Les feux de forêts ont encore sévi durant ce mois d'août. Chaque année, des milliers d'hectares partent en fumée à travers la wilaya. Selon la Conservation des forêts, ce sont 222 incendies qui ont été dénombrés ayant ravagé une superficie totale de 3 453 hectares. Une moyenne de trois incendies par jour et 15 hectares pour chaque incendie; ce qui fait que chaque jour, ce sont quelque 45 hectares qui partent en fumée. Cette année, c'est le liège qui a été le plus touché par les feux de forêts. Cette variété d'arbres est pourtant importante du point de vue économique car c'est l'un des produits exportés par notre pays. Le facteur humain constitue la principale cause des départs de feu à travers la wilaya de Tizi Ouzou. Après chaque incendie, les services de la Conservation des forêts effectuent des investigations pour déterminer les causes exactes du départ de feu. Une fois que le caractère prémédité est établi, explique Ould Mohand, responsable du secteur, une plainte est systématiquement déposée au niveau des autorités compétentes. Deux facteurs de préméditation de ces feux sont avérés pour le moment. Le responsable des services des forêts évoque les feux allumés par les agriculteurs qui veulent dégager des terrains pour leurs élevages bovins. Certains éleveurs mettent le feu à la forêt afin de permettre à l'herbe sèche de se régénérer. Toutefois, un bémol doit être mis sur cette affirmation car la pratique a toujours existé en Algérie en particulier et en Méditerranée en général, mais sans jamais causer du tort aux forêts. En effet, dans tous les pays du pourtour méditerranéen, les éleveurs pratiquent ce que l'on appelle les feux volontaires. Jusqu'à une époque récente, les éleveurs de la région de Mizrana pratiquaient les feux volontaires et ils en avaient la maîtrise parfaite. La technique consiste à brûler les herbes sèches qui poussent dans les forêts pour permettre à une herbe verte de pousser l'hiver qui suit. Le savoir-faire de ces gens faisait que les feux ne touchaient jamais les arbres. Une enquête de L'Expression auprès des habitants du massif de Mizrana a révélé que cette pratique n'est plus d'usage à présent. Les vieux, interrogés, maîtrisent encore parfaitement la technique, mais ne la pratiquent plus à cause des décharges sauvages qui pullulent dans les forêts. Toujours au chapitre des causes, le responsable de la Conservation des forêts évoque pour la première fois cette année, les feux prémédités visant à libérer des terrains pouvant être exploités pour la construction immobilière. Selon le même responsable, des groupes visent à accaparer des terrains pour construire illicitement au détriment des forêts. Des enquêtes sont en cours, selon lui, afin de déterminer et situer les responsabilités. Ould Mohand révèlera que 20 plaintes ont été déjà déposées auprès des autorités compétentes.