Le procureur de la République près le tribunal d'El Hadjar, a mis l'ex-directeur de la laiterie Edough et trois cadres de la même entreprise, sous mandat de dépôt, pendant que sept autres ont été placés sous contrôle judiciaire, a filtré une source sécuritaire. L'ex-directeur de la laiterie N.N., le directeur de la production T.S. et le chef de service de production B.L., ainsi que le responsable du conditionnement F..S, sont présumés accusés de malversations, détournement de la poudre de lait, la fraude (tromperie) sur la qualité de production du lait subventionné, destiné à la consommation, signature de marchés douteux et mauvaise gestion de l'unité, a expliqué la même source. Cette dernière a souligné que, les prévenus sont accusés de pratiques illégales, portant sur l'allègement des doses de pasteurisation du lait commercialisé destiné aux consommateurs. Le taux du processus de pasteurisation devant être de 103 grammes, les responsables indélicats, n'utilisaient que 90 grammes de produits de pasteurisation par litre produit (d'où un nombre important de sachets produits en plus que la norme). Selon les précisions de la même source, la quantité de poudre de lait bradée, était détournée, pour une production parallèle de sachets de lait subventionné, écoulés frauduleusement. La qualité du lait n'étant pas aux normes nutritives requises, a suscité moult interrogations de la part de l'Apoce d'Annaba, une association très active dans la protection et la défense des consommateurs. Dans un communiqué émanant de cet organe, il est fait état de dénonciations sur la qualité du lait subventionné, mais surtout, contre des commerçants servis par des distributeurs de ce produit de large consommation, destiné aux ménages. Et dire que les consommateurs de la wilaya d'Annaba ont de tout temps, soulevé la mauvaise qualité du lait. Sauf que l'ex-direction de la laiterie, mettait en cause la qualité de l'eau utilisée dans la production de ce produit de large consommation. Notons qu'une plainte a été déposée, en mai dernier, par l'Apoce, dénonçant certaines pratiques, dont le chargement de lait la nuit pour être livré le matin avec le risque de le voir tourner. Il a été également dénoncé la vente concomitante de lait pasteurisé et de vache, celui-ci revendu à 60 DA le sachet. Ces faits ont donné lieu à l'ouverture d'une instruction judiciaire, prise en charge par les éléments de la section de recherches de la Gendarmerie nationale. Selon les éléments de l'enquête, comme rapporté par notre source, l'ancien directeur aurait donné instruction au directeur de production de réduire le dosage de la poudre de lait, contre une augmentation de la quantité d'eau. Le premier mis en cause a été accablé par les chefs de services et les professionnels de la laiterie, qui ont porté les faits à sa décharge. Or, nous dit-on, ce panel de professionnel n'a pas été épargné. Il a été accusé de complicité et de non-dénonciation, attitude ayant occasionné un immense préjudice au Trésor public. Par ailleurs, au-delà de ces actes malveillants, l'indélicat ex-directeur et les trois coaccusés s'adonnaient à une production parallèle de sachets de lait subventionné. Le produit était écoulé, frauduleusement, par un distributeur, écroué lui aussi. La production parallèle était destinée à certains commerçants. Ces agissements illicites, ont été, nous dit-on, remarqués par un agent de sécurité. Suspectant le surplus de chargement du camion du distributeur, l'agent a exigé le contrôle, nous dit-on. Il y découvre 2 500 sachets de lait de plus que le quota habituel. Le conducteur du camion frigorifique a tant bien que mal tenté de faire croire à une erreur de compte... Ces faits sont l'oeuvre de l'ex-directeur de l'unité laitière et du réseau qu'il a tissé, pour tramer sa toile de corruption.
