son champ de compétence au développement humain, la pauvreté, la liberté économique et la gouvernance dans le but d'améliorer son rôle de conseiller aux politiques publiques. Mis en veilleuse depuis le décès de son ex-patron Mohamed Seghir Babès le 7 mars 2017, il est remis sous les feux de la rampe depuis la désignation à sa tête de Rédha Tir qui avait fixé les objectifs de son institution lors de l'émission «Dif Essabah» de la Chaîne 1 dont il était l'invité, le 6 juillet dernier. «La vision du Cnes repose sur quatre principaux axes, à savoir: la création d'entreprises à dimension sociale et de service, la réalisation de la stabilité fonctionnelle, le repositionnement de certaines industries stratégiques et l'investissement social comme vecteur de développement» avait précisé le spécialiste en psychologie économique et management des ressources humaines. Des objectifs qui cadrent parfaitement avec la mission dont l'a investi le chef de l'Etat.