Le procès en appel de Mahieddine Tahkout s'est poursuivi, hier, par des plaidoiries des membres de sa famille. Plusieurs avocats se sont relayés au prétoire pour plaider l'innocence de Hamid Tahkout, frère du principal accusé. «La recherche d'un bouc émissaire pour atténuer la colère populaire, qui est du reste une considération purement politique, a été derrière le lancement des poursuites judiciaires contre la famille Tahkout», s'accordent à dire les avocats de la défense de Hamid Tahkout, propriétaire d'une agence de contrôle technique automobile. Il est poursuivi pour falsification de procès-verbaux du contrôle technique des bus de Tahkout affrétés à l'Etusa. En somme, pour la défense, «des poursuites (en vrac) ont été lancées contre les membres de la famille du principal accusé, qui sont mis dans le même sac et poursuivis pour des délits pénaux identiques alors que la responsabilité pénale de chacun d'eux n'est pas prouvée.» Les charges pesant sur Hamid Tahkout, à savoir «incitation des agents publics à exploiter leur influence dans le but d'obtenir d'indus privilèges», «obtention d'indus avantages» et «blanchiment d'argent», se fondent sur une considération «non juridique», a-t-on soutenu. «L'instruction du dossier a pris plus d'une année, sans que la justice ne puisse aboutir aux preuves tangibles incriminant mon client malgré des commissions rogatoires adressées à l'étranger», a déploré encore la défense du prévenu Hamid Tahkout condamné en première instance à une peine de 7 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 8 millions de dinars ainsi que la confiscation de l'ensemble de ses biens. La défense, qui a relevé «des contradictions et des confusions dans le dossier pénal», estime que «le verdict prononcé par le juge du tribunal de première instance est un copier-coller de l'arrêt de renvoi». Se référant aux dispositions du Code du commerce, la défense souligne que «son mandant en sa qualité d'associé n'est investi d'aucune responsabilité dans la gestion des entreprises du Groupe Mahieddine Tahkout, dont la répartition des bénéfice n'a jamais été effectuée à ce jour». La même défense qui a plaidé l'innocence de son client, a demandé l'annulation du verdict de première instance et la levée du gel des comptes bancaires et la saisie des biens de son client. En outre, les six avocats qui se sont relayés au prétoire, regrettent que leur «mandant soit accusé d'incitation des agents publics à exploiter leur influence suite aux trois appels qu'il avait reçus de la part des responsables de l'Etusa et des oeuvres universitaires, non pas sur son téléphone personnel, mais sur celui de son entreprise». Pour tous ces avocats, «le dossier et les accusations portées contre leur mandant sont infondés et le sévère réquisitoire du procureur général n'est nullement justifié». Les avocats de Rachid Tahkout ont également rejeté toutes les charges retenues contre leur client, lequel ne possède aucun compte bancaire ni bien à l'étranger et n'a aucune responsabilité dans la gestion des entreprises du Groupe Mahieddine Tahkout. De même pour Nacer Tahkout, l'aîné de la famille qui a cédé toutes ses actions dans les SPA, Cima Motors et Xxl Froid Algérie, obtenues en 2013, en juin 2016, soit avant la création du TMC. Intervenant durant l'audience d'avant-hier, la défense d'Ahmed Ouyahia a indiqué que «son client s'est sacrifié pour l'intérêt suprême de l'Algérie et qu'il a préféré plutôt aller en prison que d'attenter à la stabilité du pays», tandis que la défense de l'autre ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a qualifié son client, qui est ciblé par une campagne de dénigrement et de diffamation, d'«homme d'Etat, issue d'une famille révolutionnaire».