Le procès en appel de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, qui a débuté le 28 octobre dernier, s'est poursuivi, hier, devant la chambre pénale près la cour d' Alger, pour le 14e jour consécutif, par les plaidoiries de l'un des membres de sa famille, son fils Bilel. La défense a insisté sur le fait que ce dernier investissait dans le secteur agricole, loin des sociétés de son père. Les nombreux avocats défendant Bilel Tahkout, fils de l'accusé principal, jugé avec les anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, pour corruption, ont soutenu que «les chefs d'inculpations pour lesquels il a été poursuivi ne reposent sur aucune base ou disposition juridique». D'après la défense, «son client n'avait aucun lien avec les faits incriminant les entreprises du groupe Tahkout (TMC et Cima Motors...), pour le simple fait qu'il n'y était pas associé, mais exerçait comme un simple employé de Cima Motors, filiale de Tahkout Manufacturing Company (TMC), qui lui versait un salaire «mirobolant» d'un million de dinars par mois, ce qui lui a permis d'amasser une somme de 25 millions de dinars en 25 mois (avril 2016-juin 2019), pendant lesquels il a travaillé pour son père jusqu'à son arrestation. La, la défense a également nié toute implication de son mandant dans des crimes de «blanchiment d'argent», la provenance des fonds (un million de dinars) de sa Société à responsabilité limitée étant justifiée. Malgré les mises en demeure et le rapport de l'Inspection générale des finances, le projet d'investissement de Bilel Tahkout n'a pas été lancé, un fait ayant justifié, en partie, sa condamnation. Pour ce point, la défense a relevé la politique du deux poids, deux mesures appliquée dans cette affaire car, indique-t-on, «77 autres bénéficiaires de concessions, dans la même wilaya, ne sont jamais inquiétés par la justice». La défense a nié aussi le fait que Bilel Tahkout, condamné en première instance, à une peine de 7 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8.000.000 DA, ait un quelconque lien avec l'entreprise de transport des étudiants et le marché conclu entre l'entreprise de Tahkout et l'Etablissement de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa), après le 29 mai 2016, date à laquelle son client est sorti de Cima Motors, en cédant toutes ses actions. «Il n'a obtenu aucun dividende durant les trois mois où il détenait des parts dans Cima Motors», déclare la défense, réclamant la relaxe. La défense a également réfuté un quelconque lien de son client avec les deux anciens walis d'El Bayadh, qui auraient reçu des instructions de la part des ministres ou autres hauts responsable en vue de lui accorder des facilités. Les deux commis de l'Etat ont réfuté avoir favorisé leur client, précise-t-on encore. D'après ses avocats, le prévenu, incarcéré à la prison d'El Harrach depuis 18 mois, a obtenu deux concessions agricoles d'une superficie de 4 000 hectares chacune, dans la wilaya d'El Bayadh, dont il s'est désisté volontairement, en avril 2019, sur la base d'une simple demande qu'il a lui-même formulée. Pour sa part, la défense de la directrice de l'Onou Alger-Ouest, qui a plaidé l'innocence de sa cliente, a nié les chefs d'accusations retenus contre elle, affirmant la légalité des contrats signés, conformément au Code des marchés publics et au cahier des charges unifié, imposé par la direction de l'Onou, à travers des correspondances. La défense des membres du comité d'évaluation des offres et de la commission d'ouverture des plis-acquittés- a plaidé la confirmation du verdict de la première instance de leurs mandants.